50. Le fruit défendu : pomme, poire
ou autre chose ?

J’ai intitulé notre message : « Le fruit défendu, pomme, poire ou autre chose ? » Le titre est ironique, mais je vous propose une étude sérieuse sur la question. Lisons d’abord :

Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. Et Dieu dit : Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d’arbre et portant de la semence : ce sera votre nourriture. Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. Et cela fut ainsi. Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le sixième jour.

Genèse 1.27/31

L’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant. Puis l’Éternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé. L’Éternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

Genèse 2.7/9

L’Éternel Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder. L’Éternel Dieu donna cet ordre à l’homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.

Genèse 2.15/17

Quand j’étais petit garçon, ma mère n’était pas encore convertie, mais elle avait reçu de ma grand-mère une éducation religieuse rudimentaire et, de temps en temps, elle nous racontait une histoire de la Bible. Je me souviens de la façon dont elle nous racontait l’histoire d’Adam et d’Ève. Dieu leur avait pourtant bien interdit de manger de la pomme, ils en ont mangé tout de même, alors Dieu était très, très fâché… Et mon père qui, lui, avait reçu une éducation anticléricale, ripostait : « Tout ça, c’est des âneries ! »

Avant d’entrer dans le sérieux du sujet, je voudrais, sans trop m’y attarder, nous éclairer sur les croyances liées à cette histoire. La croyance est bien différente de la foi. La foi est fondée sur les promesses de Dieu, la croyance est plutôt superstitieuse. Je crois que si je meurs, je ressusciterai pour la vie éternelle ; c’est la foi. Quand j’étais dans un certain milieu, j’entendais souvent dire que le parler en langues faisait fuir les démons ; c’est la croyance, elle se fonde sur une sorte de sophisme.

Au moyen-âge, des artistes ont représenté l’histoire de la Bible sur les vitraux des églises. Comment représenter alors ce fruit difficile à décrire ? La plupart lui ont donné la forme d’une pomme – pourquoi se fatiguer ? – D’autres ont préféré se montrer plus originaux en peignant une poire. Les gens du peuple, généralement peu instruits, n’ont pas cherché midi à quatorze heures. Ils ont vu Ève prendre une pomme, donc le péché originel, c’est une pomme.

D’autres sont allés plus loin dans la réflexion, ils ont compris le lien entre l’arbre et le péché. Mais quel péché ? Eh bien ! Le péché de la chair, naturellement ! Nos premiers ascendants ont eu un rapport intime et cela a déplu à Dieu. On dit d’ailleurs « manger le fruit défendu » pour parler de relation intime en dehors du mariage.

Mais soyons sérieux ! Qu’est-ce qui nous permet d’affirmer que Dieu interdit la sexualité ? Ce dont il ne veut pas, c’est de l’adultère et de la fornication. Nous sommes tous d’accord sur ce point : Ève et Adam ont reçu cet ordre divin : « Soyez féconds et multipliez. » Genèse 1.22. Cet ordre est assorti d’une bénédiction. Comment l’humanité peut-elle être féconde et multiplier sans mariage ni consommation ? Il ne reste qu’une solution : la cigogne.

Voyons maintenant ce que dit véritablement la parole de Dieu.

Il y a beaucoup d’arbres dans le jardin d’Eden, tous portant des fruits agréables à la vue et délicieux au goût, parmi eux, certainement des pommiers. Deux de ces arbres ont retenu l’attention de l’écrivain biblique, Moïse, en l’occurrence : l’arbre de vie, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal (2.9).

Rappelons que Dieu a créé l’homme à son image. Le mot image ne doit pas être compris dans un sens visuel, puisque le Créateur est invisible. Nous devons comprendre qu’Adam était revêtu de la même nature que son créateur. Il lui était donc réservé de vivre éternellement, et cette vie éternelle était représentée par l’arbre de vie ; tant qu’ils se nourrissaient du fruit de cet arbre, ils étaient immortels, si l’accès à cet arbre leur était interdit, ils devenaient mortels.

