9. Manassé, un roi sans foi ni loi
Manassé avait douze ans lorsqu’il devint roi, et il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, selon les abominations des nations que l’Éternel avait chassées devant les enfants d’Israël. Il rebâtit les hauts lieux qu’Ézéchias, son père, avait renversés ; il éleva des autels aux Baals, il fit des idoles d’Astarté, et il se prosterna devant toute l’armée des cieux et la servit. Il bâtit des autels dans la maison de l’Éternel, quoique l’Éternel eût dit : C’est dans Jérusalem que sera mon nom à perpétuité. Il bâtit des autels à toute l’armée des cieux dans les deux parvis de la maison de l’Éternel. Il fit passer ses fils par le feu dans la vallée des fils de Hinnom ; il observait les nuages et les serpents pour en tirer des pronostics, il s’adonnait à la magie, et il établit des gens qui évoquaient les esprits et qui prédisaient l’avenir. Il fit de plus en plus ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, afin de l’irriter. Il plaça l’image taillée de l’idole qu’il avait faite dans la maison de Dieu, de laquelle Dieu avait dit à David et à Salomon, son fils : C’est dans cette maison, et c’est dans Jérusalem que j’ai choisie parmi toutes les tribus d’Israël, que je veux à toujours placer mon nom. Je ne ferai plus sortir Israël du pays que j’ai destiné à vos pères, pourvu seulement qu’ils aient soin de mettre en pratique tout ce que je leur ai commandé, selon toute la loi, les préceptes et les ordonnances prescrits par Moïse. Mais Manassé fut cause que Juda et les habitants de Jérusalem s’égarèrent et firent le mal plus que les nations que l’Éternel avait détruites devant les enfants d’Israël. L’Éternel parla à Manassé et à son peuple, et ils n’y firent point attention. Alors l’Éternel fit venir contre eux les chefs de l’armée du roi d’Assyrie, qui saisirent Manassé et le mirent dans les fers ; ils le lièrent avec des chaînes d’airain, et le menèrent à Babylone. Lorsqu’il fut dans la détresse, il implora l’Éternel, son Dieu, et il s’humilia profondément devant le Dieu de ses pères. Il lui adressa ses prières ; et l’Éternel, se laissant fléchir, exauça ses supplications, et le ramena à Jérusalem dans son royaume. Et Manassé reconnut que l’Éternel est Dieu. Après cela, il bâtit en dehors de la ville de David, à l’occident, vers Guihon dans la vallée, un mur qui se prolongeait jusqu’à la porte des poissons et dont il entoura la colline, et il l’éleva à une grande hauteur ; il mit aussi des chefs militaires dans toutes les villes fortes de Juda. Il fit disparaître de la maison de l’Éternel les dieux étrangers et l’idole, et il renversa tous les autels qu’il avait bâtis sur la montagne de la maison de l’Éternel et à Jérusalem ; et il les jeta hors de la ville. Il rétablit l’autel de l’Éternel et y offrit des sacrifices d’actions de grâces et de reconnaissance, et il ordonna à Juda de servir l’Éternel, le Dieu d’Israël.
2 Chroniques 33.1/16
Le pays de Juda vivait en paix sous le règne du bon roi Ézéchias, lequel avait tout mis en œuvre pour chasser de son royaume l’obscurantisme et les cultes ténébreux qui caractérisaient son époque.
Or ce roi bien aimé tomba un jour gravement malade. Il supplia Dieu de le guérir, et celui-ci lui envoya un de ses serviteurs, le prophète Esaïe, lequel fit savoir que le Seigneur lui accordait la guérison et qu’il n’aurait pas à se soucier de sa vie pendant quinze ans, puisque tel était le sursis qui lui était accordé.
C’est justement pendant cette période de quinze ans qu’un fils naquit à Ézéchias.
Cet enfant, nommé Manassé, n’a pas hérité des vertus de son père. Devenu roi à douze ans, il fut le tyran le plus cruel de l’histoire de Juda, et son règne dura cinquante-cinq ans.
Les neuf premiers versets nous renseignent sur les crimes de ce méchant roi.
Tout d’abord :
Il fit ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, selon les abominations des nations que l’Éternel avait chassées devant les enfants d’Israël.
