37. Devons-nous attendre un réveil ?
Après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes frères, que ferons-nous ? Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. Et, par plusieurs autres paroles, il les conjurait et les exhortait, disant : sauvez-vous de cette génération perverse. Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés ; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s’augmenta d’environ trois mille âmes.
Actes 2.37/41
Je voudrais, aujourd’hui, tenter de répondre à une question que se posent beaucoup de chrétiens : assisterons-nous à un réveil avant le retour de Jésus-Christ ?
Commençons par accorder nos mandolines et nous interroger sur la définition du réveil.
Un réveil, pour les uns, c’est beaucoup de monde aux réunions, pour d’autre, des miracles et guérisons à foison, pour d’autres, une ambiance à tout rompre, pour d’autres encore, des gens qui tombent, qui sautent, qui marchent sur les mains, qui marchent au plafond. Quand j’étais jeune converti, je croyais qu’un réveil, cela voulait dire : beaucoup de bruit ; alors, je faisais du bruit.
Imaginez que j’habite une ville nommée YZ, et dans cette ville, il y a deux églises : l’église A et l’église B. Je fais partie de l’église A, l’église B organise un événement : un concert, un film, ou alors elle invite un « grand » ministère, Américain ou Africain de préférence. Tous les chrétiens de la région se rendent à cette manifestation. J’y vais aussi.
Quand la prestation est achevée, je profite du moment convivial qui lui succède pour parler un peu au pasteur de l’église B :
« Alors ? Ça se passe bien à l’église A ?
– Euh ! oui, mais bof…
– Qu’est-ce qui ne va pas ?
– Mon pasteur, il ne veut pas me baptiser parce que je vis avec ma copine sans être marié.
– Ça ne m’étonne pas. Ils sont vachement puritains, à l’église A. Chez nous on a l’esprit plus ouvert. Nous, on te baptiserait. Et puis, on a besoin d’un responsable de jeunesse. Tu tombes bien. »
Et voilà ! C’est enveloppé ! D’ailleurs, tous les moutons qui trouvent que l’herbe est meilleure dans la prairie du voisin vont faire la même démarche et l’on dira :
« Quel beau réveil dans l’église B ! Ils étaient une cinquantaine l’année dernière, et maintenant, ils sont plus de trois cents ! »
Eh oui ! Il y a deux manières de remplir une église : faire de l’évangélisation ou voler des brebis à droite et à gauche. La première méthode est plus longue et plus difficile.
Voyons maintenant les exemples bibliques :
Des réveils dans l’Ancien Testament
Je vous renvoie à l’époque des juges. Un réveil au temps des juges ? me direz-vous. Eh bien ! Ce n’était pas un réveil en sursaut.
C’est vrai. Lisons plutôt :
Dans ce temps où il n’y avait point de roi en Israël, un Lévite, qui séjournait à l’extrémité de la montagne d’Ephraïm, prit pour sa concubine une femme de Bethléem de Juda.
Juges 19.1
Je vous ferai grâce de l’histoire sordide qui nous est relatée dans ce chapitre dix-neuf.
Nous lisons par ailleurs :
En ce temps-là, il n’y avait point de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon.
Ch. 17.6 et 21.25
Pas de roi ! Pas d’autorité. Il y avait bien des lois, mais personne pour les appliquer. Qu’elles aient été connues ou ignorées, les lois étaient piétinées. Anarchie n’est pas synonyme de liberté, elle est synonyme de désordre, d’oppression des plus faibles par les plus forts. Enfin, en situation d’anarchie, les pratiques les plus abominables sont tolérées et les crimes les plus odieux demeurent impunis.
Telle était la situation au temps des juges.
Telle est la situation aujourd’hui. Le roi est absent, les politiciens sont incommensurablement corrompus. Notre siècle a cru pouvoir se libérer de la loi de Dieu. Il a troqué le joug de balsa du Christ contre celui de plomb de l’Antichrist et nos contemporains se sont imaginé qu’ils allaient enfin être heureux.
Avez-vous remarqué cet engouement pour la spiritualité asiatique ? Pourquoi les gens ont-ils des bouddhas dans leurs maisons ?
Parce qu’ils sont malheureux et qu’ils ont peur de l’avenir.
La religion bouddhiste est censée procurer la tranquillité de l’âme, alors les gens mettent des bouddhas dans leur jardin et sur leur cheminée et ils disent : « il faut rester zen », sans savoir d’où vient ce mot. Le zen est une philosophie orientale qui, elle aussi, est supposée nous procurer le bien-être, succédané de la paix de Dieu.
Le livre des Juges a connu par moment des sursauts, mais pas de véritable réveil spirituel.
Mais qu’en est-il du dernier juge : Samuel ?
Le jeune Samuel était au service de l’Éternel devant Éli. La parole de l’Éternel était rare en ce temps-là, les visions n’étaient pas fréquentes.
1 Samuel 3.1
La communion avec Dieu était brouillée : plus de prophéties, plus de visions. Plus de réseau. La situation spirituelle était d’autant plus grave que les conducteurs se vautraient dans le péché.
Un homme de Dieu vint auprès d’Éli, et lui dit : ainsi parle l’Éternel : Ne me suis-je pas révélé à la maison de ton père, lorsqu’ils étaient en Égypte dans la maison de Pharaon ? Je l’ai choisie parmi toutes les tribus d’Israël pour être à mon service dans le sacerdoce, pour monter à mon autel, pour brûler le parfum, pour porter l’éphod devant moi, et j’ai donné à la maison de ton père tous les sacrifices consumés par le feu et offerts par les enfants d’Israël. Pourquoi foulez-vous aux pieds mes sacrifices et mes offrandes, que j’ai ordonné de faire dans ma demeure ? Et d’où vient que tu honores tes fils plus que moi, afin de vous engraisser des prémices de toutes les offrandes d’Israël, mon peuple ? C’est pourquoi voici ce que dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : j’avais déclaré que ta maison et la maison de ton père marcheraient devant moi à perpétuité. Et maintenant, dit l’Éternel, loin de moi ! Car j’honorerai celui qui m’honore, mais ceux qui me méprisent seront méprisés.
1 Samuel 2.27/30
En ce temps-là, Éli, le vieux sacrificateur partageait le sacerdoce avec ses deux fils, mais ces deux hommes étaient débauchés. Quant à Éli, il ne participait pas à leurs péchés, mais il fermait les yeux, parce que c’étaient ses enfants. Il se contentait de molles réprimandes.
Une nuit, l’Éternel appelle dans son sommeil un jeune garçon : Samuel. Celui répond :
Parle, car ton serviteur écoute.
1 Samuel 3.10
Enfin ? Dieu parle, parce qu’il trouve quelqu’un capable de l’écouter.
Puis Samuel doit prophétiser, pas une de ces prophéties gentillettes qui vont lui attirer la sympathie des croyants bien-pensants, mais une annonce de jugement et de condamnation. Ça commence bien !
Mais grâce à l’obéissance de Samuel, la communication se trouvera rétablie. Nous pouvons parler d’un réveil.
L’Éternel continuait à apparaître dans Silo ; car l’Éternel se révélait à Samuel, dans Silo, par la parole de l’Éternel.
1 Samuel 3.21
Malheureusement, ce réveil n’a pas duré indéfiniment. Samuel, devenu vieux, tomba dans le même péché que le vieil Éli. Ses fils s’étant laissés corrompre, il fit preuve d’une coupable indifférence.
Lorsque Samuel devint vieux, il établit ses fils juges sur Israël. Son fils premier-né se nommait Joël, et le second Abija ; ils étaient juges à Beer–Schéba. Les fils de Samuel ne marchèrent point sur ses traces ; ils se livraient à la cupidité, recevaient des présents, et violaient la justice. Tous les anciens d’Israël s’assemblèrent, et vinrent auprès de Samuel à Rama. Ils lui dirent : Voici, tu es vieux, et tes fils ne marchent point sur tes traces ; maintenant, établis sur nous un roi pour nous juger, comme il y en a chez toutes les nations.
1 Samuel 8.1/5
L’Éternel dit à Samuel : Écoute la voix du peuple dans tout ce qu’il te dira ; car ce n’est pas toi qu’ils rejettent, c’est moi qu’ils rejettent, afin que je ne règne plus sur eux.
1 Samuel 8.7
L’inconséquence de Samuel sera lourde de conséquences. Le peuple en a assez de la théocratie, c’est-à-dire qu’il ne veut plus de lois et de règles imposées directement par Dieu.
Nous voulons un roi comme en ont les nations. Nous voulons des lois comme en ont les nations. Nous voulons une culture comme celle du monde. Nous voulons des mœurs comme celles du monde.
Vous voulez un roi, vous aurez un roi, répond le Seigneur, tel Jupin aux grenouilles de La Fontaine.
Dès lors, les juges ne sont plus nécessaires. Ils laissent la place à une longue succession de rois plus ou moins mauvais, jusqu’à l’arrivée du Bon roi.