Ainsi Dieu bénit l’homme et l’investit d’une triple mission :

  • Ils doivent être le reflet de la nature divine, étant créés à l’image de Dieu.
  • Ils doivent être les ambassadeurs de Dieu, représentant de son règne sur terre.
  • Ils doivent exploiter le potentiel de la création pour maintenir la terre en ordre et préserver sa parfaite beauté.

De tous ces milliers d’arbres, un seul leur était interdit : c’est l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Comme les autres, son fruit est agréable à la vue : on en mangerait ! Était-il bon ou mauvais ? Ève et Adam ne le savent pas, mais il doit être mauvais puisque Dieu, qui ne veut que leur bien, ne permet pas d’en manger. La désobéissance à cette unique interdiction entraînera une conséquence irréversible : la mort (2.17).

En leur imposant cette restriction, le Seigneur sait très bien qu’un jour où l’autre ils succomberaient à la tentation et goûteraient ce fruit. Il entend ainsi les responsabiliser. C’est à eux de faire le bon choix entre l’obéissance qui garantit la vie et le péché qui conduit à la mort.

J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre : j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer l’Éternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t’attacher à lui.

Deutéronome 30.19/20

Ève et Adam doivent ainsi discerner ce qui est bien de ce qui est mal ; pour cela, ils ont deux possibilités : accepter sans contestation le point de vue de Dieu sur le bien et le mal, soit, au contraire, s’appuyer sur leur propre jugement pour en décider.

C’est alors qu’intervient un sinistre personnage : le serpent.

Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.

Genèse.1/5

Il a plusieurs années, mon épouse Josiane racontait l’histoire d’Ève et du serpent aux enfants de l’école du dimanche. L’un d’eux lui a posé cette question : « Pourquoi le diable, il s’est déguisé en couleuvre ? »

Le diable déguisé en serpent ? Je ne le pense pas. Le diable a été créé par Dieu, le serpent aussi. Il est aussi appelé Léviathan, ou le dragon.

En ce jour, l’Éternel frappera de sa dure, grande et forte épée Le Léviathan, serpent fuyard, Le Léviathan, serpent tortueux ; Et il tuera le monstre qui est dans la mer.

Ésaïe 27.1

Si le serpent n’est pas le diable lui-même, encore moins une créature du diable parce que le diable est incapable de créer quoi que ce soit, c’est néanmoins une créature manipulée par Satan et qui en a le caractère.

Il est rusé :

Toutefois, de même que le serpent séduisit Ève par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière.

2 Corinthiens 11.13/14

Il n’est pas étonnant qu’il essaie de séduire les croyants en premier lieu. On m’a parlé d’un chrétien qui, alors qu’il était en prière, eut l’apparition d’un homme d’une remarquable beauté. Cet être lumineux lui dit : « je suis Jésus, il faut que tu m’adores. » Ce frère s’apprêtait à lui obéir quand le Saint-Esprit l’a interpellé. Il répondit : « Si tu es Jésus, montre-moi tes mains percées. » Et l’apparition disparut aussitôt. Si Satan se présentait dans une de nos églises un dimanche matin, combien le prendraient pour Jésus ?

L’arme préférée de Satan, c’est la tentation :

Alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur, s’étant approché, lui dit : Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. Jésus répondit : Il est écrit : L’homme

 

 

ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.

Matthieu 4.1/4

Remarquez que c’est le Saint-Esprit qui a conduit Jésus au désert pour être tenté par le diable. N’oublions pas que, lorsque le diable nous tente, tout est sous contrôle de l’Esprit afin que nous ne soyons pas tentés au-delà de nos forces (1 Corinthiens 10.13). Jésus a jeûné quarante jours et, puisqu’il est totalement Dieu, mais aussi totalement homme, il a eu faim. C’est dans les moments de faiblesse et de vulnérabilité que l’ennemi se précipite dans la brèche pour nous tenter. C’est quand nous avons des soucis d’argent qu’il nous suggère de se servir un tout petit peu dans la caisse.

