Darius

Drame en cinq actes

Personnages :

Darius le Mède[1] : roi de Perse

Dariana : femme de Darius

Nabonide : roi de Babylone

Beltschatsar : son fils

Méline : femme de Beltschatsar

Daniel

Gobryas : gouverneur babylonien de Gutium

Gabatas : général perse

Korazar : chef des esclaves

L’ange Gabriel

Tholas et

Kophas : satrapes

Laria : Femme de Kophas

L’Ange du Découragement

Esclaves, soldats, courtisans, danseuses, musiciens.

 

Source : Livre du Prophète Daniel, chapitres 5 et 6.

 

Il a paru difficile à l’auteur d’harmoniser le texte biblique, l’histoire profane et les exigences de l’art dramatique. Que le lecteur ne s’offusque donc pas si cet ouvrage n’est pas rigoureusement exact sur le plan historique.

Daniel répondit en présence du roi : Garde tes dons, et accorde à un autre tes présents ; je lirai néanmoins l’écriture au roi, et je lui en donnerai l’explication.

O roi, le Dieu suprême avait donné à Nebucadnetsar, ton père, l’empire, la grandeur, la gloire et la magnificence ; et à cause de la grandeur qu’il lui avait donnée, tous les peuples, les nations, les hommes de toutes langues étaient dans la crainte et tremblaient devant lui. Le roi faisait mourir ceux qu’il voulait, et il laissait la vie à ceux qu’il voulait ; il élevait ceux qu’il voulait, et il abaissait ceux qu’il voulait. Mais lorsque son cœur s’éleva et que son esprit s’endurcit jusqu’à l’arrogance, il fut précipité de son trône royal et dépouillé de sa gloire ; il fut chassé du milieu des enfants des hommes, son cœur devint semblable à celui des bêtes, et sa demeure fut avec les ânes sauvages ; on lui donna comme aux bœufs de l’herbe à manger, et son corps fut trempé de la rosée du ciel, jusqu’à ce qu’il reconnût que le Dieu suprême domine sur le règne des hommes et qu’il le donne à qui il lui plaît. Et toi, Belschatsar, son fils, tu n’as pas humilié ton cœur, quoique tu susses toutes ces choses. Tu t’es élevé contre le Seigneur des cieux ; les vases de sa maison ont été apportés devant toi, et vous vous en êtes servis pour boire du vin, toi et tes grands, tes femmes et tes concubines ; tu as loué les dieux d’argent, d’or, d’airain, de fer, de bois et de pierre, qui ne voient point, qui n’entendent point, et qui ne savent rien, et tu n’as pas glorifié le Dieu qui a dans sa main ton souffle et toutes tes voies. C’est pourquoi il a envoyé cette extrémité de main qui a tracé cette écriture.

Voici l’écriture qui a été tracée : Compté, compté, pesé, et divisé.

Et voici l’explication de ces mots. Compté : Dieu a compté ton règne, et y a mis fin. Pesé : Tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé léger. Divisé : Ton royaume sera divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses.

Aussitôt Beltschatsar donna des ordres, et l’on revêtit Daniel de pourpre, on lui mit au cou un collier d’or, et on publia qu’il aurait la troisième place dans le gouvernement du royaume. Cette même nuit, Beltschatsar, roi des Chaldéens, fut tué. Et Darius, le Mède, s’empara du royaume, étant âgé de soixante–deux ans.

Daniel 4.17/31

[***]

Alors le roi donna l’ordre qu’on amenât Daniel, et qu’on le jetât dans la fosse aux lions. Le roi prit la parole et dit à Daniel : Puisse ton Dieu, que tu sers avec persévérance, te délivrer ! On apporta une pierre, et on la mit sur l’ouverture de la fosse ; le roi la scella de son anneau et de l’anneau de ses grands, afin que rien ne fût changé à l’égard de Daniel.

Le roi se rendit ensuite dans son palais ; il passa la nuit à jeun, il ne fit point venir de concubine auprès de lui, et il ne put se livrer au sommeil. Le roi se leva au point du jour, avec l’aurore, et il alla précipitamment à la fosse aux lions. En s’approchant de la fosse, il appela Daniel d’une voix triste. Le roi prit la parole et dit à Daniel : Daniel, serviteur du Dieu vivant, ton Dieu, que tu sers avec persévérance, a-t-il pu te délivrer des lions ? Et Daniel dit au roi : Roi, vis éternellement ? Mon Dieu a envoyé son ange et fermé la gueule des lions, qui ne m’ont fait aucun mal, parce que j’ai été trouvé innocent devant lui ; et devant toi non plus, ô roi, je n’ai rien fait de mauvais. Alors le roi fut très joyeux, et il ordonna qu’on fît sortir Daniel de la fosse. Daniel fut retiré de la fosse, et on ne trouva sur lui aucune blessure, parce qu’il avait eu confiance en son Dieu. Le roi ordonna que ces hommes qui avaient accusé Daniel fussent amenés et jetés dans la fosse aux lions, eux, leurs enfants et leurs femmes ; et avant qu’ils fussent parvenus au fond de la fosse, les lions les saisirent et brisèrent tous leurs os.

Après cela, le roi Darius écrivit à tous les peuples, à toutes les nations, aux hommes de toutes langues, qui habitaient sur toute la terre : Que la paix vous soit donnée avec abondance ! J’ordonne que, dans toute l’étendue de mon royaume, on ait de la crainte et de la frayeur pour le Dieu de Daniel. Car il est le Dieu vivant, et il subsiste éternellement ; son royaume ne sera jamais détruit, et sa domination durera jusqu’à la fin. C’est lui qui délivre et qui sauve, qui opère des signes et des prodiges dans les cieux et sur la terre. C’est lui qui a délivré Daniel de la puissance des lions. Daniel prospéra sous le règne de Darius, et sous le règne de Cyrus, le Perse.

Daniel 6.16/28

 

[1] Peut-être Cyrus le Grand. Les historiens semblent avoir des difficultés à faire concorder les sources historiques avec le livre de Daniel.

 

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