Ce que nous constatons, dans toute l’histoire d’Israël, plus particulièrement dans les livres des juges et de Samuel, c’est que le même cycle se répète ad vitam aeternam :
D’abord quarante ans de paix dont le peuple aurait pu profiter pour se rapprocher de Dieu. Quarante ans de mollesse qui débouchent sur l’apostasie. L’apostasie provoque la colère de l’Éternel qui leur envoie les Ammonites, les Moabites, les Philistins… Le peuple du Seigneur se repent, Dieu suscite un libérateur, un réveil plus militaire que spirituel, à nouveau quarante ans de paix…
Nous retrouvons ce cycle dans l’histoire de l’Église. Au temps des apôtres, il n’y avait ni catholiques, ni orthodoxes, ni protestants. L’Église ne tarde pas à partir en vrille. Heureusement, la Réforme ramène le peuple chrétien à la parole de Dieu. C’est un authentique réveil. Au XIXe siècle, le darwinisme sème le doute chez les protestants qui préfèrent laisser de côté l’inspiration et la véracité de la Bible pour éviter de passer pour de vilains réactionnaires. C’est alors qu’est apparu le fondamentalisme d’où sont issus les mouvements évangéliques.
Où en sommes-nous aujourd’hui, chrétiens évangéliques, avec la parole divine, après tant d’années où nous nous sommes crus, du moins dans notre pays, à l’abri des persécutions ?
Je ne suis pas forcément d’accord avec tout ce qui se dit et se fait dans le mouvement de Pentecôte, mais je lui reconnais un mérite : il a connu en son temps un véritable réveil. Beaucoup de guérisons, mais surtout de nombreuses conversions accompagnées de larmes. Ce réveil s’est produit dans les années1930/40. Est-ce un hasard ? Un retour à Dieu et à sa parole allait précéder un des moments les plus sombres de notre histoire. Et j’aimerais, pour nous divertir un peu, vous raconter cette anecdote :
Ce remarquable mouvement a commencé au Havre avec le missionnaire Douglas Scott. Or la mission se trouvait en face d’un bistro, et ce bistro avait un perroquet qui amusait la clientèle. Un jour, le patron du bistro, qui devait s’offrir quelques semaines de vacances, confia au missionnaire la garde de perroquet. Ce malheureux volatile connut la gloire du martyre quand, au retour de son maître, il retrouva son perchoir, près du bar. Il avait pris l’habitude de répéter en boucle à longueur de journée : « Crrrois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé ! Crrrois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé ! »
La troisième année d’Osée, fils d’Éla, roi d’Israël, Ézéchias, fils d’Achaz, roi de Juda, régna. Il avait vingt-cinq ans lorsqu’il devint roi, et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Sa mère s’appelait Abi, fille de Zacharie. Il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, entièrement comme avait fait David, son père. Il fit disparaître les hauts lieux, brisa les statues, abattit les idoles, et mit en pièces le serpent d’airain que Moïse avait fait, car les enfants d’Israël avaient jusqu’alors brûlé des parfums devant lui : on l’appelait Nehuschtan. Il mit sa confiance en l’Éternel, le Dieu d’Israël ; et parmi tous les rois de Juda qui vinrent après lui ou qui le précédèrent, il n’y en eut point de semblable à lui. Il fut attaché à l’Éternel, il ne se détourna point de lui, et il observa les commandements que l’Éternel avait prescrits à Moïse. Et l’Éternel fut avec Ézéchias, qui réussit dans toutes ses entreprises. Il se révolta contre le roi d’Assyrie, et ne lui fut plus assujetti. Il battit les Philistins jusqu’à Gaza, et ravagea leur territoire depuis les tours des gardes jusqu’aux villes fortes.
2 Rois 18.1/8
Le texte biblique nous dit qu’Ézéchias était droit aux yeux de l’Éternel et qu’il mit sa confiance en lui. Parmi ces amulettes qu’il a détruites et devant lesquelles on brûlait de l’encens se trouvait le fameux Néhuschtan.
Néhuschtan, cela signifie « un truc en bronze ». Alors, d’où est-ce qu’il sort, ce machin ?
Nous trouvons la réponse en :
Nombres 21.5/9
(Le peuple) parla contre Dieu et contre Moïse : Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d’Égypte, pour que nous mourions dans le désert ? Car il n’y a point de pain, et il n’y a point d’eau, et notre âme est dégoûtée de cette misérable nourriture. Alors l’Éternel envoya contre le peuple des serpents brûlants ; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël. Le peuple vint à Moïse, et dit : Nous avons péché, car nous avons parlé contre l’Éternel et contre toi. Prie l’Éternel, afin qu’il éloigne de nous ces serpents. Moïse pria pour le peuple. L’Éternel dit à Moïse : Fais-toi un serpent brûlant, et place-le sur une perche ; quiconque aura été mordu, et le regardera conservera la vie. Moïse fit un serpent d’airain, et le plaça sur une perche ; et quiconque avait été mordu par un serpent, et regardait le serpent d’airain conservait la vie.
Remarquez l’attitude du peuple : il n’y a pas de pain, il n’y a pas d’eau, on peut se passer de pain, puisqu’il y a la manne. Mais, la manne, justement, on en mange tous les jours et on en a par-dessus la casquette. Ils vont jusqu’à oser dire : notre âme est dégoûtée de cette nourriture !
Nous sommes écœurés des bénédictions divines. Dans le monde c’était mieux ; on mangeait, on buvait, on faisait la fête. Bref ! on s’amusait.
Dieu a de bonnes raisons d’être en colère. Alors, il envoie une malédiction : les serpents brûlants, mais comme il ne garde pas sa colère à toujours, il apporte un remède : un serpent d’airain au sommet d’une perche.
Et voilà l’objet de guérison devenu objet de superstition ! La bénédiction devient malédiction !
Je crois que Dieu veut et peut guérir aujourd’hui, mais c’est la sinuosité du cœur de l’homme qui met une limite à la grâce de Dieu.
Il te guérit de toutes tes maladies.
Psaume 103
C’est écrit dans la parole de Dieu, donc je le crois. C’est donc vrai en théorie, mais sur le plan pratique, tous les malades pour lesquels on prie ne sont pas guéris. Le Seigneur se serait-il engagé un peu vite ou ne tiendrait-il pas ses promesses ?
Que nenni !
S’il suffisait, comme nous le lisons en Marc 16.18, que nous imposions les mains aux malades pour que tous les malades soient guéris, l’homme rendrait gloire, non pas à celui qui donne la guérison, mais à celui que Dieu emploie pour opérer ce miracle.
« Allez donc voir Untel, il a le don de guérison. Allez à tel rassemblement, il y a des délivrances. Tel prédicateur a le ministère de chasser les démons, et vous feriez bien d’aller le voir, parce que vous en trimballez un bon paquet. »
Ainsi, l’adoration est rendue au don et non au donateur, à la créature et non au Créateur. Ainsi est fait l’homme religieux.
Le serpent, d’ailleurs, nous rappelle la séduction.
Il nous est dit aussi qu’Ézéchias met sa confiance en Dieu. Il en a d’ailleurs grand besoin, car il est cerné d’ennemis de toutes parts, mais il a retenu la leçon du Psalmiste :
Au chef des chantres. Psaume de David. Que l’Éternel t’exauce au jour de la détresse, Que le nom du Dieu de Jacob te protège ! Que du sanctuaire il t’envoie du secours, Que de Sion il te soutienne ! Qu’il se souvienne de toutes tes offrandes, Et qu’il agrée tes holocaustes ! – Pause. Qu’il te donne ce que ton cœur désire, Et qu’il accomplisse tous tes desseins ! Nous nous réjouirons de ton salut, Nous lèverons l’étendard au nom de notre Dieu ; L’Éternel exaucera tous tes vœux. Je sais déjà que l’Éternel sauve son oint ; Il l’exaucera des cieux, de sa sainte demeure, Par le secours puissant de sa droite. Ceux–ci s’appuient sur leurs chars, ceux–là sur leurs chevaux ; Nous, nous invoquons le nom de l’Éternel, notre Dieu. Eux, ils plient, et ils tombent ; Nous, nous tenons ferme, et restons debout. Éternel, sauve le roi ! Qu’il nous exauce, quand nous l’invoquons !
Psaume 20
Enfin, il est précisé qu’il observe les commandements du Seigneur.
Fortifie-toi seulement et aie bon courage, en agissant fidèlement selon toute la loi que Moïse, mon serviteur, t’a prescrite ; ne t’en détourne ni à droite ni à gauche, afin de réussir dans tout ce que tu entreprendras. Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche ; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit ; car c’est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c’est alors que tu réussiras. Ne t’ai-je pas donné cet ordre : Fortifie-toi et prends courage ? Ne t’effraie point et ne t’épouvante point, car l’Éternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras.
Josué 1.7/9
Et nous constatons que l’obéissance d’Ézéchias est couronnée de fruits :
Et l’Éternel fut avec Ézéchias, qui réussit dans toutes ses entreprises. Il se révolta contre le roi d’Assyrie, et ne lui fut plus assujetti. Il battit les Philistins jusqu’à Gaza, et ravagea leur territoire depuis les tours des gardes jusqu’aux villes fortes.