Enfin, la destination du serpent est la même que celle de Satan, ils seront tous les deux précipités du ciel.

Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.

Apocalypse 12.7/9

L’une de ses méthodes à succès, c’est le doute. Douter de la parole de Dieu. Dieu a-t-il réellement dit ? Où est-ce que c’est écrit dans la Bible ? C’est écrit nulle part ! D’aucuns diront par exemple : « Je n’ai vu nulle part dans la Bible que le concubinage était interdit. » Le mot est absent de ma Bible, mais pas le concept. Si on ne l’a pas vu, c’est qu’on n’a pas voulu voir. L’adversaire nous a obscurci la compréhension.

« Dieu a-t-il réellement dit : “Vous ne mangerez pas de ce fruit” ?

– Ben… oui.

– Qu’est-ce qu’il vous a dit exactement ?

– Ben… Il a dit : “Vous ne mangerez pas de ce fruit, sinon vous mourrez”.

– Non, sérieusement, il a vraiment dit ça ?

– Ben… oui.

– Et vous avez gobé ? Il a dit ça pour vous faire peur. Si vous mangez de ce fruit, vous ne mourrez pas, mais vos yeux s’éclaireront et vous aurez la connaissance du bien et du mal. Vous serez comme Dieu, et c’est de ça qu’il a peur. »

Ève s’est laissé convaincre. Elle a cueilli ce fruit et en a mangé.

« C’est délicieux, mon chéri. Tu devrais goûter. »

Et le serpent d’en ajouter :

« Alors ? Est-ce que le feu du ciel est tombé pour vous foudroyer ? Vous voyez bien, Dieu vous a raconté des histoires. Est-ce que vos yeux ne sont pas éclairés ?

­ Mais oui, ça marche ! »

Désormais, Ève et Adam sont devenus comme Dieu, ayant la connaissance du bien et du mal. À compter de ce moment, ce n’est plus à Dieu de décider si les idoles, c’est bien ou mal, c’est à l’homme. Ce n’est plus à Dieu de décider si l’occultisme, c’est bien ou mal, c’est à l’homme. Ce n’est plus à Dieu de décider si l’amour libre, c’est bien ou pas bien, c’est à l’homme. Ce n’est plus à Dieu de décider si l’homosexualité c’est bien ou mal, c’est à l’homme. Ce n’est plus à Dieu de décider si l’avortement c’est bien ou mal, c’est à l’homme. Dans les temps de la fin, que nous vivons aujourd’hui, cette situation atteint son paroxysme.

Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, Qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, Qui changent l’amertume en douceur, et la douceur en amertume !

Ésaïe 5.20

Que s’est-il passé ensuite ?

Le plaisir précède la déception. Nos deux innocents découvrent qu’ils sont nus. Ils l’ont toujours été et n’en avaient pas honte, maintenant, leur nudité leur apparaît sous un nouveau jour : ils ont perdu leur pureté originelle, leur nudité les met mal à l’aise, ils n’osent même plus se regarder. Ils se cachent l’un de l’autre et se cachent de Dieu. Lorsque le Créateur les appelle, ils s’accusent l’un l’autre.

« C’est elle qui a commencé, c’est elle qui m’a donné du fruit. C’est sa faute.

– Et si je t’avais demandé de te jeter à l’eau, tu l’aurais fait ? »

Ce fut la première scène de ménage de l’Histoire.

Et voilà qu’Adam se disculpe en faisant retomber la faute sur Dieu :

« La femme que tu m’as donnée… » Si tu ne m’avais pas collé une souris dans les jambes, ce ne serait pas arrivé ! Fallait-il qu’il soit gonflé ! Il était pourtant bien content que le Seigneur lui ait donné une aide semblable à lui !