Verset 2
Il a donc choisi un modèle, celui des peuples païens qui vivaient dans le pays. Manassé n’avait pas l’excuse de n’avoir eu que ce modèle, car il avait toute liberté de faire son choix. Certains sont catholiques, musulmans, ou libres penseurs parce que leurs parents leur ont, volontairement ou non, inculqué leurs propres convictions, mais le jeune roi avait trouvé en son père l’exemple d’un souverain qui gouvernait son pays dans la justice et la crainte de Dieu. Il avait eu aussi devant lui l’exemple des peuples incirconcis qui vivaient séparés de Dieu, dans la violence et dans la débauche. Son père lui avait enseigné les paroles de la Bible :
Vois, je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal. Car je te prescris aujourd’hui d’aimer l’Éternel, ton Dieu, de marcher dans ses voies, et d’observer ses commandements, ses lois et ses ordonnances, afin que tu vives et que tu multiplies, et que l’Éternel, ton Dieu, te bénisse dans le pays dont tu vas entrer en possession. Mais si ton cœur se détourne, si tu n’obéis point, et si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d’autres dieux et à les servir, je vous déclare aujourd’hui que vous périrez, que vous ne prolongerez point vos jours dans le pays dont vous allez entrer en possession, après avoir passé le Jourdain. J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre : j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer l’Éternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t’attacher à lui : Car de cela dépendent ta vie et la prolongation de tes jours, et c’est ainsi que tu pourras demeurer dans le pays que l’Éternel a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob.
Deutéronome 30.15/20
Combien d’enfants ont été élevés par leurs parents dans la foi chrétienne ! Combien ont éprouvé de la joie, dans leur jeunesse à partager la parole de Dieu sur les bancs de l’école du dimanche ! Combien ont eu le plaisir de voir leurs prières exaucées par un Dieu si fidèle et si bon ! Combien cependant parmi eux se sont laissé détourner de leur foi juvénile par des camarades de lycée ou de régiment, et ont, en définitive, opté pour le mal et la mort !
Samuel (prénom fictif) était un fils de chrétien qui, dans son enfance, avait donné son cœur à Jésus et lui avait promis de le servir toute sa vie. Quand je serai dégagé du service militaire, disait-il, j’irai dans un institut biblique et j’espère devenir pasteur. Hélas ! Lorsqu’il s’éloigna de son foyer pour répondre à ce devoir national, il oublia vite l’ambiance spirituelle qui l’avait bercé. Il découvrit les joies frelatées qu’offre le monde irréligieux. Un soir alors que sa permission expirait, des frères de son assemblée durent le mener eux-mêmes à la gare et le pousser dans le train : il avait perdu la notion de la ligne droite.
L’apostasie est le premier grief de Dieu contre Manassé : Il abandonne la foi de son père Ézéchias, il détruit systématiquement son travail et réinstalle le culte de dieux de bois et de pierre.
Il voue un culte à l’armée des cieux, c’est-à-dire qu’il se fait un Dieu de chaque étoile du firmament.
Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre.
Exode 20.3/4
Si je devais arracher de ma Bible tous les textes qui me parlent du culte d’idoles, son volume en serait considérablement diminué. Il est clair que le Seigneur prend cette question très au sérieux.
Tout d’abord, il y a un seul vrai Dieu, un seul Créateur de l’univers, il ne s’est pas fait aider par qui que ce soit. Cette raison me paraît à elle seule suffisante pour admettre l’idolâtrie comme une offense à Dieu.
Ensuite, Dieu est saint, alors que les dieux des peuples de l’Antiquité ressemblent aux hommes, du moins par leur caractère : ils sont cruels, vindicatifs, amis des plaisirs. Les hommes qui les adorent n’ont donc aucune raison de rechercher la pureté du corps, de l’âme et de l’esprit puisque, en définitive, leurs dieux qui devraient être des modèles de perfection sont aussi mauvais qu’eux, sinon pires.
Troisièmement, ni Bouddha, ni Mahomet, ni les dieux védiques n’ont aimé l’humanité pervertie par les idoles antiques ou modernes, au point de sacrifier leur vie pour leur obtenir le pardon.