Vous m’objecterez avec raison que si le réveil d’Ézéchias se limite à sa réussite personnelle et à des exploits militaires, on ne peut pas vraiment parler d’un réveil spirituel. C’est vrai, mais dans notre contexte, c’est d’une victoire militaire que le peuple avait besoin dans l’urgence.
D’autre part, dans un sens spirituel, la vie chrétienne est une guerre, une guerre sans fusils et sans canons, non pas une guerre contre des hommes et des peuples, mais contre un ennemi invisible, infiniment plus redoutable, et voici ce que nous dit l’apôtre Paul :
Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante. Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté.
Éphésisens 6.10/13
Josias avait huit ans lorsqu’il devint roi, et il régna trente et un ans à Jérusalem. Sa mère s’appelait Jedida, fille d’Adaja, de Botskath. Il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, et il marcha dans toute la voie de David, son père ; il ne s’en détourna ni à droite ni à gauche. La dix-huitième année du roi Josias, le roi envoya dans la maison de l’Éternel Schaphan, le secrétaire, fils d’Atsalia, fils de Meschullam. Il lui dit : Monte vers Hilkija, le souverain sacrificateur, et qu’il amasse l’argent qui a été apporté dans la maison de l’Éternel et que ceux qui ont la garde du seuil ont recueilli du peuple.
2 Rois 22.1/4
Manassé est devenu roi à douze ans et servit le diable presque toute sa vie, Josias, quant à lui, devint roi à huit ans et servit Dieu durant toute son existence. Comme il désirait plaire à son maître, il a pensé que ce serait bien d’entreprendre des travaux pour réparer le temple qui commençait à subir les injures du temps et, pendant l’exécution de ces travaux, un incident va bouleverser sa vie : au milieu des gravats, le souverain sacrificateur Hilkija trouve un rouleau de parchemin. Il le déroule et reconnaît un fragment de la Torah, le Deutéronome, selon certains exégètes. Après l’avoir lu, il le donne à son secrétaire Schaphan, lui disant (ce n’est pas écrit, mais c’est probable) : Apporte ce rouleau au roi, ça pourrait l’intéresser.
Alors Hilkija, le souverain sacrificateur, dit à Schaphan, le secrétaire : J’ai trouvé le livre de la loi dans la maison de l’Éternel. Et Hilkija donna le livre à Schaphan, et Schaphan le lut.
2 Rois 22.8, 10/11
Selon les recommandations de son patron, le secrétaire se rend donc auprès du roi pour lui faire la lecture du parchemin et le roi se lève et déchire son vêtement, signe de deuil et de repentance.
Schaphan, le secrétaire, dit encore au roi : Le sacrificateur Hilkija m’a donné un livre. Et Schaphan le lut devant le roi. Lorsque le roi entendit les paroles du livre de la loi, il déchira ses vêtements.
2 Rois 22.10/11
Observons bien les réactions de ces trois personnages qui ont eu ce rouleau entre les mains : Hilkija, Schaphan et Josias.
Schaphan, c’est celui qui n’a rien compris : « le sacrificateur m’a donné un livre ». Ç’aurait pu être un album de Spirou ou un roman Arlequin, il n’aurait pas vu la différence. Hilkija a compris que ce n’est pas un livre ordinaire : c’est le livre de la loi. Joas va encore plus loin dans sa compréhension : c’est le livre de la loi, c’est la parole de Dieu, et cette parole me dit que je ne suis pas en règle avec lui. Il adopte la meilleure attitude qu’un homme puisse avoir : après avoir déchiré ses vêtements, il envoie consulter Dieu, sans doute parce qu’il s’estime indigne de le consulter lui-même.
Et le roi donna cet ordre au sacrificateur Hilkija, à Achikam, fils de Schaphan, à Acbor, fils de Michée, à Schaphan, le secrétaire, et à Asaja, serviteur du roi : Allez, consultez l’Éternel pour moi, pour le peuple, et pour tout Juda, au sujet des paroles de ce livre qu’on a trouvé ; car grande est la colère de l’Éternel, qui s’est enflammée contre nous, parce que nos pères n’ont point obéi aux paroles de ce livre et n’ont point mis en pratique tout ce qui nous y est prescrit. Le sacrificateur Hilkija, Achikam, Acbor, Schaphan et Asaja, allèrent auprès de la prophétesse Hulda, femme de Schallum, fils de Thikva, fils de Harhas, gardien des vêtements. Elle habitait à Jérusalem, dans l’autre quartier de la ville. Après qu’ils lui eurent parlé, elle leur dit : Ainsi parle l’Éternel, le Dieu d’Israël : Dites à l’homme qui vous a envoyés vers moi : Ainsi parle l’Éternel : Voici, je vais faire venir des malheurs sur ce lieu et sur ses habitants, selon toutes les paroles du livre qu’a lu le roi de Juda. Parce qu’ils m’ont abandonné et qu’ils ont offert des parfums à d’autres dieux, afin de m’irriter par tous les ouvrages de leurs mains, ma colère s’est enflammée contre ce lieu, et elle ne s’éteindra point. Mais vous direz au roi de Juda, qui vous a envoyés pour consulter l’Éternel : Ainsi parle l’Éternel, le Dieu d’Israël, au sujet des paroles que tu as entendues : Parce que ton cœur a été touché, parce que tu t’es humilié devant l’Éternel en entendant ce que j’ai prononcé contre ce lieu et contre ses habitants, qui seront un objet d’épouvante et de malédiction, et parce que tu as déchiré tes vêtements et que tu as pleuré devant moi, moi aussi, j’ai entendu, dit l’Éternel. C’est pourquoi, voici, je te recueillerai auprès de tes pères, tu seras recueilli en paix dans ton sépulcre, et tes yeux ne verront pas tous les malheurs que je ferai venir sur ce lieu. Ils rapportèrent au roi cette réponse.
2.Rois 22.12/20
Après une sincère repentance, il va passer à l’action. Tout d’abord, il lit la parole de Dieu devant tout le peuple et s’engage à la mettre en pratique.
Puis il monta à la maison de l’Éternel, avec tous les hommes de Juda et tous les habitants de Jérusalem, les sacrificateurs, les prophètes, et tout le peuple, depuis le plus petit jusqu’au plus grand. Il lut devant eux toutes les paroles du livre de l’alliance, qu’on avait trouvé dans la maison de l’Éternel. Le roi se tenait sur l’estrade, et il traita alliance devant l’Éternel, s’engageant à suivre l’Éternel, et à observer ses ordonnances, ses préceptes et ses lois, de tout son cœur et de toute son âme, afin de mettre en pratique les paroles de cette alliance, écrites dans ce livre. Et tout le peuple entra dans l’alliance.
2 Rois 23.2/3
Vient enfin le grand nettoyage :
Le roi ordonna à Hilkija, le souverain sacrificateur, aux sacrificateurs du second ordre, et à ceux qui gardaient le seuil, de sortir du temple de l’Éternel tous les ustensiles qui avaient été faits pour Baal, pour Astarté, et pour toute l’armée des cieux ; et il les brûla hors de Jérusalem, dans les champs du Cédron, et en fit porter la poussière à Béthel. Il chassa les prêtres des idoles, établis par les rois de Juda pour brûler des parfums sur les hauts lieux dans les villes de Juda et aux environs de Jérusalem, et ceux qui offraient des parfums à Baal, au soleil, à la lune, au zodiaque et à toute l’armée des cieux. Il sortit de la maison de l’Éternel l’idole d’Astarté, qu’il transporta hors de Jérusalem vers le torrent de Cédron ; il la brûla au torrent de Cédron et la réduisit en poussière, et il en jeta la poussière sur les sépulcres des enfants du peuple.
2 Rois 23.4/6
C’est qu’il y en avait des ordures à balancer à la déchetterie ! Des tas d’ustensiles destinés aux cultes païens qui n’ont rien à faire dans le temple, et des statues !
Que l’on trouve des statues d’Astarté (ou Ashéra) dans le temple d’Astarté, cela paraît logique. Que l’on trouve des statues de Baal dans le temple de Baal, cela paraît logique. Que l’on trouve des statues de Zeus dans le temple de Zeus, cela paraît logique. Que l’on trouve des statues de Mercure dans le temple de Mercure (au chrome), cela paraît logique. Mais que vient faire l’idole d’Astarté dans le temple de l’Éternel ? L’abomination de la dévastation dont parlera plus tard le prophète Daniel !
Les mythologies antiques ayant tendance à se croiser, l’Astarté des Cananéens, c’est plus ou moins l’Aphrodite des Grecs et la Vénus des Romains : déesse de la terre, de la fécondité et de l’amour. Pardonnez-moi la trivialité de ce terme, mais il n’en est pas moins réel, on se livrait à des partouzes dans le lieu saint au pied de cette statue d’Astarté. La colère du Créateur était pleinement justifiée.
Josias l’avait enfin compris : pour remettre le temple en état, il ne suffisait pas de boucher les fissures avec du plâtre et de refaire le crépi, il fallait que ce sanctuaire soit totalement purifié. C’est ce qu’il fit.