Ayant pris conscience de leur faute, ils vont essayer de réparer par leurs propres moyens ; moyens dérisoires pour dissimuler leur nudité : ma maman me parlait d’une feuille de vigne, mais c’est une feuille de figuier. Ce n’est pas cela qui est important. Ce qu’il importe de savoir, c’est que cette couverture végétale ne change rien au problème.

C’est alors que Dieu intervient : il les revêt de sa justice. Un chant que j’ai appris il y a bien longtemps me revient en mémoire :

Je suis revêtu du vêtement de sa justice
Car Jésus vit en moi – vit en moi –.
Je suis revêtu du précieux sang du Seigneur Jésus
Car il vit en moi – vit en moi –.
Quel bonheur de savoir combien je suis aimé au ciel
Et que Dieu me donne un Sauveur.
Quand il me regarde, il ne voit plus ce que j’étais
Mais il voit Jésus – Jésus –.

L’Éternel se revêt de la justice comme d’une cuirasse, Et il met sur sa tête le casque du salut.

Ésaïe 59.17

Cette parole prophétique n’est pas sans nous rappeler le fameux chapitre six de l’Épître aux Éphésiens.

Cela nous rappelle aussi la mésaventure d’Abel et de Caïn. Caïn avait sans doute cru bien faire en offrant à Dieu des fruits et légumes de son exploitation, puisqu’il était cultivateur, sincier comme un dit chez moi, dans le nord, mais Dieu ne veut pas de cette offrande : elle n’a pas plus de valeur que le pagne végétal d’Adam. Au contraire, Abel, le berger, offrira la plus belle bête de son troupeau. C’est le sacrifice que Dieu voulait de lui. Un agneau sans défaut. « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », dira Jean-Baptiste en parlant de Jésus (Jean 1.29) Pour couvrir la nudité et l’humiliation de nos premiers parents, il fallait ce pagne de peau fourni par Dieu lui-même. Cet animal qui a été tué préfigure Jésus-Christ.

Cette question étant réglée, le Créateur va exercer son jugement :

  • D’abord contre le serpent :

L’Éternel Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité.

Genèse 3.14/15a

J’ai déjà assisté à des débats à n’en plus finir sur les pattes du serpent. Je vous en ferai grâce. Ce qui est important, c’est l’inimitié que Dieu met entre lui et la postérité de la femme. Nous y reviendrons plus en détail.

 

 

  • Ensuite contre la femme :

Il dit à la femme : J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.

Genèse 3.16

Sans verser dans le féminisme, ce qui serait l’autre extrême, il serait léger de conclure que la femme, étant seule responsable de la situation, mérite d’être traitée de supérieur à inférieure. Si la femme a été considérée comme inférieure dans le judaïsme et l’islam, l’Évangile rétablit la situation. Jésus n’hésitait pas à s’adresser à une femme en public, ce qui était inacceptable. L’apôtre Paul rappelle que la soumission est toujours de rigueur, mais qu’elle doit être assortie d’une relation d’amour (Éphésiens 5, etc.).

  • Enfin, contre l’homme

Il dit à l’homme : Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre : Tu n’en mangeras point ! le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs. C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.

Genèse 3.17/19

Notons que, dans cette affaire, Adam n’est pas moins coupable que sa compagne, même s’il affirme le contraire. S’il avait été à la hauteur de son rôle de chef de famille, la voyant prête à désobéir à Dieu en obéissant au serpent, il aurait dû lui dire : « Attention, ma chérie, tu vas faire une bêtise que nous risquons de regretter tous les deux. » Au lieu de cela, il lui dit : « Goûte d’abord et tu me diras si c’est bon. » Ce n’est pas relaté ainsi dans la Genèse, mais c’est le fond de sa pensée.

Ces choses ayant été dites, le Maître va maintenant pouvoir envisager une solution au problème du péché.

