11. Daniel, un témoin intrépide
Lorsque Daniel sut que le décret était écrit, il se retira dans sa maison, où les fenêtres de la chambre supérieure étaient ouvertes dans la direction de Jérusalem ; et trois fois par jour, il se mettait à genoux, il priait, et il louait son Dieu, comme il le faisait auparavant. Alors ces hommes entrèrent tumultueusement, et ils trouvèrent Daniel qui priait et invoquait son Dieu. Puis ils se présentèrent devant le roi, et lui dirent au sujet de la défense royale : « N’as-tu pas écrit une défense portant que quiconque dans l’espace de trente jours adresserait des prières à quelque dieu ou à quelque homme, excepté à toi, ô roi, serait jeté dans la fosse aux lions ? » Le roi répondit : « La chose est certaine, selon la loi des Mèdes et des Perses, qui est immuable. » Ils prirent de nouveau la parole et dirent au roi : « Daniel, l’un des captifs de Juda, n’a tenu aucun compte de toi, ô roi, ni de la défense que tu as écrite, et il fait sa prière trois fois par jour. » Le roi fut très affligé quand il entendit cela ; il prit à cœur de délivrer Daniel, et jusqu’au coucher du soleil il s’efforça de le sauver. Mais ces hommes insistèrent auprès du roi, et lui dirent : « Sache, ô roi, que la loi des Mèdes et des Perses exige que toute défense ou tout décret confirmé par le roi soit irrévocable. » Alors le roi donna l’ordre qu’on amène Daniel, et qu’on le jette dans la fosse aux lions. Le roi prit la parole et dit à Daniel : « Puisse ton Dieu, que tu sers avec persévérance, te délivrer ! » On apporta une pierre, et on la mit sur l’ouverture de la fosse ; le roi la scella de son anneau et de l’anneau de ses grands, afin que rien ne soit changé à l’égard de Daniel.
Le roi se rendit ensuite dans son palais ; il passa la nuit à jeun, il ne fit point venir de concubine auprès de lui, et il ne put se livrer au sommeil. Le roi se leva au point du jour, avec l’aurore, et il alla précipitamment à la fosse aux lions. En s’approchant de la fosse, il appela Daniel d’une voix triste. Le roi prit la parole et dit à Daniel : « Daniel, serviteur du Dieu vivant, ton Dieu, que tu sers avec persévérance, a-t-il pu te délivrer des lions ? » Et Daniel dit au roi : « Roi, vis éternellement ? Mon Dieu a envoyé son ange et fermé la gueule des lions, qui ne m’ont fait aucun mal, parce que j’ai été trouvé innocent devant lui ; et devant toi non plus, ô roi, je n’ai rien fait de mauvais. » Alors le roi fut très joyeux, et il ordonna qu’on fasse sortir Daniel de la fosse. Daniel fut retiré de la fosse, et on ne trouva sur lui aucune blessure, parce qu’il avait eu confiance en son Dieu. Le roi ordonna que ces hommes qui avaient accusé Daniel soient amenés et jetés dans la fosse aux lions, eux, leurs enfants et leurs femmes ; et avant qu’ils soient parvenus au fond de la fosse, les lions les saisirent et brisèrent tous leur os.
Après cela, le roi Darius écrivit à tous les peuples, à toutes les nations, aux hommes de toutes langues, qui habitaient sur toute la terre : « Que la paix vous soit donnée avec abondance ! J’ordonne que, dans toute l’étendue de mon royaume, on ait de la crainte et de la frayeur pour le Dieu de Daniel. Car il est le Dieu vivant, et il subsiste éternellement ; son royaume ne sera jamais détruit, et sa domination durera jusqu’à la fin. C’est lui qui délivre et qui sauve, qui opère des signes et des prodiges dans les cieux et sur la terre. C’est lui qui a délivré Daniel de la puissance des lions. »
Daniel prospéra sous le règne de Darius, et sous le règne de Cyrus, le Perse.
Daniel 6.10/28
S’il est un homme qui a parfaitement réussi son ascension sociale, c’est bien Daniel.
Adolescent, prisonnier et déporté à Babylone, il semble destiné à vivre toute son existence en esclavage. Pourtant, tout comme ses compagnons Hanania, Mischaël et Azaria, il est rapidement remarqué pour la noblesse de ses origines, ainsi que pour ses capacités physiques et intellectuelles. Le voilà séparé du vulgaire pour entrer au service du Roi.
