34. Choisir le bon serviteur
En ce temps-là, le nombre des disciples augmentant, les Hellénistes murmurèrent contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution qui se faisait chaque jour. Les douze convoquèrent la multitude des disciples, et dirent : Il n’est pas convenable que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables. C’est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l’on rende un bon témoignage, qui soient pleins d’Esprit-Saint et de sagesse, et que nous chargerons de cet emploi. Et nous, nous continuerons à nous appliquer à la prière et au ministère de la parole.
Cette proposition plut à toute l’assemblée. Ils élurent Étienne, homme plein de foi et d’Esprit-Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas, et Nicolas, prosélyte d’Antioche. Ils les présentèrent aux apôtres, qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains.
La parole de Dieu se répandait de plus en plus, le nombre des disciples augmentait beaucoup à Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissaient à la foi.
Actes 6.1/7
Dans les cinq premiers chapitres du livre des Actes, nous assistons à la naissance de l’Église et à son extraordinaire développement. Force nous est cependant de constater qu’avec la croissance numérique commencent les problèmes. On commence à se tirer dans les pattes. Il se forme des clans et des rivalités. Dans le cas présent, il s’agit d’un conflit d’origine ethnique. Les Hébreux commencent à se plaindre des Hellénistes et les Hellénistes des Hébreux.
« Et comment ça se fait qu’eux ils ont tels droits, et puis pas nous ? »
Querelles d’école maternelle !
D’abord, que signifie servir aux tables ?
Il s’agissait d’une action sociale dans l’église. En effet, les veuves en ce temps-là, étaient souvent réduites à la misère, et l’église organisait des distributions de nourriture, de vêtements, éventuellement de numéraires.
Qui sont les Hébreux et les Hellénistes ?
Les Hébreux, on s’en serait douté, ce sont les chrétiens d’origine juive.
Les Hellénistes, ce sont les chrétiens d’origine grecque, païenne, en général. Et nous voici confrontés à une apparente contradiction qu’il nous convient de résoudre :
Nous lisons au chapitre dix du livre des Actes que le centurion Corneille est le premier païen à se convertir et recevoir le Saint-Esprit. Or, nous apprenons au chapitre six qu’il existe déjà des païens convertis dans l’église. Voici l’explication :
Les Hellénistes dont il est ici question sont des prosélytes, c’est-à-dire des païens qui se sont convertis au judaïsme – ils se sont donc fait circoncire – et sont ensuite devenus chrétiens. Après l’histoire de Corneille apparaît une troisième catégorie d’enfants de Dieu : ceux qui ont glissé directement du paganisme au christianisme sans passer par la case circoncision.
Les apôtres se trouvaient bien ennuyés, car, pendant qu’ils essayaient de régler les problèmes matériels, ils perdaient du temps qu’ils n’employaient pas à servir la cause de l’Évangile. Ils ont donc pris la sage décision de choisir des hommes compétents pour tout ce qui touche, de près ou de loin, au service aux tables :
Étienne, qui sera bientôt le premier martyr, Philippe, qui deviendra un fameux évangéliste, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas. Quant à Nicolas, il serait, selon la tradition, celui qui a mal tourné et fondé la secte des nicolaïtes, mais il n’y a pas qu’un seul Français qui s’appelle Dupont et j’accueille cette information avec une certaine réserve.
Il est à remarquer que ce ministère, plutôt matériel, requiert pratiquement les mêmes exigences que pour le ministère pastoral. Il suffit de lire les épîtres à Tite et à Timothée pour s’en convaincre. Il a donc fallu recruter ces sept hommes selon trois critères :
- Qu’on leur rende un bon témoignage.
- Qu’ils soient remplis du Saint-Esprit.
- Qu’ils soient remplis de sagesse.
- Il est d’autre part précisé qu’Étienne était rempli de foi.
Cela nous fait quatre.
Commençons par le premier : qu’on leur rende un bon témoignage.
Cette parole est certaine : Si quelqu’un aspire à la charge d’évêque, il désire une œuvre excellente. Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement. Il faut qu’il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais indulgent, pacifique, désintéressé. Il faut qu’il dirige bien sa propre maison, et qu’il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté ; car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Église de Dieu ? Il ne faut pas qu’il soit un nouveau converti, de peur qu’enflé d’orgueil il ne tombe sous le jugement du diable. II faut aussi qu’il reçoive un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans l’opprobre et dans les pièges du diable.