Si Manassé s’était contenté de faire de continuelles génuflexions devant des statues de pierre ou de bois, c’eût été, si j’ose dire, un moindre mal. Beaucoup de « chrétiens » en font autant. Mais il faut savoir que les adorateurs de Baal et d’Astarté ne se contentaient pas de dire des prières, chanter des cantiques et brûler de l’encens. La libération des mœurs, telle qu’elle est vécue dans notre époque civilisée, semblerait bien pudibonde en comparaison des orgies auxquelles le peuple se livrait au pied de ces poteaux barbouillés d’huile d’olive.
Parmi toutes les divinités monstrueuses des peuples du Moyen-Orient, la pire était assurément Moloch, dont Manassé était un fervent adorateur.
Le culte de Moloch se déroulait au pied d’une statue métallique de l’idole. Cette statue était creuse, on la chauffait au feu et, quand celle-ci était bien rouge, on jetait un bébé à l’intérieur.
Combien d’enfants, aujourd’hui encore, sont sacrifiés dans la statue des nouveaux Moloch ? Enfants livrés à la délinquance parce que leur famille est trop occupée à satisfaire le désir de leur idole. Parents trop occupés à leurs plaisirs, à leurs affaires, leur commerce et leur argent pour donner aux enfants l’amour et l’instruction dont ils ont besoin. Enfants partagés et moralement abandonnés parce que l’adultère a semé la discorde et la division dans leur foyer.
Certes, plus personne aujourd’hui ne se prosterne devant ces dieux antiques. L’idolâtrie moderne prend une apparence profane. N’appelait-on pas Johnny Hallyday « l’Idole des jeunes » ?
Lorsque dans les années soixante, une autre idole des jeunes, Dean Martin, mourait dans un accident de la route, les restes de sa voiture ont été pieusement ramassés et vendus aux enchères. 50 000 dollars le balai d’essuie-glace. Plutôt chères, les pièces détachées !
Les nouvelles idoles : penseurs et philosophes, directeurs politiques, vedettes de cinéma, joueurs de football, ont encore de belles carrières devant elles et n’ont point fini d’usurper la place de Dieu dans le cœur des hommes. Même les personnes les plus résolument athées vénèrent un dieu au plus profond de leur être. C’est dans la nature humaine, nous n’y pouvons rien. Alors puisqu’il te faut quelque chose ou quelqu’un à servir et adorer, pourquoi ne choisirais-tu pas le vrai Dieu ?
Tout comme l’idolâtrie, la magie, la sorcellerie, la divination, l’astrologie, la superstition et le spiritisme poursuivent le genre humain depuis toujours.
Manassé n’échappa pas à cette règle ; il s’est jeté la tête la première du plongeoir de dix mètres dans cette piscine sulfureuse. D’ailleurs, il n’a de leçons à recevoir ni de Nostradamus, ni de Cagliostro, ni de Madame Soleil. Il lit l’avenir dans les nuages, dans les serpents, connaît mille tours de magie, pratique la nécromancie, et, « il établit des gens qui évoquaient les esprits et qui prédisaient l’avenir. Il fit de plus en plus ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, afin de l’irriter. » (verset 6)
La parole de Dieu, que son père Ézéchias lui avait enseignée depuis son plus jeune âge, est pourtant catégorique :
Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, tu n’apprendras point à imiter les abominations de ces nations-là. Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel ; et c’est à cause de ces abominations que l’Éternel, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi. Tu seras entièrement à l’Éternel, ton Dieu. Car ces nations que tu chasseras écoutent les astrologues et les devins ; mais à toi, l’Éternel, ton Dieu, ne le permet pas.
Deutéronome 18.9/14
Pourquoi Dieu est-il si intransigeant ? Ne devrait-il pas nous laisser libres ?
Je vous retourne la question : un père de famille doit-il laisser ses enfants libres de jouer sur une voie ferrée ?
Tout comme l’idolâtrie, l’occultisme n’est pas un jeu anodin.
Là encore, il est curieux de constater que des personnes qui se disent athées et prétendent que l’existence de Dieu ne tient pas la route en face de l’intelligence humaine et des progrès de la science ne sont pas les derniers à consulter l’horoscope dans leur hebdomadaire favori. « Je ne suis pas superstitieux, mais on ne sait jamais… »
Croire que la réussite de mes entreprises professionnelles ou amoureuses dépend du caprice d’étoiles dont le rapport entre elles n’est d’ailleurs qu’une apparence visuelle n’est certainement pas plus intelligent que de croire en Dieu.
