Ballade de la cruche
Un texte proposé à un concours d’écriture organisé par la ville d’Hazebrouck. Comme tout concours d’écriture, un thème y est imposé, ce qui m’agaçait au départ, car en matière d’écriture, je n’aime pas qu’on m’impose quoi que ce soit, mais finalement, cela m’appelle à réfléchir à des choses qu’il ne me serait jamais venu à l’idée d’écrire, comme cette ballade à dormir debout, qui n’est pas une vraie ballade, puisque les rimes sont embrassées, et non croisées, mais surtout parce qu’elles ne respectent pas la parité. Il est vrai que dans les vers qui vont suivre, les hommes n’ont pas trop voix au chapitre. La source d’inspiration est une toile de César Pattein, un artiste local. C’est cruel ou amusant selon le point de vue de l’observateur et du poète. J’ai toutefois la désagréable impression, à tort ou à raison, d’avoir été catalogué politiquement incorrect et balancé d’office au panier.
Tu es tombé dans une embûche.
Qu’as-tu fait de ces demoiselles
Qui ne jouent pas dans la dentelle ?
Leur as-tu piétiné la ruche ?
C’est en vain que tu te camuches
Pour échapper à ces chipies
Avant qu’icelles t’estropient.
C’est toi, Pierrot, qui es la cruche.
De Belleville à Ménilmuche
Il n’en est point de plus rebelles.
Hélas ! de leurs griffes cruelles
Et de leurs ongles elles t’épluchent.
Sans cotillons ni fanfreluches
Ce brave trio de harpies
T’a réduit le cœur en charpie.
C’est toi, Pierrot, qui es la cruche.
À grand tort tu fis ton autruche,
Elle t’a trouvé, Clarabelle
Et Rébecca la jouvencelle
Répand son lait sur ta faluche.
Mon pauvre ami, quel air balluche !
Par la jolie main d’Olympie
Ta maladresse tu expies.
C’est toi, Pierrot, qui es la cruche.
Prince, méfie-toi des greluches
Des souris et des sauterelles
Elles ne sont jamais trop belles.
C’est toi, Pierrot, qui es la cruche.
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