Les chrétiens, eux aussi, doivent commencer à sortir leur idole d’Astarté.
Sortons l’idole d’Astarté de nos églises.
Je vous renvoie à l’article de Robert S. Liichow :
https://www.info-sectes.org/occulte/toronto_kundalini.htm
Tout ce que vous faites dans vos beaux rassemblements de réveil, j’en faisais autant quand j’étais chamane, dit en résumé Robert S. Liichow. Il y a de quoi être effrayé. L’abomination de Toronto, suivie de celle de Pepsicola – pardon, Pensacola – attribue au Saint-Esprit des phénomènes paranormaux dont les adeptes n’ont pas le contrôle. Ils comparent leurs expériences à l’ivresse et comparent le Saint-Esprit à un barman. Ils rient, poussent des cris animaliers et se comportent comme des animaux. On en a vu lever la patte et uriner le long des colonnes de l’église. Ils se prenaient pour des chiens comme d’autres se prennent pour Napoléon.
Sortons l’idole d’Astarté du temple du Saint-Esprit.
Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes.
1 Corinthiens 3.17/18
Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu.
1 Corinthiens 6.19/20
Souiller son propre corps, c’est souiller le temple de Dieu. Tolérons-nous l’idole d’Astarté dans nos vies, avec toutes les débauches que cela comporte ? Quelle place occupe notre ancienne nature pécheresse ? Mener une vie sanctifiée, même pour un enfant de Dieu, ce n’est pas si facile. Quelqu’un disait : je croyais avoir noyé ma vieille nature dans l’eau du baptistère, mais, la garce, elle sait bien nager !
Ma vieille nature ! Bien souvent elle passe la tête hors de l’eau, et non seulement la tête, mais aussi le bras, et elle m’agrippe par la ceinture pour me forcer à reculer. Que faire ? Se dire qu’on est comme ça et qu’on n’y peut rien changer, ou bien lui remettre la tête sous l’eau autant de fois que c’est nécessaire : nos passions, nos mauvaises habitudes dont il est si difficile de ses débarrasser. Tout ce qui occupe la première marche du podium, reléguant Dieu à la médaille d’argent ou la médaille de bronze.
Une fois que le temple a été complètement purifié, Josias peut enfin rétablir le culte de l’Éternel.
Le roi donna cet ordre à tout le peuple : Célébrez la Pâque en l’honneur de l’Éternel, votre Dieu, comme il est écrit dans ce livre de l’alliance. Aucune Pâque pareille à celle-ci n’avait été célébrée depuis le temps où les juges jugeaient Israël et pendant tous les jours des rois d’Israël et des rois de Juda. Ce fut la dix-huitième année du roi Josias qu’on célébra cette Pâque en l’honneur de l’Éternel à Jérusalem.
2 Rois 23.21/23
La pâque de l’Éternel avait été négligée, tenue pour un rituel sans importance. Israël avait oublié ses racines et son histoire. Il était temps de rappeler la signification de Pessach. Pâques, c’est la délivrance, c’est le peuple qui quitte l’Égypte pour s’acheminer vers la terre promise. C’est le passage de l’esclavage vers la liberté. Pâques, ce sont les eaux de la mer Rouge qui s’écartent pour laisser passer les Hébreux et se referment pour engloutir ses ennemis. Pâques, c’est pour nous le baptême qui n’a pas le pouvoir de sauver, mais qui nous rappelle qu’un jour Jésus nous a pris pour nous faire passer des ténèbres à la lumière, de l’esclavage du péché à la liberté du salut, de la mort à la vie ; Pâques, enfin, c’est le jour où, crucifié, mort et ressuscite, il nous a ouvert les portes de son royaume céleste.
Revenons, nous aussi, à un culte qui glorifie Dieu et le glorifie, lui seul. Balayons tout ce qui est à la gloire de l’homme, apprenons à nous passer de ces « grands » ministères qui ne prêchent ou ne chantent que pour le plaisir de se faire applaudir. Chassons les mercenaires de nos bergeries ; ceux-ci n’ont que faire du bien-être de leurs brebis, pourvu que leurs ministères leur rapportent de l’argent.
Enfin, il serait temps que les chrétiens cessent de prendre le Saint-Esprit pour un guignol. Pour beaucoup, le Saint-Esprit, c’est une puissance qui se balade entre deux nuages et qui se gratte la tête (façon de parler) :
« Voyons ! qu’est-ce que je vais inventer pour les amuser ? Les jambes qui s’allongent, c’est démodé, les chutes sur le derrière, c’est vieillot, mais ça prend toujours. Les dents en or, ils connaissent déjà, les paillettes d’or aussi. Il faut que je me dépêche de trouver une nouveauté pour attirer les gens dans les supermarchés de la foi. Ah ! ça y est ! J’y suis ! »
Et voici l’une des dernières modes, tenez-vous bien, ça secoue ! Les adeptes de ce néo-pentecôtisme sont soulevés de leurs chaises par une force invisible qui les projette contre les murs. Souvent, ça se termine à l’hôpital.
« Ah ! nous avons vraiment eu un bon culte, dimanche, il y avait la puissance, et tout. Le Saint-Esprit m’a lancé contre le mur. Trois côtes cassées ! Vraiment, j’ai été béni ! »
De ces réveils où l’on a rejeté la parole de Dieu pour laisser place à des pratiques occultes, nous n’en voulons pas. Revenons à Dieu de tout notre cœur. Tenons-nous à l’écoute du Saint-Esprit qui nous convaincra de péché, de justice et de jugement. (Jean 16.8)
Avant Josias, il n’y eut point de roi qui, comme lui, revînt à l’Éternel de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force, selon toute la loi de Moïse ; et après lui, il n’en a point paru de semblable.
2 Rois 23.25
Voulons-nous voir un réveil et refusons-nous les contrefaçons ? La parole de Dieu nous donne quatre clés :
- La repentance
- La destruction de nos idoles
- Le retour à la parole de Dieu
- Le retour à un culte qui honore Dieu.
Le réveil de la Pentecôte
Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. Et, par plusieurs autres paroles, il les conjurait et les exhortait, disant : Sauvez-vous de cette génération perverse.
Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés ; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s’augmenta d’environ trois mille âmes.
Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. La crainte s’emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres. Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun. Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés.
Actes 2.38/47
Nous venons de survoler trois exemples de réveils survenus dans l’Ancien Testament. Nous avons pu constater que, dans le cas des Juges et d’Ézéchias, il ne s’agissait pas de réveil spirituel à proprement parler, mais plutôt d’intervention divine pour restaurer le peuple juif. Pour ce qui concerne Samuel et Josias, nous avons assisté à un authentique retour à la parole de Dieu. Ces réveils nous apparaissent comme une préparation du plus grand réveil de l’histoire de l’Église, celui qui survint le jour de la Pentecôte.
J’ai suffisamment parlé des langues de feu, de la xénoglossie et des juifs et prosélytes interpellés par ce phénomène. Cette démonstration, à elle seule, n’aurait pas suffi à provoquer un réveil. À Capernaüm, à Chorazin et à Bethsaïda, Jésus a accompli des miracles, mais le réveil n’a pas eu lieu pour autant (Matthieu 11.20/24). D’autres signes peuvent nous convaincre que le Saint-Esprit vient d’opérer un miracle en profondeur.
Tout d’abord :
Alors Pierre, se présentant avec les onze, éleva la voix, et leur parla en ces termes : Hommes Juifs, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, sachez ceci, et prêtez l’oreille à mes paroles ! Ces gens ne sont pas ivres, comme vous le supposez, car c’est la troisième heure du jour. Mais c’est ici ce qui a été dit par le prophète Joël :
Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; Vos fils et vos filles prophétiseront, Vos jeunes gens auront des visions, Et vos vieillards auront des songes.
Vs 14/17
Il y a quelques heures encore, Pierre et ses compagnons se terraient dans la chambre haute, craignant les juifs hostiles à Jésus et à ses adeptes. Le Saint-Esprit les ayant démasqués, ils ne peuvent plus que se dévoiler au grand jour. Pierre va prêcher.
Il n’est pas très difficile, quand on possède quelques qualités oratoires, de prêcher le dimanche matin dans une église. Si ceux qui m’écoutent n’aiment pas mon message, ils me le diront sans doute, mais ils n’iront pas jusqu’à me lapider. C’est déjà plus difficile, dans une société qui refuse l’Évangile, de prêcher dans la rue devant une dizaine d’inconnus. Quel péril pour l’apôtre Pierre, de prendre la parole devant des milliers d’hommes dont on sait seulement qu’ils ont en commun la pratique d’une religion qui a mené leur maître sur la croix !
Rappelons-nous la mésaventure de Pierre. Il a toujours été courageux en l’absence de danger :
Alors Jésus leur dit : Je serai pour vous tous, cette nuit, une occasion de chute ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais, après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. Pierre, prenant la parole, lui dit : Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi. Jésus lui dit : Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Pierre lui répondit : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous les disciples dirent la même chose. Pierre lui répondit : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous les disciples dirent la même chose.