Mais passons aux choses sérieuses, car Manassé n’était pas un amateur, comme nous l’avons dit, et il savait pénétrer les sphères les plus secrètes de l’occultisme.
Beaucoup des personnes, aujourd’hui comme autrefois, croient à l’existence d’un monde invisible et à la possibilité de vivre des expériences spirituelles, et elles ont raison. Il est dit tout d’abord que :
Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité.
Jean 4.24
L’Esprit de Dieu, où Saint-Esprit est capable d’une œuvre profonde dans le cœur des hommes puisque lui seul « convainc de péché, de justice et de jugement » (Jean 16.8). Il est aussi à l’origine d’expériences merveilleuses, de guérisons, de miracles, de révélations de choses cachées. Une simple lecture du livre des « Actes des apôtres » devrait suffire à vous en convaincre.
Mais la Bible dit aussi que le diable (n’ayons pas peur de prononcer son nom, il a autant d’admirateurs que Madonna !), le diable, dis-je, que la parole de Dieu appelle « le menteur », n’a pas su trouver mieux, pour écarter plus sûrement les hommes de la vérité divine, que de leur proposer, lui aussi, des expériences spectaculaires paranormales. Il prétend que les vivants peuvent entrer en contact avec les morts, alors qu’en réalité, il leur donne le moyen de se soumettre à sa puissance ténébreuse.
D’aucuns me diront que ces pratiques obscures avaient cours dans l’antiquité et au moyen-âge, mais que fort heureusement, les progrès de l’humanité ont relégué toutes ces ruines du paganisme aux marabouts africains et qu’exception faite des campagnes les plus reculées de notre pays, notre civilisation a balayé la superstition, la sorcellerie, etc., etc.…
Tout d’abord, on ne dit plus « sorcier », mais « parapsychologue ». Notre fin de siècle a été particulièrement friande d’occultisme et le siècle nouveau n’en paraît pas encore rassasié. La société essaie d’y trouver la réponse à toutes les questions auxquelles la science ne peut pas répondre. Elle espère aussi y trouver la paix de l’âme que le confort matériel n’est pas capable d’apporter.
Il y a quelques semaines, je distribuais des traités dans la petite ville de Bonneval, et j’ai découvert dans une petite rue, à l’écart du bourg, une sorte de remise goudronnée, à peine assez grande pour y ranger une tondeuse à gazon. Sur ses parois étaient peints des symboles : une croix enflammée, une étoile à cinq branches, une croix à l’envers. Un épais rideau empêchait les passants de voir l’intérieur par la minuscule fenêtre. Je vous laisse deviner l’usage de ce local.
Les églises d’adorateurs de Satan sont de plus en plus nombreuses dans les pays « christianisés ». La plupart des groupes de rock and roll connus ne se cachent pas de le servir et de lui devoir leur succès.
À ce propos ? Savez-vous qui était Giuseppe Tartini ?
– Un Italien.
– Bien répondu.
– Un chanteur de rock italien.
– Pas exactement.
Giuseppe Tartini (1692-1770) : Violoniste et compositeur italien. Dans sa jeunesse, un tant soit peu débauchée, il fit une nuit un curieux rêve. Le diable venait lui rendre visite au pied de son lit. Il prit le violon de l’artiste et se mit à jouer.
À son réveil, le jeune Tartini était bouleversé. Jamais il n’avait entendu jouer une musique aussi merveilleuse. Il se jeta du lit, sans prendre son petit déjeuner, sans se laver ni s’habiller, il prit sa plume et son papier réglé pour y transcrire cette mélodie venue de l’au-delà. Malheureusement, sa mémoire en avait déjà perdu une importante partie.
Quoi qu’il en soit, cette partition, nommée « Sonate des trilles du diable au pied du lit » le rendit célèbre. C’était son chef-d’œuvre, son « tube », si vous préférez.