Rien n’est plus vrai que le proverbe allemand : « Das Übel kommt geritten, es geht weg mit schritten ». (Le mal arrive à cheval, il s’en va à pied.)

Le problème du péché est tombé en une seconde, la solution de Dieu sera une solution à très long terme.

Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.

Genèse 3.15

Voici d’ailleurs l’occasion de faire un rapprochement et d’expliquer dans son contexte un verset difficile :

Ce n’est pas Adam qui a été séduit, c’est la femme qui, séduite, s’est rendue coupable de transgression. Elle sera néanmoins sauvée en devenant mère, si elle persévère avec modestie dans la foi, dans la charité, et dans la sainteté.

1 Timothée 2.14/15

Cette parole de Paul inquiète parfois les jeunes filles dans nos églises :

« Mais alors, si je ne trouve pas de mari et que je n’ai pas d’enfant, je ne suis pas sauvée ?

– Si, rassure-toi ! »

Il s’agit d’Ève qui a péché, mais qui sera sauvée grâce à sa postérité. En effet, elle est notre ancêtre à tous, mais elle est surtout l’ancêtre de Jésus. C’est lui qui, de son talon, écrasera la tête du serpent, mais avant d’être broyé, celui-ci le mordra et le blessera mortellement. Cette sournoise blessure au talon, ce sont les mains et les pieds de Jésus, percés de clous, mais le coup de talon mortel, c’est la résurrection de Christ et sa victoire finale sur Satan.

Ô mort, où est ta victoire ? Ô mort, où est ton aiguillon ? L’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché, c’est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, travaillant de mieux en mieux à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur.

1 Corinthiens 15.55/58

Nous avons dit que la solution de Dieu était une solution à très long terme : ce qui a été brisé dans la Genèse sera totalement réparé dans l’Apocalypse. Les prophètes, quant à eux, nous apportent un message rempli d’espoir.

  • En premier lieu, la promesse de nouveaux cieux et d’une nouvelle terre.

Car je vais créer de nouveaux cieux Et une nouvelle terre ; On ne se rappellera plus les choses passées, Elles ne reviendront plus à l’esprit.

Ésaïe 65.17

Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus.

Apocalypse 21.1

L’ancienne terre est irrémédiablement corrompue par le péché. On pourrait rire, si ce n’était pas si tragique, de la prétention de l’homme de réparer les dégâts qu’ils ont provoqués. On pourra toujours arrêter de prendre l’avion, de rouler avec des voitures thermiques, arrêter de se chauffer au mazout. Tous ces efforts ne serviront à rien. Si notre planète est de plus en plus corrompue, c’est à cause du péché. Dans les années 1960-70, alors que l’on commençait à envoyer des voyageurs dans l’espace, les hommes rêvaient de coloniser d’autres planètes qu’ils pourraient habiter quand ils auraient fini de dévaster celle-ci. La vraie solution est dans les mains de Dieu. De nouveaux cieux et une nouvelle terre. Remarquez qu’il n’y aura pas de mer. Nous pouvons le comprendre dans un sens littéral, mais je le comprends surtout dans un sens symbolique. La mer représente le péché. Tant de navires y ont fait naufrage. Heureusement, sur cette mer sans merci se trouve un rocher sur lequel les marins en perdition peuvent trouver un refuge. Ce rocher, c’est Jésus-Christ.

 

 

  • En second lieu, celle d’un nouveau jardin d’Eden.

Sur le torrent, sur ses bords de chaque côté, croîtront toutes sortes d’arbres fruitiers. Leur feuillage ne se flétrira point, et leurs fruits n’auront point de fin, ils mûriront tous les mois, parce que les eaux sortiront du sanctuaire. Leurs fruits serviront de nourriture, et leurs feuilles de remède.

Ézéchiel 47.12

Et il me montra un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’agneau. Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations.