1 Timothée 3.1/7
Il faut que le candidat au ministère ait un bon témoignage des gens du dehors. Il existe, bien entendu, des saints du dimanche, pieux à l’église et irascibles tout le reste de la semaine. C’est pourquoi il paraît si nécessaire de savoir ce que les collègues et la famille pensent de lui.
Je venais d’âtre muté au bureau de poste de Paris-Louvre. C’est la grosse usine, nous sommes des centaines de postiers opérant sur quatre niveaux. Un jour, un collègue se promène en tenant une lettre, bien embarrassé. Elle est destinée à un pays étranger, mais l’expéditeur avait oublié de préciser lequel.
« C’est au Mexique ?
– Non, je ne pense pas. Je verrais plutôt ça en Pologne ou en Tchécoslovaquie.
– Et vous, monsieur Fillion, qu’en pensez-vous ?
– Voyons… Skopje, mais c’est en Yougoslavie ! »
Et j’ajoute, malicieusement :
« C’est la ville natale de mère Thérésa.
– Vous croyez en Dieu, monsieur Fillion ?
– Oui.
– Ça se voit. »
On est réconforté quand on entend cela.
L’histoire suivante nous parle du témoignage au milieu de la famille. Quelque part en Amérique, un jeune homme se montrait particulièrement zélé pour l’évangélisation de rue. Malheureusement, il se disputait très souvent avec ses parents, et à chaque dispute, il leur disait : « Vous commencez vraiment à me casser les pieds. Puisque c’est comme ça, je m’en vais évangéliser. » Et il partait en ville avec sa voiture, embarquant une pile de traités, et il distribuait. Ça lui calmait les nerfs.
Or un jour, à la suite d’une de ces querelles, il prend sa voiture, comme d’habitude. Celle-ci refuse de démarrer. Il appelle un garagiste. Le garagiste démonte les bougies, les vis platinées, le carburateur, tout est en ordre.
« Je ne comprends pas ce qui s’est passé. Elle n’a rien, votre voiture.
– Moi j’ai compris.
– Vous avez de la chance. »
Ce jeune homme avait compris qu’il devait demander pardon à ses parents, ce qu’il fit, ensuite, il est reparti évangéliser dans sa voiture qui démarrait au quart de tour.
Ensuite, il faut qu’il ait un bon témoignage de ceux de l’intérieur, c’est-à-dire de ses frères en Christ. Notre texte ne le précise pas, mais l’apôtre devait juger inutile d’en parler, tant cela était évident pour tout le monde.
En second lieu, ils doivent être remplis de foi.
Lorsqu’ils furent arrivés près de la foule, un homme vint se jeter à genoux devant Jésus, et dit : Seigneur, aie pitié de mon fils, qui est lunatique, et qui souffre cruellement ; il tombe souvent dans le feu, et souvent dans l’eau. Je l’ai amené à tes disciples, et ils n’ont pas pu le guérir. Race incrédule et perverse, répondit Jésus, jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi ici. Jésus parla sévèrement au démon, qui sortit de lui, et l’enfant fut guéri à l’heure même. Alors les disciples s’approchèrent de Jésus, et lui dirent en particulier : Pourquoi n’avons-nous pu chasser ce démon ? C’est à cause de votre incrédulité, leur dit Jésus. Je vous le dis en vérité, si vous
aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d’ici là, et elle se transporterait ; rien ne vous serait impossible.
Matthieu 17.14/20
Il ne suffit pas d’avoir la foi, mais d’être remplis de foi. Les disciples avaient la foi, mais ils n’ont pas pu chasser le démon à cause de leur incrédulité. Si vous aviez la foi de la taille d’une noix de coco… non pas, d’un grain de moutarde ou d’un grain de mil, vous diriez à cette montagne : « Ôte-toi d’ici. » Et la montagne de répondre : « Pour aller où ? – Va piquer une tête dans la Méditerranée (Marc 11.23). »
Moi, j’étais plutôt sceptique quand j’ai lu cela pour la première fois. J’ai demandé à un frère plus avancé ce qu’il en pensait, et il m’a répondu :
« J’ai bien essayé avec la tour Montparnasse, mais ça n’a pas marché. »
Je suppose qu’il me taquinait.
Rappelons-nous surtout cet enseignement : avec la foi, rien n’est impossible.
Il lui en a fallu de la foi, à Moise, lorsque l’Éternel le chargea de conduire Israël hors d’Égypte.