Sur son lit de mort, Giuseppe Tartini eut à nouveau une vision. Le diable revenait au pied de son lit. Il n’avait certainement pas des cornes et des pieds de bouc, une queue en prise de courant ni un survêtement rouge. La Bible nous avertit qu’il est d’une beauté extraordinaire. Si par hasard vous le rencontrez dans la rue, j’ai bien peur que vous le preniez pour Jésus !
Revenons à notre histoire : le diantre saisit le violon, comme la première fois. Il joue la fameuse sonate : la vraie.
Tartini meurt.
Esaü vendit son droit d’aînesse pour un plat de lentilles (Hébreux 12.16/17). Giuseppe Tartini a vendu son espérance de salut pour quelques pages de musique. Qui se souvient de lui aujourd’hui, hormis les mélomanes très avertis ?
Manassé répandit aussi beaucoup de sang innocent, jusqu’à en remplir Jérusalem d’un bout à l’autre, outre les péchés qu’il commit et qu’il fit commettre à Juda en faisant ce qui est mal aux yeux de l’Éternel.
2 Rois 21.16
Selon la tradition judaïque, le prophète Esaïe, fuyant les soudards de Manassé auquel il avait dit quelques petites vérités désagréables, se réfugia dans un bois et se cacha dans un arbre creux. Mal lui en a pris, car les soldats, armés d’une scie, coupèrent à la fois le tronc et le prophète.
Une allusion est faite à cet épisode en Hébreux 11.37 :
Ils furent lapidés, sciés, torturés, ils moururent tués par l’épée, ils allèrent çà et là vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités…
Le roi Manassé n’avait aucun lien avec le Dieu de son père et ne souhaitait pas en avoir. Mais ce Dieu qu’il croyait mort, ou incapable de secourir manifeste de l’intérêt pour lui. Ce Dieu qu’il avait peut-être déjà défié en disant : « Si ce Dieu est si puissant que cela, qu’attend-il pour me corriger ? » avait un plan précis pour lui. Si tu ne t’intéresses pas à Dieu, lui s’intéresse à toi. Si tu crois qu’il se cache quelque part entre deux galaxies, il est pourtant tout près de toi. Si tu ne l’aimes pas, il t’aime bien plus que tu ne peux l’imaginer. Si tu crois sincèrement qu’il n’existe pas, il interviendra personnellement dans ta vie pour te prouver le contraire.
« L’Éternel parla à Manassé » (verset 10). Mais ni lui ni son peuple n’y prêtèrent attention : « Tout ça, c’est des histoires ! »
Alors l’Éternel parla en ces termes par ses serviteurs les prophètes : Parce que Manassé, roi de Juda, a commis ces abominations, parce qu’il a fait pis que tout ce qu’avaient fait avant lui les Amoréens, et parce qu’il a aussi fait pécher Juda par ses idoles, voici ce que dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Je vais faire venir sur Jérusalem et sur Juda des malheurs qui étourdiront les oreilles de quiconque en entendra parler. J’étendrai sur Jérusalem le cordeau de Samarie et le niveau de la maison d’Achab ; et je nettoierai Jérusalem comme un plat qu’on nettoie, et qu’on renverse sens dessus dessous après l’avoir nettoyé. J’abandonnerai le reste de mon héritage, et je les livrerai entre les mains de leurs ennemis ; et ils deviendront le butin et la proie de tous leurs ennemis, parce qu’ils ont fait ce qui est mal à mes yeux et qu’ils m’ont irrité depuis le jour où leurs pères sont sortis d’Égypte jusqu’à ce jour.
2 Rois 21.10/15
Nous avons vu comment Manassé traitait les prophètes qui l’avertissaient ainsi de la part de Dieu.
Certains diront : pour un Dieu d’amour, son message est bien chargé de menaces.
N’oublions pas pourtant que Dieu est saint : je crois au Dieu qui est bon, mais je ne crois pas au « Bon Dieu ». Sa bonté et sa sainteté ne sont pas incompatibles : Parce qu’il est saint, il ne peut accepter le péché, mais parce qu’il est bon, il ne veut pas la mort du pécheur :
Dis-leur : je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, ce que je désire, ce n’est pas que le méchant meure, c’est qu’il change de conduite et qu’il vive. Revenez, revenez de votre mauvaise voie ; et pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ?