Matthieu 26.31/35
Il n’y a pas si longtemps, j’ai fait un rêve étrange : j’étais condamné à mort et je montais sur l’échafaud en chantant À toi la gloire. Voilà ce qui s’appelle mourir en héros !
Et je me suis réveillé avec cette question. Serais-je aussi vaillant si je devais mourir pour Jésus ? Je suis convaincu que dans les temps difficiles, beaucoup renieront leur foi pour éviter les ennuis. Serais-je de ces gens-là ? Sans aucun doute, à moins que le Seigneur me donne ce courage que je n’ai pas, ce même courage qui permit aux martyrs de demeurer fidèles au milieu de l’arène. Ce courage-là ne peut venir de l’homme en lui-même. Encore faut-il être suffisamment humble pour accepter sa lâcheté naturelle. Pierre qui était si sûr de lui, qui gonflait les biceps et bombait le torse en proclamant : moi, je ne te renierai pas, même devant la mort, même sous la torture ! Voilà son soufflé retombé alors qu’il n’était même pas menacé. La petite servante ne lui a pas dit : tu étais avec Jésus le Galiléen, on va te faire ta fête. Elle a seulement dit : toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen.
Mais gardons-nous, surtout, de porter un jugement sur l’apôtre. Serons-nous plus braves devant le policier ou la policière qui nous dira : vous aussi, vous êtes dans cette secte interdite.
Il faudra qu’au travers de diverses épreuves, Pierre apprenne à discerner entre la fausse et la véritable assurance.
Et il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis, et il dit à Pierre : Vous n’avez donc pu veiller une heure avec moi !
Matthieu 26.40
Jésus trouve tous ses disciples endormis, mais c’est uniquement à Pierre qu’il fait le reproche. Il dort alors qu’il faut prier. L’homme de réveil est en l’occurrence un homme de sommeil. Si cet apôtre est pris à partie par le Seigneur alors que les autres sont aussi fautifs que lui, c’est que Jésus savait qu’il aurait évité de tomber dans ce piège s’il avait prié au lieu de dormir. Cela nous rappelle aussi combien nous devons, nous-mêmes demeurer vigilants. Voyons maintenant ce qui se passe une fois que tous les disciples sont réveillés : Jésus est arrêté.
Et voici, un de ceux qui étaient avec Jésus étendit la main, et tira son épée ; il frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l’oreille. Alors Jésus lui dit : Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges ? Comment donc s’accompliraient les Écritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi ? En ce moment, Jésus dit à la foule : Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi. J’étais tous les jours assis parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m’avez pas saisi. Mais tout cela est arrivé afin que les écrits des prophètes fussent accomplis. Alors tous les disciples l’abandonnèrent, et prirent la fuite.
Matthieu 26.51/56
Voilà qu’un héros se détache du groupe de disciple peureux pour défendre son maître, son nom il le signe à la pointe de l’épée, d’un P qui veut dire Petrus. Héroïsme bien inutile, et Jésus lui dit : range ton épée. Aussitôt, le courage laisse place à la lâcheté. Tous les disciples prennent la fuite, et Pierre comme les autres. Nous savons comment cela va se terminer.
Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais pas cet homme. Aussitôt le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite : Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement.
Matthieu 26.74/75
Le chant du coq rappelle à Pierre qu’il a touché le fond, jamais il ne s’est senti aussi éloigné de son Sauveur. N’y a-t-il aucun espoir pour lui ? Ne reverra-t-il jamais ce maître qu’il a trahi, tout comme Judas qui a fini par se pendre ?
Il retrouvera Jésus, qui lui, n’a pas renié son disciple, après la résurrection.
Après qu’ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes agneaux. Il lui dit une seconde fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis. Il lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois : M’aimes-tu ? Et il lui répondit : Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis.
Jean 21.15/17
Jésus ne lui fait même pas de reproche sur sa mauvaise conduite. Il réveille seulement sa conscience par ses redondants « m’aimes-tu ? », puis il lui rappelle qu’il l’a qualifié pour un ministère apostolique. Il sera pasteur des brebis, tout comme Jésus s’est appelé « le bon berger ».
Il devait vivre cette pénible expérience pour comprendre la différence entre la fanfaronnade qui vient du cœur de l’homme non régénéré, et cette assurance irréelle qui lui a été donnée, en ce jour de Pentecôte, par le Saint-Esprit.
Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. N’aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi son prisonnier. Mais souffre avec moi pour l’Évangile.
2 Timothée 1.7/8
Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; Vos fils et vos filles prophétiseront, Vos jeunes gens auront des visions, Et vos vieillards auront des songes. Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, Dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit ; et ils prophétiseront. Je ferai paraître des prodiges en haut dans le ciel et des miracles en bas sur la terre, Du sang, du feu, et une vapeur de fumée ; Le soleil se changera en ténèbres, Et la lune en sang, Avant l’arrivée du jour du Seigneur, De ce jour grand et glorieux. Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.
Hommes israélites, écoutez ces paroles ! Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes ; cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez crucifié, vous l’avez fait mourir par la main des impies. Dieu l’a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu’il n’était pas possible qu’il fût retenu par elle. Car David dit de lui :
Je voyais constamment le Seigneur devant moi, Parce qu’il est à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé. Aussi mon cœur est dans la joie, et ma langue dans l’allégresse ; Et même ma chair reposera avec espérance, Car tu n’abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts, Et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption. Tu m’as fait connaître les sentiers de la vie, Tu me rempliras de joie par ta présence.
Actes 2.17/28
Dans ce discours, l’apôtre Pierre aura cité Joël, puis David. Étienne commence sa dernière prédication, par un très long rappel de l’histoire d’Israël avant d’entrer dans le vif du sujet. Une telle entrée en matière nous semblerait inutile et ennuyeuse, mais dans le contexte religieux de cette époque, elle était indispensable, faute de quoi, ses auditeurs auraient pensé : il prétend nous enseigner et il ne connaît même pas la Torah !
Qu’en est-il de nos jours ? Quelle est la place de la parole de Dieu dans nos prédications ? Kenneth Ware, dont je fus l’élève, disait :
« La parole de Dieu, c’est de la viande, tout ce que vous y ajoutez en prêchant, c’est de l’eau. Faites en sorte que le bouillon ne soit pas trop clair. »
Parfois, le bouillon est tellement clair qu’il n’y a plus de viande du tout, et je suis très inquiet quand je vois des prédicateurs monter en chaire sans leur bible.
Je ne parle pas de ceux qui ont leur bible et leur plan de prédication sur une tablette ; je parle de ceux qui s’amènent les mains dans les poches avec des exhortations insipides :
« Le Seigneur est parmi nous ce soir. Est-ce que vous sentez la présence du Saint-Esprit ? Amen ? Le Seigneur me montre qu’il a guéri quelqu’un à l’instant dans cette salle. Dieu m’a révélé qu’il allait envoyer un puissant réveil sur cette ville. Amen ? »
Et ils vous déballent tout leur baratin pendant trois quarts d’heure, et comme le chantait si bien Dalida :
« Paloles, et paloles, et paloles, et lièn qué dé paloles. »
Il est vrai que, même au sein de la nébuleuse évangélique, le message de l’Évangile n’est plus celui que les gens ont envie d’entendre. Les textes qui vont suivre devraient pouvoir se passer de commentaires :
Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse : nous, nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs.
1 Corinthiens 1.22/24
Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes ; c’est Jésus-Christ le Seigneur que nous prêchons, et nous nous disons vos serviteurs à cause de Jésus.
2 Corinthiens 4.5
Nous savons, frères bien-aimés de Dieu, que vous avez été élus, notre Évangile ne vous ayant pas été prêché en paroles seulement, mais avec puissance, avec l’Esprit Saint, et avec une pleine persuasion ; car vous n’ignorez pas que nous nous sommes montrés ainsi parmi vous, à cause de vous.
1 Thessaloniciens 1.4/5
Je t’en conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son apparition et de son royaume, prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant. Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables. Mais toi, sois sobre en toutes choses, supporte les souffrances, fais l’œuvre d’un évangéliste, remplis bien ton ministère.
2 Timothée 4.1/5
Après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes frères, que ferons-nous ?
Actes 2.37
Tout d’abord, n’oublions pas que le Saint-Esprit est notre maître et non notre serviteur.
J’ai assisté un jour à un culte surprenant : une louange charismatique dans laquelle tout le monde parle et chante en langues en même temps, mais le plus surprenant, c’est qu’une jeune fille était au piano, tantôt elle caressait les touches de ses doigts, tantôt elle tapait comme une brute, mais elle jouait le même accord ; le même accord pendant une demi-heure : vlan, vlan, vlan, vlan… Quand elle jouait pianissimo, tout le monde chuchotait ; quand elle jouait fort, chacun s’égosillait. Je suis sorti de l’église avec cette interrogation : est-ce le Saint-Esprit qui conduit la pianiste ou la pianiste qui conduit le Saint-Esprit ? Celui-ci ne nous a pas été donné pour amuser les chrétiens par des tours de passe-passe, sa mission, c’est en premier lieu d’inspirer la parole de Dieu.
Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs ; sachant tout d’abord vous-mêmes qu’aucune prophétie de l’Écriture ne peut être un objet d’interprétation particulière, car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu.
2 Pierre 1.19/22
De nombreux autres textes témoignent de l’inspiration divine des Saintes Écritures. La Bible n’est pas une œuvre littéraire comme les autres : elle ne vient pas de l’homme, mais les auteurs ont été poussés à écrire par le Saint-Esprit. Peut-on imaginer alors que le Saint-Esprit veuille éloigner les croyants de cette parole ? Pourrait-on imaginer un écrivain qui recommanderait à ses amis de ne pas lire ses livres ?
Car voici ce qui se passe dans nos églises de réveil : quand le Saint-Esprit est là, l’enseignement biblique devient accessoire.
« Nous avons eu un culte extraordinaire, dimanche dernier. Nous avons senti la puissance du Saint-Esprit. Ah ! oui ! il y en avait de la puissance ! On est tombé, on a dansé, on a chanté, on a sauté, et on a ri. Ah ! oui ! Qu’est-ce qu’on
a ri !
– Le prédicateur avait des anecdotes amusantes ?
– Ah ! non ! Nous n’en sommes plus là ! Nous sommes entrés dans le rire de l’Esprit. Chez nous, quand le Saint-Esprit agit comme cela, on n’a plus besoin de la prédication. »
Plus besoin de prédication !
Nous sommes comblés d’expériences surnaturelles ; nous n’avons besoin de rien d’autre. Nous n’avons plus besoin de doctrine qui nous complique la vie. Tout est là.
Enfin, me direz-vous, Le Saint-Esprit a inspiré la Bible, à la rigueur, mais quand vous prêchez, vous n’êtes pas inspiré. Vous n’êtes pas Jérémie.
C’est vrai, en tant que prédicateur, je ne suis pas inspiré comme l’ont été les prophètes et les apôtres, je suis assisté seulement. Sans cette assistance, m’appuyant seulement sur mon intelligence et ma théologie, je serai incapable de diffuser l’Évangile. Le Seigneur se sert d’humains limités pour son œuvre illimitée, d’hommes faillibles pour enseigner sa parole infaillible.
Un jour, j’ai parlé de Noé qui entrait dans l’arche avec ses filles et ses gendres. Quelle sottise ! J’avais certainement confondu avec Lot. Je me suis rendu compte de mon erreur une fois descendu de l’estrade. Quand je me rends compte que j’ai dit une bêtise, je tâche de la corriger le dimanche suivant.
Abandonnons les églises qui abandonnent la Bible au profit de leurs émotions.
Ensuite, le Saint-Esprit a pour mission de nous instruire, c’est-à-dire, nous faire comprendre la parole de Dieu.
Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir.
Jean 16.13
Comment donc le Saint-Esprit pourrait-il nous conduire dans des doctrines fondées sur les raisonnements humains, en contradiction même avec les enseignements du Seigneur ?
Enfin, il nous convainc de péché.
Cependant je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement : en ce qui concerne le péché, parce qu’ils ne croient pas en moi ; la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus ; le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé.
Jean 16.7/11
Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. Et, par plusieurs autres paroles, il les conjurait et les exhortait, disant : Sauvez-vous de cette génération perverse.
Actes 2.38/40
La repentance, un mot qui dérange. Faut-il le supprimer de nos bibles ?
D’éminents théologiens ont décidé de le bannir de nos nouvelles traductions : « changez ! » (Semeur 2000) « changez votre vie ! » (Parole de vie) « changez d’attitude ! » (Second 21). L’un de ces éminents spécialistes avec lequel j’ai eu jadis une mémorable discussion a expliqué que, d’une part, le grec métanéo signifie changer et que, d’autre part, le mot repentance, en français, a la même étymologie que pénitence, donc il fallait corriger tout ça.
Changez ! Changez quoi ? Changez vos habitudes, par exemple en cessant de fumer. C’est une bonne décision, mais insuffisante pour nous gagner le ciel. Changez d’attitude, soyez plus tolérants envers vos collègues. C’est un changement d’attitude, mais ce n’est pas ce que Pierre voulait dire. Il voulait parler d’un changement qui conduit au baptême, au pardon des péchés et à la réception du Saint-Esprit.
Alors, tant pis si, du point de vue sémantique, le mot repentance n’est pas tout à fait exact, je préfère m’en contenter, car avec ce mot, je sais ce que je prêche. Nos amis germanophones ne sont d’ailleurs pas mieux lotis puisqu’ils utilisent le même mot pour se repentir et payer une amende.
L’Évangile ne peut commencer que par la repentance.
En ce temps-là parut Jean Baptiste, prêchant dans le désert de Judée. Il disait : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. Jean est celui qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète, lorsqu’il dit :
C’est ici la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers.
Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de tout le pays des environs du Jourdain, se rendaient auprès de lui ; et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain.
Mais, voyant venir à son baptême beaucoup de pharisiens et de sadducéens, il leur dit : Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ? Produisez donc du fruit digne de la repentance, et ne prétendez pas dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ! Car je vous déclare que de ces pierres-ci, Dieu peut susciter des enfants à Abraham. Déjà la cognée est mise à la racine des arbres : tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise d’eau, pour vous amener à la repentance ; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. Il a son van à la main ; il nettoiera son aire, et il amassera son blé dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint point.
Matthieu 3.1/12
Si Jean Baptiste a baptisé en vue de la repentance, il était pleinement conscient que son baptême, tout comme la repentance elle-même, ne pouvait pas sauver le pécheur. Jean-Baptiste était le précurseur du Christ. La repentance prépare à la conversion, qui est l’acceptation du salut.
Imaginez que vous vous trouvez dans une grande salle nommée « salle du péché ». On rit, on boit, on danse, on drague, on s’amuse : c’est la fête. Mais vous avez remarqué, dans l’ombre, une petite porte sur laquelle est écrit : « repentance ». Vous entrez, vous fermez bien la porte derrière vous. Vous voici dans une sorte de vestibule, en face de vous se dresse une autre porte sur laquelle est peinte une croix. Qu’allez-vous faire ? Rester dans ce vestibule jusqu’à la fin de vos jours, ou franchir la porte du salut qui passe obligatoirement par Jésus-Christ ?
La repentance, c’est une porte qu’on ferme sur notre vie de péché, la conversion, c’est une porte qui s’ouvre sur la vie nouvelle.
Il prêche aussi la séparation :
Sauvez-vous de cette génération perverse.
Vs 40
Dieu veut que nous soyons saints, c’est-à-dire séparés, mis à part.
Séparés ne veut pas dire isolés. Il y a une trentaine d’années, des pasteurs américains avaient décidé de construire une ville chrétienne, habitée uniquement par des chrétiens triés sur le volet, qui ne boivent pas de vin et qui ne boivent pas de bière, car nos amis d’outre-Atlantique ont une conception particulière de la sanctification. Je ne pense pas que ce projet ait abouti, car je n’en ai plus entendu parler.
La séparation n’est pas un isolement, mais une démarcation.
Fuyez de Babylone, sortez du pays des Chaldéens, Et soyez comme des boucs à la tête du troupeau ! Car voici, je vais susciter et faire monter contre Babylone Une multitude de grandes nations du pays du septentrion ; Elles se rangeront en bataille contre elle, et s’en empareront ; Leurs flèches sont comme un habile guerrier, Qui ne revient pas à vide. Et la Chaldée sera livrée au pillage ; Tous ceux qui la pilleront seront rassasiés, dit l’Éternel.
Jérémie 50.8/10
Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial ? ou quelle part a le fidèle avec l’infidèle ? Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? Car nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit : J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. C’est pourquoi :
Sortez du milieu d’eux, Et séparez-vous, dit le Seigneur ; Ne touchez pas à ce qui est impur, Et je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, Et vous serez pour moi des fils et des filles, Dit le Seigneur tout-puissant.
2 Corinthiens 6.14/18
Ici, l’apôtre Paul fait allusion à Ésaïe 52.11.
Partez, partez, sortez de là ! Ne touchez rien d’impur ! Sortez du milieu d’elle ! Purifiez-vous, vous qui portez les vases de l’Éternel !
La ville dont il nous faut sortir, c’est Babylone. Elle représente le monde, opposé à christ ; le monde avec ses plaisirs, son idéologie, ses juges et ces dirigeants corrompus, la ville où le bien est appelé mal et le mal appelé bien, la ville où la morale et la sainteté n’ont plus aucun sens, la ville où l’art et la culture n’ont de valeur que lorsqu’ils servent à blasphémer contre Dieu.
Nous habitons Babylone, alors, comment faire pour en sortir ? Déménager ? Écoutons ce que dit Jésus :
Et maintenant je vais à toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu’ils aient en eux ma joie parfaite. Je leur ai donné ta parole ; et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité. Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde. Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité.