Daniel ne prend pas la grosse tête. Il n’a pas oublié qu’avant de servir Nébukadnetsar, il est le serviteur de l’Éternel. Il ne lui sera pas facile de mener de front ces deux fonctions sans compromis, refusant de manger de la viande parce que les Babyloniens mangent du porc, acceptant d’étudier toutes les sciences du pays, mais pas l’astrologie, bien qu’il soit assimilé malgré lui à un astrologue.
Après avoir manifesté à plusieurs reprises son don de prophétie et enlevé du pied des devins du roi une épine grosse comme un mât de misaine, il gagne en notoriété, jusqu’à la fin du règne lamentable de Beltschatsar, où il gagne la troisième place du Royaume.
L’empire babylonien, finalement vaincu laisse la place à un autre empire, plus puissant et plus étendu : celui des Mèdes et des Perses.
Le nouveau roi, Darius décide de diviser son territoire en cent vingt provinces, chacune gouvernée par un satrape. Comme il n’a pas trop confiance en eux, il nomme trois « super satrapes » pour les surveiller. Daniel est du nombre.
Comme il est, de loin, le meilleur des trois, Darius envisage de créer, spécialement pour lui, un poste « d’hyper satrape ». C’est ce que nous lisons aux trois premiers versets de ce chapitre six.
Ah ! Non ! Trop c’est trop ! Il ne faut tout de même pas exagérer !
Ils en ont vraiment assez, les satrapes et les super satrapes. Il n’y en a que pour cet étranger !
Il y a aux moins deux choses qui déplaisaient à ces satrapes et suscitaient leur jalousie.
D’abord sa réussite, d’autant plus qu’elle était justifiée par ses mérites.
Ensuite, et surtout, sa marche avec un Dieu qui n’est pas le leur. D’ailleurs, Daniel ne s’en cachait pas. Même pas devant le redoutable despote Nébukadnetsar :
Le roi prit la parole et dit à Daniel, qu’on nommait Beltschatsar : « Es-tu capable de me faire connaître le songe que j’ai eu et son explication ? » Daniel répondit en présence du roi et dit : « Ce que le roi demande est un secret que les sages, les astrologues, les magiciens et les devins, ne sont pas capables de découvrir au roi. Mais il y a dans les cieux un Dieu qui révèle les secrets, et qui a fait connaître au roi Nébukadnetsar ce qui arrivera dans la suite des temps. Voici ton songe et les visions que tu as eues sur ta couche. »
Daniel 2.26/28
Il peut nous arriver de bomber le torse et nous prendre pour Batman, et de nous sentir pousser des ailes en lisant ce texte :
« Oh ! Eh bien moi, j’aurais fait pareil ! »
Oui, c’est sans doute ce que pensait Pierre en lisant ce fragment de l’Écriture.
Il était le premier à bomber le torse en l’absence de danger immédiat :
Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous les disciples dirent la même chose.
Matthieu 26.35
Et le voilà complètement dégonflé, non pas en face d’une cohorte en arme, mais devant une humble servante :
Pendant que Pierre était en bas dans la cour, il vint une des servantes du souverain sacrificateur. Voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarda, et lui dit : « Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth. » Il le nia, disant : « Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire. » Puis il sortit pour aller dans le vestibule. Et le coq chanta. La servante, l’ayant vu, se mit de nouveau à dire à ceux qui étaient présents : « Celui-ci est de ces gens-là. » Et il le nia de nouveau. Peu après, ceux qui étaient présents dirent encore à Pierre : « Certainement tu es de ces gens-là, car tu es Galiléen. » Alors il commença à faire des imprécations et à jurer : « Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. »
Marc 14.66/71
Ce qui nous paraît le plus grave, dans cette affaire, c’est que Pierre a juré : « Dieu m’est témoin que je ne connais pas cet homme. » Pire encore, il a juré avec imprécations : « Que Dieu me pulvérise si je connais cet homme ! » ou : « Je veux bien aller en enfer si je connais cet homme ! »
Pierre confesse ainsi publiquement qu’il craint l’humain plus que Dieu.
Les ennemis de Daniel, quant à eux, n’ont qu’une idée en tête : provoquer sa chute.