Apocalypse 22.1/2

Le ministère d’Ézéchiel se termine par une vision du nouveau temple. Il nous en dresse un plan très précis, comme un véritable architecte, c’est assez fastidieux, mais lorsqu’il a terminé, il voit un filet d’eau claire couler sous la porte du temple. Il suit ce courant qui ne tarda pas à devenir un ruisseau qu’il pouvait facilement traverser à gué. Il avait de l’eau jusqu’aux chevilles. Il continua de suivre le ruisseau : il avait de l’eau jusqu’aux genoux, puis jusqu’à la taille, puis jusqu’aux épaules. Enfin, ce ruisseau était devenu une large rivière et il n’avait plus pied. C’était un fleuve d’eau limpide comme du cristal qui sortait de ce temple. La limpidité, aujourd’hui, nous fait cruellement défaut.

Il y a quelques années, je visitais le château de Montigny-le-Ganelon (Eure-et-Loir). Ce château est perché au sommet d’une colline qui surplombe la vallée du Loir. Quelqu’un me disait que, quand il était jeune, de la terrasse du château, on voyait le fond de la rivière, tellement son eau était pure. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Nous retrouvons donc, dans les temps derniers, un jardin, baigné, comme autrefois, d’un fleuve limpide sur la rive duquel croît l’arbre de vie. Cet arbre de vie, dont l’humanité était séparée à cause du péché, est de nouveau accessible grâce au sacrifice de Jésus.

  • Enfin, celle d’une nouvelle Jérusalem.

Prophétie d’Ésaïe, fils d’Amots, sur Juda et Jérusalem. Il arrivera, dans la suite des temps, Que la montagne de la maison de l’Éternel Sera fondée sur le sommet des montagnes, Qu’elle s’élèvera par-dessus les collines, Et que toutes les nations y afflueront. Des peuples s’y rendront en foule, et diront : Venez, et montons à la montagne de l’Éternel, A la maison du Dieu de Jacob, Afin qu’il nous enseigne ses voies, Et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, Et de Jérusalem la parole de l’Éternel.

Ésaïe 2.1/3

En ce jour-là, on dira à Jérusalem : Ne crains rien ! Sion, que tes mains ne s’affaiblissent pas ! L’Éternel, ton Dieu, est au milieu de toi, comme un héros qui sauve ; Il fera de toi sa plus grande joie ; Il gardera le silence dans son amour ; Il aura pour toi des transports d’allégresse.

Sophonie 3.16/17

Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s’est parée pour son époux. Et j’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit : Écris ; car ces paroles sont certaines et véritables. Et il me dit : C’est fait ! Je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. À celui qui a soif je donnerai de la source de l’eau de la vie, gratuitement.

Apocalypse 21.1/6

Nouveaux cieux et nouvelle terre, une nouvelle capitale : Jérusalem. On ne se battra plus pour savoir à qui elle est.

Jérusalem-la-Neuve, capitale d’un royaume dans lequel on ne trouve ni pleurs, ni cris, ni deuil, ni douleur… Quelle merveilleuse promesse !

Dans ce royaume céleste, on retrouve le fleuve de vie, l’arbre de vie… mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal y est absent. Si dans ce monde reconstruit se trouvait encore cet arbre et le serpent pour tenter les humains, ils seraient bien capables de se faire encore avoir et tout serait à recommencer !

Nous ne manquerons pas d’attirer l’attention sur la remarquable harmonie de la Bible et sa parfaite symétrie. Jésus y est présent du début à la fin. Il est vraiment l’alpha et l’oméga, l’aleph et le tav, l’a et le z ; l’a et l’я(ya), etc. La Bible commence avec Adam, elle se termine avec Jésus, elle commence avec le péché, elle se termine avec le salut éternel, elle commence avec la corruption, elle se termine par la restauration, elle commence par le paradis perdu, elle se termine par le paradis retrouvé.