« Pour ce qui concerne l’itinéraire, fais-moi confiance : tu feras une première étape à Pi-Hahiroth, et là-bas, je te donnerai de nouvelles instructions. »
Moïse connaissait sa géographie, il savait très bien qu’il entraînait son peuple dans un guet-apens, mais Dieu lui avait dit :
L’Éternel combattra pour vous, et vous, gardez le silence.
Exode 14.14
Nous ne sommes pas de ceux qui prêchent la guérison à tout crin, mais nous avons besoin de foi pour être guéris, ou tout simplement maintenus en bonne santé. C’est la raison pour laquelle je regrette que la plupart des églises aient pris l’habitude de servir la cène dans des dés à coudre. Que ce soit un gobelet, une timbale, une flûte, un verre à whisky ou une chope à bière m’importe peu, ce qui me chagrine, c’est l’esprit du monde qui prend sa place jusque dans la célébration de la cène : oui, mais on pourrait choper des microbes[1].
Bien sûr, nous avons besoin d’un minimum d’hygiène, mais nos dirigeants passent leur temps à pondre des lois sur le beurre et le fromage pour entretenir une peur injustifiée. Les gens n’osent plus se serrer la main. Si ça continue, les amoureux n’auront plus le droit de s’embrasser. Ils pourront toujours s’envoyer des love par SMS, mais ce n’est tout de même pas pareil.
La coupe de la bénédiction est devenue la coupe de la contagion.
Voilà ce que dit le monde, voici ce que dit la parole de Dieu :
Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, Ni la flèche qui vole de jour, Ni la peste qui marche dans les ténèbres, Ni la contagion qui frappe en plein midi. Que mille tombent à ton côté, Et dix mille à ta droite, Tu ne seras pas atteint.
Psaume 91.5/7
Enfin, nous avons besoin de foi pour agir dans notre église, s’il faut financer une mission, des travaux, etc.
Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ.
Philippiens 4.19
En troisième lieu, les hommes que l’on choisit doivent être remplis de sagesse.
Salomon avait bien compris que pour diriger un royaume, il avait besoin de sagesse. Un ancien, pour bien conduire une église, en a besoin également, non pas d’une sagesse humaine, inspirée par le raisonnement et la philosophie. Il a besoin de la sagesse de Dieu et s’il sait la lui demander, il doit s’attendre à d’autres bienfaits divins.
À Gabaon, l’Éternel apparut en songe à Salomon pendant la nuit, et Dieu lui dit : Demande ce que tu veux que je te donne. Salomon répondit : Tu as traité avec une grande bienveillance ton serviteur David, mon père, parce qu’il marchait en ta présence dans la fidélité, dans la justice, et dans la droiture de cœur envers toi ; tu lui as conservé cette grande bienveillance, et tu lui as donné un fils qui est assis sur son trône, comme on le voit aujourd’hui. Maintenant, Éternel mon Dieu, tu as fait régner ton serviteur à la place de David, mon père ; et moi je ne suis qu’un jeune homme, je n’ai point d’expérience. Ton serviteur est au milieu du peuple que tu as choisi, peuple immense, qui ne peut être ni compté ni nombré, à cause de sa multitude. Accorde donc à ton serviteur un cœur intelligent pour juger ton peuple, pour discerner le bien du mal ! Car qui pourrait juger ton peuple, ce peuple si nombreux ?
1 Rois 3.5/9
Puissent tous les serviteurs de Dieu recevoir l’intelligence pour discerner le bien et le mal ! Combien ce discernement manque aujourd’hui dans beaucoup d’églises !
Et voici la réponse de Dieu à la demande de Salomon :
Cette demande de Salomon plut au Seigneur. Et Dieu lui dit : Puisque c’est là ce que tu demandes, puisque tu ne demandes pour toi ni une longue vie, ni les richesses, ni la mort de tes ennemis, et que tu demandes de l’intelligence pour exercer la justice, voici, j’agirai selon ta parole. Je te donnerai un cœur sage et intelligent, de telle sorte qu’il n’y aura eu personne avant toi et qu’on ne verra jamais personne de semblable à toi. Je te donnerai, en outre, ce que tu n’as pas demandé, des richesses et de la gloire, de telle sorte qu’il n’y aura pendant toute ta vie aucun roi qui soit ton pareil. Et si tu marches dans mes voies, en observant mes lois et mes commandements, comme l’a fait David, ton père, je prolongerai tes jours.