Ils ont commencé par fouiller sa gestion : « Ce serait bien étonnant qu’il n’ait pas détourné un million ou deux ; tout le monde le fait. »
Mais sa comptabilité est juste au centime près.
« Alors il faut trouver autre chose : voyons un peu sa vie privée. Ce serait le premier qui n’aurait pas quelques histoires de femmes à son actif ! »
Ils engagent des détectives privés et paparazzi qui le suivent partout. En pure perte ! Voilà nos satrapes bien attrapés !
Le monde, qui fonde sa vérité sur l’hypocrisie, cherchera toujours à surprendre les enfants de Dieu. C’est pourquoi, dès mes premiers pas dans le service, il m’a été vivement recommandé par les anciens de ne jamais visiter une femme seule sans être moi-même accompagné, même si elle est malade, même si elle a quatre-vingts ans.
Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes.
Matthieu 10.16
N’ayant pu le piéger ni dans sa gestion ni dans sa vie privée, les satrapes ajustent leur dernière flèche :
Nous ne trouverons aucune occasion contre ce Daniel, à moins que nous n’en trouvions une dans la loi de son Dieu. (Verset 5)
Ils n’avaient pas manqué de constater que la loi de Dieu interdisait le culte d’une autre divinité que l’Éternel.
« Nous le tenons ! » se dirent-ils.
C’est dans notre foi que les ennemis essaieront de nous faire tomber. Du fait que nous sommes chrétiens, nous ne pouvons adhérer à certaines opinions normatives. Nous sommes des anticonformistes, des réactionnaires, donc potentiellement nuisibles à la société. Nous appartenons à une secte qui navigue à contre-courant des valeurs de ce siècle, à supposer que ce siècle ait des valeurs !
Cette technique du malin n’est pas nouvelle. Déjà sous les Romains, on parlait de secte à propos de Paul et de ses disciples.
Les chrétiens refusaient de reconnaître la divinité de l’Empereur, et de ce fait devenaient hors-la-loi. Et parce qu’ils étaient hors-la-loi, ils devaient pratiquer leur culte en cachette, et parce qu’ils se cachaient, on les accusait de s’y livrer à la pire abomination aux yeux des Romains : les sacrifices d’enfants. On les accusa d’avoir brûlé Rome, alors que Néron en était le seul responsable.
Après que le gouverneur lui eut fait signe de parler, Paul répondit : « Sachant que, depuis plusieurs années, tu es juge de cette nation, c’est avec confiance que je prends la parole pour défendre ma cause. Il n’y a pas plus de douze jours, tu peux t’en assurer, que je suis monté à Jérusalem pour adorer. On ne m’a trouvé ni dans le temple, ni dans les synagogues, ni dans la ville, disputant avec quelqu’un, ou provoquant un rassemblement séditieux de la foule. Et ils ne sauraient prouver ce dont ils m’accusent maintenant. Je t’avoue bien que je sers le Dieu de mes pères selon la voie qu’ils appellent une secte, croyant tout ce qui est écrit dans la loi et dans les prophètes, et ayant en Dieu cette espérance, comme ils l’ont eux-mêmes, qu’il y aura une résurrection des justes et des injustes. »
Actes 24.10/15
Cela suffira-t-il à nous décourager et nous empêcher de demeurer des témoins de Christ ? Il en fallait bien plus à l’apôtre Paul que seule la mort détourna de sa sainte vocation.
Après de longues discussions, les ennemis de Daniel ont finalement trouvé la solution imparable.
« Il suffit de pondre une loi interdisant d’adorer un autre dieu que le Roi sous peine de mort et le tour est joué ! »
Toutes les nations du monde ont une collection de lois bêtes et méchantes. En France, il est interdit d’appeler son cochon Napoléon et de mourir au Lavandou ; en Australie, il est interdit de raconter l’histoire des « trois petits cochons », à Chicago, il est interdit de sortir dans la rue quand on est moche et handicapé ![1]
Comment les politiciens s’y prennent-ils pour faire voter des lois inadmissibles ? Je vous laisse le soin d’en juger.
Le roi Darius, qui pourtant n’est pas un benêt, se laisse convaincre. Il signe la nouvelle loi et la valide de son sceau. Sachant qu’il est d’essence divine, le Roi est aussi considéré comme infaillible. C’est pourquoi ses décrets sont déclarés irrévocables.
Un coup dur pour les Israélites, et pour Daniel en particulier.