Jean 17.13/19
Nous ne pouvons pas quitter Babylone maintenant, car nous avons une mission à y accomplir. De même Jonas aurait bien voulu, d’abord ne pas y aller, mais une fois arrivé à Ninive, s’en aller au plus vite. Jonas savait au moins combien de jours il restait à Ninive, mais nous, nous ne pouvons qu’annoncer : Babylone sera détruite. Ninive s’est repentie, Babylone ne se repentira pas. Le seul moyen de quitter cette Babylone impie, c’est d’être prêts au moment où sonnera la trompette de Dieu et retentira la voix de l’archange : « On déménage ».
Alors, comment sortir du milieu d’elle, puisque nous sommes condamnés à y habiter jusqu’à la parousie ?
En refusant la nationalité babylonienne.
Et tant pis si nous sommes traités de Turc à Maure, ou plus exactement, de Babylonien à Citoyen de la Cité des Cieux.
Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.
Romains 12.2
Nous voyons à tel point le jour de la Pentecôte fut un véritable réveil, parce qu’il ne s’est pas révélé seulement par des manifestations extraordinaires, telles que les langues de feu et la xénoglossie. Le réveil de la Pentecôte, ce n’est pas seulement des discours enflammés et des milliers d’auditeurs qui se lèvent à l’appel et s’approchent de l’estrade, ce sont des faits, des bouleversements dans les habitudes et les pratiques des trois mille nouveaux disciples.[1]
J’ai déjà développé dans un autre chapitre les versets 38
à 47.
Je dirai pour conclure ce point que l’exemple et le modèle que nous devons tirer d’Actes 2, c’est celui d’un réveil authentique.
Nous savons, frères bien-aimés de Dieu, que vous avez été élus, notre Évangile ne vous ayant pas été prêché en paroles seulement, mais avec puissance, avec l’Esprit Saint, et avec une pleine persuasion ; car vous n’ignorez pas que nous nous sommes montrés ainsi parmi vous, à cause de vous. Et vous-mêmes, vous avez été mes imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie du Saint-Esprit, en sorte que vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants de la Macédoine et de l’Achaïe. Non seulement, en effet, la parole du Seigneur a retenti de chez vous dans la Macédoine et dans l’Achaïe, mais votre foi en Dieu s’est fait connaître en tout lieu, de telle manière que nous n’avons pas besoin d’en parler. Car on raconte, à notre sujet, quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils, qu’il a ressuscité des morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir.
1 Thessaloniciens 1.4/10
À quoi faut-il s’attendre ?
Nous avons défini le réveil biblique d’après plusieurs exemples tirés de l’Ancien et du Nouveau Testament, mais nous n’avons toujours pas répondu à la question. C’est une question fermée, mais il nous serait bien difficile de répondre simplement par oui ou par non.
Il est un réveil, du moins, auquel je ne crois pas. Des chrétiens très optimistes s’imaginent que dans les derniers temps, toute l’humanité, chrétiens, juifs, musulmans, libres penseurs, francs-maçons, vont se tenir la main et accueillir le Seigneur en dansant la grande farandole du réveil. C’est très beau, mais surtout très sentimental.
Jésus n’a pas parlé d’un grand réveil final. Il a, au contraire posé une question préoccupante :
Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?
Luc 18.8
Alors, d’aucuns, aussi pessimistes que les premiers sont optimistes, vont nous dire :
« Évidemment qu’il n’y aura pas de réveil. Il n’y aura pas d’église du tout. C’est Jésus lui-même qui l’a dit. Quand il reviendra, il ne trouvera pas la foi. »
Tout d’abord, Jésus ne parle pas dans la négative, mais dans l’interrogative. Il pose une question qui devrait nous interpeller.
Imaginons seulement que Jésus, à son retour, ne trouve pas la foi. Fidèle à son engagement, il vient sur les nuées, au son de la trompette. Il s’attendait à voir de myriades de rachetés s’élevant à sa rencontre, mais il n’y a personne au rendez-vous. Alors il frappe à la porte de son église :
« Y a quelqu’un ? »
Pas de réponse. Il frappe de nouveau :
« Eh ! oh ! Y a quelqu’un ? »
Alors, il soupire et regarde sa montre.
« Bon, j’attends encore un quart d’heure, et si je ne vois toujours personne, je m’en vais. »
L’église lui aurait donc posé un géant des Flandres.
C’est impensable, un scénario pareil !
Alors, on peut trouver une autre explication : il n’y aura plus d’Église au moment de l’enlèvement, mais il y aura tout de même un enlèvement pour les morts qui, ce jour-là, sortiront des tombeaux.
Qu’en pense l’apôtre Paul, de tout cela ?
Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n’ont point d’espérance. Car, si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts. Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d’après la parole du Seigneur : nous les vivants, restés pour l’avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts. Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles.
1 Thessaloniciens 4.13/18
Il nous paraît clair que des chrétiens seront vivants au moment de l’enlèvement.
« Oui, mais alors une toute petite poignée.
– Qu’est-ce qui vous permet de soutenir cela ? Moi j’ai la certitude que les choses vont se dérouler comme dans Left behind. Des avions vont se retrouver sans pilotes et des trains sans conducteurs. »
Alors, qu’entend Jésus par cette question ? Quand un texte nous embarrasse, la meilleure façon de le comprendre, c’est de l’étudier à la lumière de son contexte :
Jésus leur adressa une parabole, pour montrer qu’il faut toujours prier, et ne point se relâcher. Il dit : Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait point Dieu et qui n’avait d’égard pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire : Fais-moi justice de ma partie adverse. Pendant longtemps il refusa. Mais ensuite il dit en lui-même : Quoique je ne craigne point Dieu et que je n’aie d’égard pour personne, néanmoins, parce que cette veuve m’importune, je lui ferai justice, afin qu’elle ne vienne pas sans cesse me rompre la tête. Le Seigneur ajouta : Entendez ce que dit le juge inique. Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard ? Je vous le dis, il leur fera promptement justice. Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?
Luc 18.1/8
Il est étonnant, n’est-ce pas, de voir Jésus se comparer à un juge inique, ne craignant ni Dieu ni les hommes !
Ici, Jésus donne un enseignement sur la persévérance. Lorsqu’il dit qu’il pourrait ne pas trouver la foi sur terre à son retour, il ne parle pas de trouver son église absente, mais de la trouver résignée, endormie, affaiblie.
Ainsi, nous avons le droit d’espérer, avant le retour de Jésus, un réveil qui serait celui de la dernière chance. Mais quelle sorte de réveil ?
Écoutons ce que nous dit Jésus :
Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient folles, et cinq sages. Les folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d’huile avec elles ; mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l’huile dans des vases. Comme l’époux tardait, toutes s’assoupirent et s’endormirent. Au milieu de la nuit, on cria : Voici l’époux, allez à sa rencontre ! Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes. Les folles dirent aux sages : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. Les sages répondirent : Non ; il n’y en aurait pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous. Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva ; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus
tard, les autres vierges vinrent, et dirent : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. Mais il répondit : Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas.
Matthieu 25.1/12
Cette parabole nous donne un avertissement concernant l’enlèvement de l’Église.
L’époux que l’on attend, c’est Jésus.
Les dix jeunes filles qui attendent, c’est l’église.
Au début de l’attente, c’est-à-dire, dans les temps apostoliques, tout va bien pour tout le monde. Il n’y a là, ni catholiques, ni protestants, ni orthodoxes, ni baptistes, ni pentecôtistes, ni frères larges, ni frères étroits, mais seulement des chrétiens. Ces dix demoiselles ont toutes de l’huile. L’huile représente le Saint-Esprit. Chaque chrétien a le Saint-Esprit avec lui et en lui, si quelqu’un n’a pas le Saint-Esprit, c’est qu’il n’est pas chrétien.
Elles attendent ; elles attendent depuis très longtemps. Jésus n’était pas encore monté au ciel que déjà, ses disciples disaient que c’est l’affaire de quelques années :
Pierre, s’étant retourné, vit venir après eux le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant le souper, s’était penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit : Seigneur, qui est celui qui te livre ? En le voyant, Pierre dit à Jésus : Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? Jésus lui dit : Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi. Là-dessus, le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Cependant Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait point ; mais : Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ?
Jean 21.20/23
L’époux tarde.
Les cinq sages se disent que finalement, elles ont bien fait de prévoir de l’huile en réserve. Les cinq autres commencent à s’inquiéter :
« J’espère que ça ne va pas s’éterniser, cette affaire-là, sinon, nous risquons d’avoir des problèmes. »
Et comme, décidément, l’époux se fait attendre, toutes s’endorment, les folles comme les sages.
Ce n’est pas le sommeil qui est grave, c’est même une nécessité naturelle. Ce qui peut être grave, c’est la manière de se réveiller.
Aujourd’hui, dans cette décennie qui, certainement, précède le retour du Seigneur, les églises sont endormies, y compris celles qui se bercent de l’illusion de vivre un grand réveil.