Vs 10/14
Combien ce don lui a été utile pour prendre des décisions, pour juger, pour discerner, par exemple, entre deux femmes du peuple laquelle était dans son droit et laquelle était dans son tort alors qu’aucune d’elle n’était en mesure de fournir ni preuves ni témoins !
Alors deux femmes prostituées vinrent chez le roi, et se présentèrent devant lui. L’une des femmes dit : pardon ! mon seigneur, moi et cette femme nous demeurions dans la même maison, et je suis accouchée près d’elle dans la maison. Trois jours après, cette femme est aussi accouchée. Nous habitions ensemble, aucun étranger n’était avec nous dans la maison, il n’y avait que nous deux. Le fils de cette femme est mort pendant la nuit, parce qu’elle s’était couchée sur lui. Elle s’est levée au milieu de la nuit, elle a pris mon fils à mes côtés tandis que ta servante dormait, et elle l’a couché dans son sein ; et son fils qui était mort, elle l’a couché dans mon sein. Le matin, je me suis levée pour allaiter mon fils ; et voici, il était mort. Je l’ai regardé attentivement le matin ; et voici, ce n’était pas mon fils que j’avais enfanté. L’autre femme dit : Au contraire ! c’est mon fils qui est vivant, et c’est ton fils qui est mort. Mais la première répliqua : Nullement ! C’est ton fils qui est mort, et c’est mon fils qui est vivant. C’est ainsi qu’elles parlèrent devant le roi. Le roi dit : L’une dit : C’est mon fils qui est vivant, et c’est ton fils qui est mort ; et l’autre dit : Nullement ! c’est ton fils qui est mort, et c’est mon fils qui est vivant. Puis il ajouta : Apportez-moi une épée. On apporta une épée devant le roi. Et le roi dit : Coupez en deux l’enfant qui vit, et donnez-en la moitié à l’une et la moitié à l’autre. Alors la femme dont le fils était vivant sentit ses entrailles s’émouvoir pour son fils, et elle dit au roi : Ah ! mon seigneur, donnez-lui l’enfant qui vit, et ne le faites point mourir. Mais l’autre dit : Il ne sera ni à moi ni à toi ; coupez-le ! Et le roi, prenant la parole, dit : Donnez à la première l’enfant qui vit, et ne le faites point mourir. C’est elle qui est sa mère.
Tout Israël apprit le jugement que le roi avait prononcé. Et l’on craignit le roi, car on vit que la sagesse de Dieu était en lui pour le diriger dans ses jugements.
1 Rois 3.16/28
Le roi Salomon a exercé le don de la parole de sagesse. Le Saint-Esprit peut, dans des circonstances extrêmes, accorder un don particulier de discernement, ou de révélation (parole de connaissance), ou de sagesse pour résoudre un problème qui, pour l’homme, n’a pas de solution.
En effet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit.
1 Corinthiens 12.8
S’il faut de la sagesse pour diriger, il en faut aussi pour parler. Chaque fois que je montre au pupitre, je suis envahi de crainte : crainte de déplaire à Dieu en déformant sa pensée, crainte de blesser quelqu’un par une maladresse, crainte de manquer de clarté, d’être mal compris, et d’induire l’auditeur dans la confusion.
Enfin, chaque chrétien, même s’il n’est ni dirigeant ni prédicateur, a besoin de la sagesse d’en haut pour conduire sa vie selon le plan divin.
Pas facile de comprendre où Dieu veut nous mener.
Avez-vous déjà vu une carte du tour des Flandres ? On croirait qu’il a été donné un crayon et une carte de Belgique à un petit enfant et qu’on l’a laissé gribouiller à sa guise. Cela me rappelle mon parcours spirituel, jalonné d’erreur de discernement. Et puis, dans les dernières années de ma vie, sans être aussi rectiligne qu’une voie romaine, l’itinéraire devient plus cohérent, car il m’a fallu beaucoup de temps pour comprendre où le Seigneur avait fixé la ligne d’arrivée.
Enfin, cela peut nous sembler évident, il faut que l’homme qu’on engage soit rempli du Saint-Esprit.
Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l’esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l’esprit est vie à cause de la justice. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.
Romains 8.9/11
Ce texte bien connu nous rassure pleinement sur la question du Saint-Esprit. Si nous n’avez pas le Saint-Esprit, nous n’appartenons pas à Christ. La réciproque est vraie : si nous lui appartenons, nous avons le Saint-Esprit. L’apôtre Paul dit encore :
C’est pourquoi je vous déclare que nul, s’il parle par l’Esprit de Dieu, ne dit : Jésus est anathème ! et que nul ne peut dire : Jésus est le Seigneur ! si ce n’est par le Saint-Esprit.