Comment ont réagi ses coreligionnaires ?
La plupart des Juifs, déjà affaiblis par tant d’années de captivité, ont dû préférer obéir à la nouvelle loi pour éviter les ennuis.
J’imagine qu’une fraction importante, désirant à la foi éviter les ennuis et l’apostasie, a pris la sage décision de prier en silence, dans un endroit discret, et de cacher la parole de Dieu sous une pile de parchemins pour qu’elle passe inaperçue. D’autant plus que, changer ses habitudes pendant un mois, ce n’est finalement pas si grave ! C’est sans doute ce que j’aurais fait à leur place. Je suis désolé de vous décevoir, mais je ne suis pas du bois dont on fait les héros.
Mais Daniel, en revanche, est de ce bois-là et, surtout, il voue une pleine confiance en Dieu. Il y voit non seulement une attaque de l’adversaire, mais, par surcroît, une occasion de demeurer un témoin de l’Éternel, quoi qu’il advienne et quoi qu’il en coûte, d’exercer sa foi en dépit des circonstances, et de démontrer la puissance divine devant le peuple de cet immense royaume et devant son roi. C’est ce que nous découvrons au verset 22 :
Mon Dieu a envoyé son ange et fermé la gueule des lions, qui ne m’ont fait aucun mal, parce que j’ai été trouvé innocent devant lui ; et devant toi non plus, ô roi, je n’ai rien fait de mauvais.
Le livre des Actes nous parle d’un autre témoin intrépide qui ne craint pas de perdre la vie à cause de son message :
Le lendemain, les chefs du peuple, les anciens et les scribes, s’assemblèrent à Jérusalem, avec Anne, le souverain sacrificateur, Caïphe, Jean, Alexandre, et tous ceux qui étaient de la race des principaux sacrificateurs. Ils firent placer au milieu d’eux Pierre et Jean, et leur demandèrent : « Par quel pouvoir, ou au nom de qui avez-vous fait cela ? »
Alors Pierre, rempli du Saint-Esprit, leur dit : » Chefs du peuple, et anciens d’Israël, puisque nous sommes interrogés aujourd’hui sur un bienfait accordé à un homme malade, afin que nous disions comment il a été guéri, sachez-le tous, et que tout le peuple d’Israël le sache ! C’est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts, c’est par lui que cet homme se présente en pleine santé devant vous. Jésus est “La pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la principale de l’angle”. Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. »
Lorsqu’ils virent l’assurance de Pierre et de Jean, ils furent étonnés, sachant que c’étaient des hommes du peuple sans instruction ; et ils les reconnurent pour avoir été avec Jésus. Mais comme ils voyaient là près d’eux l’homme qui avait été guéri, ils n’avaient rien à répliquer. Ils leur ordonnèrent de sortir du sanhédrin, et ils délibérèrent entre eux, disant : « Que ferons-nous à ces hommes ? Car il est manifeste pour tous les habitants de Jérusalem qu’un miracle signalé a été accompli par eux, et nous ne pouvons pas le nier. Mais, afin que la chose ne se répande pas davantage parmi le peuple, défendons-leur avec menaces de parler désormais à qui que ce soit en ce nom-là. » Et les ayant appelés, ils leur défendirent absolument de parler et d’enseigner au nom de Jésus. Pierre et Jean leur répondirent : « Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu ; car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu. »
Actes 4.5/20
Ce témoin remarquable, c’est Pierre. Comme il a changé !
Le roi Darius croyait-il vraiment qu’il était un dieu, ou s’en était-il laissé persuader ?
Dans la situation qui nous préoccupe, il ne fait pas preuve de sa divinité. « Le roi fut très affligé ! » Il occupe toute la journée à s’efforcer de convaincre ses vassaux d’intervenir en faveur de Daniel :
« On ne veut pas le savoir ! La loi est scellée, on ne peut rien y changer.
– Mais… on pourrait faire une petite exception à la règle. Rien qu’une fois…
– Il fallait y réfléchir avant, Sire. »
Alors, selon l’édit royal, on mène Daniel dans la fosse aux lions et on roule la pierre pour qu’il ne s’échappe pas. Pour Darius, il n’y a plus rien à faire, sinon espérer…
Espérer que la combine de Daniel fonctionne et que son Dieu réponde à ses prières.