Ézéchiel 33.11
C’est ainsi qu’il adresse à Manassé comme à tous les hommes, le message suivant :
Parce que vous avez désobéi à ma parole, vous méritez d’être puni, et cette punition, c’est la mort et l’enfer. Mais moi, je ne souhaite pas que vous alliez en enfer. Je veux au contraire que vous bénéficiiez de la vie éternelle. C’est pour cela que j’ai livré mon Fils unique entre les mains des hommes, afin qu’il soit crucifié et qu’il subisse à votre place, le châtiment qui vous était réservé.
Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités ; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.
Ésaïe 53.5
Mais Manassé n’a rien voulu entendre du prophète Ésaïe ni de son merveilleux chapitre 53 qui lui annonçait la venue d’un rédempteur souffrant pour lui. Pas de contrition, pas de repentance. Alors, l’Éternel est obligé d’employer les grands moyens. La minuscule armée des rois de Juda ne faisait pas le poids devant l’armée assyrienne. Le Goliath de Ninive n’a fait qu’une bouchée du descendant de David.
Voici notre orgueilleux souverain condamné à mourir d’angoisse dans un cachot de la cité tigréenne.
Je suppose qu’il a commencé par passer en revue tous les dieux qu’il avait servis et les a implorés de le délivrer. Mais tout comme certains amis qui vous flattent quand vous nagez dans le bonheur et vous ignorent quand vous avez des ennuis, ces dieux sont restés muets devant sa détresse.
Dans sa prison, tout comme le fils prodigue, réduit à garder les pourceaux, rentre en lui-même et repense à son père, lui aussi, Manassé, va se rappeler les enseignements et la conduite de son père Ézéchias. Il va se souvenir des psaumes qu’ils chantaient, son père et lui lorsqu’ils allaient ensemble adorer l’Éternel :
Et invoque-moi au jour de la détresse ; Je te délivrerai, et tu me glorifieras.
Psaume 50.15
« Est-ce possible ? » se dit-il. « L’Éternel délivrerait donc ceux qui l’invoquent dans le malheur ? Et si je priais… »
Cependant, une voix intérieure lui enjoignait de se taire :
« Et pourquoi t’exaucerait-il ? Alors que tu as passé toute ta vie à l’offenser et à l’injurier ! »
Mais le désir d’être délivré parlait plus fort que la peur d’être rejeté : « Prions ! »
C’est alors que nous réalisons que l’Éternel n’est pas seulement le Dieu saint qui menace et qui frappe l’insoumis. Il est aussi le Dieu d’amour qui relève le pécheur repentant.
Heureux l’homme que Dieu châtie ! Ne méprise pas la correction du Tout-Puissant. Il fait la plaie, et il la bande ; Il blesse, et sa main guérit.
Job 5.17/18
Nous ne savons pas en quelles circonstances Manassé est sorti de prison, mais il en est sorti. Nous pouvons supposer que l’Éternel a simplement parlé au roi d’Assyrie dans son sommeil, et que celui-ci, animé d’une exceptionnelle bonne humeur à son réveil, a décidé de relâcher son prisonnier.
Les braves gens du pays de Juda n’étaient, certes, guère enthousiastes à l’idée que le cruel monarque, dont ils se croyaient débarrassés pour toujours, était de retour à Jérusalem. Quel ne fut pas leur étonnement quand ils virent le changement opéré dans sa vie ! Le voilà qui brûle ses idoles, qui renverse les autels, qui rétablit le culte de l’Éternel qu’autrefois il avait aboli. Ses relations avec ses sujets sont devenues pacifiques.
Seule une véritable conversion peut produire de tels résultats. Il ne s’agit pas d’une reconnaissance intellectuelle que l’Éternel est Dieu. Il ne s’agit pas non plus d’un changement de religion. Il s’agit là d’une vie transformée par l’Esprit du Créateur.
Aujourd’hui encore, Dieu peut transformer la vie d’un pécheur en une vie épanouie. Il peut annuler le châtiment et nous faire entrer dans la vie éternelle. Il peut transformer des sentiments de haine en relation d’amour, en nous réconciliant avec lui par le sang du sacrifice de son fils Jésus.
Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.
Jean 3.16
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