1 Corinthiens 12.3
Encore une évidence sur laquelle Paul se croit obligé d’insister à cause de la faiblesse de notre entendement !
Tout chrétien est donc rempli de l’Esprit, mais la parole nous dit qu’on peut l’attrister (Éphésiens 4.30), et même l’éteindre (1 Thessaloniciens 5.19). C’est ce qui pourrait se produire si nous accordons aux valeurs de ce monde autant d’importance, voire plus, que les valeurs spirituelles. Être rempli du Saint-Esprit, c’est lui accorder toute la place qui lui revient. Il n’y a plus un centimètre cube pour la chair.
Soyons maintenant attentifs à cette dernière exhortation :
Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit ; entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur ; rendez continuellement grâces pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, vous soumettant les uns aux autres dans la crainte de Christ.
Éphésiens 5.18/21
On m’a raconté l’histoire d’un pasteur qui autrefois exerçait son ministère à Lille et qui, marchant dans une rue se trouve interpellé par un ivrogne (en état de sobriété, comme disait l’autre) :
« Mais c’est le pasteur N*** ! Bonjour pasteur N***. C’est le pasteur N***. C’est mon pasteur. »
Le pasteur N*** aurait alors administré au gaillard une solide paire de gifles.
« J’ai suffisamment honte d’être ton pasteur. Je te dispense d’aller le chanter sur les toits. »
Pourquoi Paul devait-il préciser que lorsqu’on est rempli de l’esprit, on ne peut pas être ivre de vin ? J’ai lu maintes fois ce verset sans me poser de questions, et puis, brusquement, j’ai eu un déclic.
L’apôtre Paul était un visionnaire. Lorsqu’il écrit à son disciple Timothée, il lui parle de l’apostasie qui surviendra dans les derniers jours. Il savait déjà que la fin du XXe siècle verrait se lever une hérésie abominable. Née au Canada, à Toronto pour être plus précis, elle est parfois appelée « réveil du vin nouveau ». Quand ils sont sous « l’onction », les adeptes sont secoués de rires incontrôlés, ils se comportent alors comme sous l’emprise de l’alcool, ou comme s’ils étaient des animaux. Ils appellent cela « l’ivresse de l’Esprit ». Un des piliers de ce mouvement, quand la salle était chauffée à bloc, se mettait à crier :
« Le bar est ouvert ! Le bar est ouvert ! Buvez ! Buvez ! Buvez ! »
Mais laissons de côté ces lamentables égarements et retenons ces quatre choses : si nous voulons être utiles pour le service du Seigneur, recevons un bon témoignage, soyons remplis de foi, remplis de sagesse et remplis du Saint-Esprit.
Un diacre ou un ancien (ou pasteur) ne se désigne pas à la légère. On a trop tendance à discerner en tel frère l’étoffe d’un pasteur à cause de son élégance, parce qu’il a une Thompson à reliure cuir et tranche dorée, parce qu’il a un beau timbre de voix et parle avec aisance, parce qu’il se débrouille à la guitare…
Rappelons ce conseil de Paul à Timothée :
N’impose les mains à personne avec précipitation, et ne participe pas aux péchés d’autrui ; toi-même, conserve-toi pur.
1 Timothée 5.22
Je connais deux façons d’interpréter ce verset : on peut comprendre d’une part que, si nous imposons les mains à un inconnu, par exemple en vue d’une guérison et que cet inconnu est possédé d’un démon, on pourrait en subir des conséquences funestes.
L’autre interprétation est la suivante :
On impose les mains, avec prière, à une personne que l’on consacre à un ministère particulier (vs 6). Prenons donc bien garde de ne pas nommer ancien ou diacre quelqu’un qui n’en est pas digne.
Nous lisons au verset 7 qu’une fois ces choix ayant été faits, l’œuvre peut à nouveau se développer, la parole de Dieu se répand et nous voyons augmenter le nombre de disciples, parmi lesquels des hommes comme Paul, Barnabas, Silas, et bien d’autres, que le Saint-Esprit mettra à part pour la proclamation de l’Évangile.
[1] Au moment où j’ai écrit ces paragraphes, on ne parlait pas encore de la prétendue pandémie 2020, mais on avait déjà peur du sida.
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