En lui disant simplement : « Puisse ton Dieu, que tu sers avec persévérance, te délivrer ! » Darius avoue son impuissance.
Daniel, au contraire, a le cœur serein. Celui qui va être exécuté a l’esprit plus tranquille que celui qui a ordonné l’exécution.
L’apôtre Pierre, qui connaîtra le martyre, crucifié tête en bas, nous exhorte à ne pas craindre, face à la persécution, mais au contraire de se réjouir au milieu des souffrances :
Bien-aimés, ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra.
Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous. Que nul de vous, en effet, ne souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s’ingérant dans les affaires d’autrui. Mais si quelqu’un souffre comme chrétien, qu’il n’en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom.
Car c’est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu. Or, si c’est par nous qu’il commence, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de Dieu ? Et si le juste se sauve avec peine, que deviendront l’impie et le pécheur ? Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien.
1 Pierre 4.12/19
Daniel a passé une bonne nuit. À défaut d’une bonne couette, le corps des félins lui a permis de se tenir au chaud.
Le Roi Darius, au contraire, a passé une nuit blanche à broyer du noir, tout seul dans son grand lit, à jeun, sans une favorite pour lui tenir compagnie. Une longue nuit, pourtant très courte, les yeux rivés sur sa clepsydre. Il n’attend pas le chant du coq pour se jeter hors du lit et courir à la fosse aux lions. Le cœur plein d’angoisse, il ose un appel timide :
« Daniel… Daniel… Tu m’entends ? Est-ce que ça va ?
– Hein ? Qu’est-ce que c’est ? » répond Daniel, encore endormi.
« Daniel, serviteur du Dieu vivant, ton Dieu, que tu sers avec persévérance, a-t-il pu te délivrer des lions ?
– Pas de problème, Sire : mon Dieu a envoyé son ange et fermé la gueule des lions, qui ne m’ont fait aucun mal, parce que j’ai été trouvé innocent devant lui ; et devant toi non plus, ô roi, je n’ai rien fait de mauvais. Vis éternellement. »
Après cette terrible nuit, notre monarque est enfin tout à fait rassuré. Il est même fou de joie. Les lions ont fait la grève de la faim, et Daniel sort indemne de la fosse.
Les conspirateurs sont à leur tour jetés dans la fosse, et les lions, qui ont soudain retrouvé leur appétit, s’en font un festin.
Daniel a lieu de s’écrier, comme David autrefois :
Ils avaient tendu un filet sous mes pas : mon âme se courbait ; ils avaient creusé une fosse devant moi : ils y sont tombés.
Psaume 57.7
Nous voyons dans ce récit combien Dieu est glorifié par la fidélité de son prophète. Le tyran a cessé de s’imaginer qu’il était dieu et refuse à présent de donner à d’autres divinités la gloire qui revient à l’Éternel. Il se confesse publiquement en tant que roi et serviteur du Dieu véritable :
Car il est le Dieu vivant, et il subsiste éternellement ; son royaume ne sera jamais détruit, et sa domination durera jusqu’à la fin. C’est lui qui délivre et qui sauve, qui opère des signes et des prodiges dans les cieux et sur la terre. C’est lui qui a délivré Daniel de la puissance des lions.
(vs 26b/27)
Quant au serviteur de Dieu, nous voyons au verset 28 que son ascension sociale se poursuit encore jusqu’à la fin du règne de Darius, et même sous celui de son successeur Cyrus.
Comme Daniel, comme Paul, comme Timothée, ne craignons pas de témoigner de la grâce de Dieu en dépit de l’adversité :
Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. N’aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi son prisonnier. Mais souffre avec moi pour l’Évangile, par la puissance de Dieu qui nous a sauvés, et nous a adressé une sainte vocation, non à cause de nos œuvres, mais selon son propre dessein, et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ avant les temps éternels, et qui a été manifestée maintenant par l’apparition de notre Sauveur Jésus-Christ, qui a détruit la mort et a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile. C’est pour cet Évangile que j’ai été établi prédicateur et apôtre, chargé d’instruire les païens. Et c’est à cause de cela que je souffre ces choses ; mais je n’en ai point honte, car je sais en qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder mon dépôt jusqu’à ce jour-là.
2 Timothée 1.7/12
[1] J’ose espérer que cette loi n’est jamais appliquée, mais il est déjà scandaleux que personne n’ait jamais pensé à l’abolir.
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