Mon église locale, proche de Valenciennes, est une église endormie. Cela ne veut pas dire que c’est une église morte ; cela ne veut pas dire non plus que c’est une mauvaise église, mais elle dort, comme les autres. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas beaucoup de monde au culte que je dis qu’elle est endormie. Là n’est pas la question. Voulez-vous un signe révélateur de ce sommeil ? En voici un :
Nous voyons, année après année, les enfants défiler à l’école du dimanche, mais dès qu’ils grandissent ; ils se font des copains et des copines qui les entraînent dans le monde et ils disparaissent de la circulation. Si notre église était en éveil, ce sont ces jeunes gens qui y entraîneraient leurs copains et leurs copines, et ceux-ci se tourneraient vers Dieu.
Mais, revenons à nos dix jeunes filles : voici l’heure du réveil, la trompette sonne, la voix de l’archange retentit. Pour certains, c’est le réveil en sursaut.
« Voici, l’époux, allez à sa rencontre ! »
Avez-vous remarqué que ce n’est pas Jésus qui va à la rencontre de l’église, c’est l’église qui va à la rencontre de Jésus (1 Th 4.17).
Pour les vierges sages, c’est un instant d’immense bonheur, pour les folles, un moment d’angoisse.
Nous avons oublié d’apporter de l’huile et nos lampes s’éteignent.
Que voilà une panne qui tombe vraiment au mauvais moment.
L’église a oublié le Saint-Esprit.
Examinons maintenant la situation du monde et celle de l’église dans les temps qui précéderont la parousie.
En ce qui concerne le monde, voici ce que nous dit Paul :
Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là. Il en est parmi eux qui s’introduisent dans les maisons, et qui captivent des femmes d’un esprit faible et borné, chargées de péchés, agitées par des passions de toute espèce, apprenant toujours et ne pouvant jamais arriver à la connaissance de la vérité. De même que Jannès et Jambrès s’opposèrent à Moïse, de même ces hommes s’opposent à la vérité, étant corrompus d’entendement, réprouvés en ce qui concerne la foi. Mais ils ne feront pas de plus grands progrès ; car leur folie sera manifeste pour tous, comme le fut celle de ces deux hommes.
2 Timothée 3.1/10
Il existe encore des gens assez naïfs pour croire que nous sommes entrés dans un siècle de lumière et de progrès, mais force nous est de constater que l’apôtre avait vu clair. Nous avons ici un portrait sans retouches de notre société dite post-moderne.
En ce qui concerne l’église qui devrait être dans le monde sans être du monde, le tableau n’est guère plus reluisant :
Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons, par l’hypocrisie de faux docteurs portant la marque de la flétrissure dans leur propre conscience.
1 Timothée 4.1/2
Il n’est plus question de montrer du doigt les catholiques ou protestants historiques. C’est la nébuleuse évangélique que l’on reconnaît ici, laquelle nébuleuse s’intègre d’ailleurs très bien dans l’Église romaine qu’elle fustigeait jadis, puisqu’elle s’est laissée à son tour entraîner dans le maelstrom de l’apostasie.
Quand j’étais petit, ma mère m’a raconté qu’elle avait vécu un déraillement. C’était pendant la guerre, je ne sais pas si ce sont les Allemands ou les résistants qui ont plastiqué l’aiguillage, toujours est-il que le train a déraillé.
« Tu étais dans un train qui a déraillé et tu n’as pas mouru ?
– Non, heureusement, j’étais dans le dernier wagon, j’ai juste été un peu secouée. »
Si nous non plus ne voulons pas être trop secoués, restons dans le dernier wagon, celui dans lequel on met encore la parole de Dieu à la première place.
La nébuleuse évangélique est devenue une église « pâte à modeler ». Expliquons-nous :
Je suis une petite boule de pâte à modeler, une jolie boule bleue. Josiane, mon épouse, est une jolie petite boule jaune. Un jour, le Saint-Esprit nous a pris chacun dans une main, entre trois doigts. Il nous a collés l’un contre l’autre et il nous a pétris. Nous sommes devenus une jolie boule verte. Puis il nous a aplatis. Aïe ! Ça fait mal ! Nous ressemblions plutôt à une petite galette verte. Il nous a donné la forme qu’il a voulue. Avec son ongle, il y a tracé des sillons réguliers. Nous n’avons plus l’apparence d’une boule, mais celle d’une feuille. Les chrétiens sont tous de petites boules de pâte à modeler, des boules bleues, des boules jaunes, des boules blanches, des boules noires, des boules rouges. Le Saint-Esprit va nous prendre un par un et nous utiliser pour composer un magnifique tableau.
Voilà comment les choses se passent quand c’est lui qui prend en main l’église de Christ, car le Saint-Esprit est un artiste. Il en va bien différemment quand c’est l’homme qui prend en main l’église du Seigneur, car l’homme est un gros bourrin.
Nous sommes toujours de petites boules rouges, ou bleues, ou jaunes ; ne voilà-t-il pas qu’une grosse paluche nous attrape et nous colle les uns contre les autres. Elle nous pétrit et repétrit jusqu’à former une grosse boule couleur caca d’oie.
Le pire, c’est que l’homme a saisi la magnifique composition que le Saint-Esprit avait faite avec tant d’amour pour le transformer en ce gros machin-là.
Dans l’église pâte à modeler, la sensibilité de chaque chrétien est bannie. On chante quand il faut chanter, on danse quand il faut danser, on se lève quand il faut se lever, on s’assoit quand il faut s’asseoir, on saute quand il faut sauter, on applaudit le groupe de louange quand il faut applaudir. Plus question d’élever la voix pour lire un psaume ou remercier le Sauveur. Paradoxe : la louange est bannie de la louange. La louange est devenue un spectacle destiné à mettre en valeur les trois mecs à la guitare sous les projecteurs et surtout promouvoir les disques et les concerts de ceux qui leur ont écrit la musique. Quant aux paroles, faut-il en parler ? Ruben Saillens et César Malan sont bannis depuis longtemps de nos cantiques. Des wo-ou-wo par ci, des wo-ou-wo par là…
Un réveil organisé par l’homme, dans une église gagnée à la cause du monde, sans le Saint-Esprit ? Je n’y crois pas.
Reposons maintenant la question initiale. Il n’y a que la Bible qui peut y répondre :
Et il me dit : Ces paroles sont certaines et véritables ; et le Seigneur, le Dieu des esprits des prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt. Et voici, je viens bientôt. Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre !
Et il me dit : Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre. Car le temps est proche. Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore ; et que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore. Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour rendre à chacun selon ce qu’est son œuvre. Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie, et d’entrer par les portes dans la ville !
Apocalypse 22.6/7, 10/14
La Bible ne parle nulle part d’un réveil universel qui rassemblerait tous les hommes pour le jour de son retour.
Le livre de l’Apocalypse, qui est le livre de la fin, nous rappelle l’essentiel pour ces temps troublés : garder sa parole. Il insiste sur l’imminence de cet événement : je viens bientôt. Il insiste aussi sur une opposition : Que celui qui est souillé se souille encore… que celui qui est saint se sanctifie encore… Cette exhortation devrait m’appeler à réfléchir sur la situation du monde, celle de l’église, et celle qui devrait être la mienne, en tant qu’enfant de Dieu.
Imaginons un escalier qui descend vers le jugement et la perdition. Sur cet escalier, nous voyons le monde qui descend, toujours plus bas : que celui qui est souillé se souille encore…
Quelques marches plus haut, nous voyons l’église. Si elle restait à la même place, ce serait un moindre mal, mais elle descend elle aussi. L’écart s’amenuise : vingt marches, quinze marches, dix marches… Encore un peu de temps et l’église aura rejoint le monde, on ne pourra plus distinguer qui fait partie de l’un ou qui fait partie de l’autre, car ils se tiendront au même niveau.
Et moi, en tant que chrétien, je fais partie de l’église, celle qui descend, mais demeure en dernière position. Je me rends compte que ça ne peut plus durer, je m’arrête. Ceux qui continuent à descendre se disent : mais enfin, pourquoi il ne continue pas ? Il a mal aux genoux ?
Quelques-uns vont réfléchir et se poser les bonnes questions : c’est vrai, au fait. Où est-ce qu’on va comme ça ? Et ils vont s’arrêter à leur tour.
Rester sur la même marche ne suffira pas. Ils vont opérer un demi-tour (une conversion) et commencer à remonter cet escalier. Ainsi, la distance entre ceux qui montent et ceux qui descendent ne fera qu’augmenter. Que celui qui est saint se sanctifie encore…
Combien seront-ils à prendre conscience de leur misère spirituelle ? Une minorité ou une majorité ? En tout cas, pas la totalité.
Le réveil final que j’espère ne sera pas collectif, mais individuel. Le Saint-Esprit va réveiller les consciences. Il ne fera pas de miracles ni de choses extraordinaires pour épater les hommes, mais il mettra dans les cœurs un esprit de repentance. Alors la trompette de Dieu retentira et la voix de l’archange se fera entendre :
« Voici l’époux, allez à sa rencontre. »
[1] Je suppose qu’ils étaient bien plus nombreux, car on avait l’habitude de ne compter ni les femmes ni les enfants dans ce genre de statistiques.
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