Le roi Nebucadnetsar fit une statue d’or, haute de soixante coudées et large de six coudées. Il la dressa dans la vallée de Dura, dans la province de Babylone. Le roi Nebucadnetsar fit convoquer les satrapes, les intendants et les gouverneurs, les grands juges, les trésoriers, les jurisconsultes, les juges, et tous les magistrats des provinces, pour qu’ils se rendissent à la dédicace de la statue qu’avait élevée le roi Nebucadnetsar. Alors les satrapes, les intendants et les gouverneurs, les grands juges, les trésoriers, les jurisconsultes, les juges, et tous les magistrats des provinces, s’assemblèrent pour la dédicace de la statue qu’avait élevée le roi Nebucadnetsar. Ils se placèrent devant la statue qu’avait élevée Nebucadnetsar. Un héraut cria à haute voix : Voici ce qu’on vous ordonne, peuples, nations, hommes de toutes langues ! Au moment où vous entendrez le son de la trompette, du chalumeau, de la guitare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse, et de toutes sortes d’instruments de musique, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue d’or qu’a élevée le roi Nebucadnetsar. Quiconque ne se prosternera pas et n’adorera pas sera jeté à l’instant même au milieu d’une fournaise ardente.

Daniel 3.1/6

L’Église est en train d’expérimenter les menaces qui précèdent la tempête.

La troisième année du règne de Jojakim, roi de Juda, Nebucadnetsar, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem, et l’assiégea. Le Seigneur livra entre ses mains Jojakim, roi de Juda, et une partie des ustensiles de la maison de Dieu. Nebucadnetsar emporta les ustensiles au pays de Schinear, dans la maison de son dieu, il les mit dans la maison du trésor de son dieu. Le roi donna l’ordre à Aschpenaz, chef de ses eunuques, d’amener quelques-uns des enfants d’Israël de race royale ou de famille noble, de jeunes garçons sans défaut corporel, beaux de figure, doués de sagesse, d’intelligence et d’instruction, capables de servir dans le palais du roi, et à qui l’on enseignerait les lettres et la langue des Chaldéens. Le roi leur assigna pour chaque jour une portion des mets de sa table et du vin dont il buvait, voulant les élever pendant trois années, au bout desquelles ils seraient au service du roi. Il y avait parmi eux, d’entre les enfants de Juda, Daniel, Hanania, Mischaël et Azaria. Le chef des eunuques leur donna des noms, à Daniel celui de Beltschatsar, à Hanania celui de Schadrac, à Mischaël celui de Méschac, et à Azaria celui d’Abed-Nego.

Daniel 1.1/7

Le décor est planté, les Hébreux sont en captivité à Babylone, et nous trouvons parmi ces captifs quatre jeunes gens qui ont décidé de demeurer fidèles à Dieu. Les premières années de captivité ont été particulièrement éprouvantes pour le peuple hébreu. Nous savons, de source extérieure à la Bible, que les captifs étaient entraînés en colonnes, les chevilles ferrées, les coudes liés derrière le dos. Il fallait marcher longtemps ainsi, avec la respiration entravée. Puis, au fil du temps, la condition des captifs, était devenue plus supportable, plus particulièrement pour certains d’entre eux, choisis pour leur noblesse, leur beauté, leur intelligence, destinés au service du roi : des privilégiés.

 

 

Quatre Hébreux s’étaient particulièrement distingués par leur crainte de Dieu, ce qui leur a d’abord valu certains privilèges.

• Daniel (Beltschatsar ou Balthazar)
• Hanania (Schadrac)
• Mischaël (Meschac)
• Azaria (Abed-Nego)

Ce ne sont pas eux qui ont choisi ces noms, ils leur ont été imposés, mais choisir le nom en fonction d’un pays est une forme d’assimilation. C’est ainsi que le fameux musicien, d’abord ami de Molière, puis ennemi par la suite, Lulli, a changé son I contre un Y, reniant ainsi ses origines italiennes pour franciser son nom. C’est ainsi que, dans les années 60, les « idoles », comme on les appelait, ont souvent pris des noms de scène américains pour suivre la mode : Johnny Hallyday, Dick Rivers, Richard Anthony, Eddy Mitchell, Nancy Holloway... Tous ces gens-là étaient pourtant français.

On m’objectera que j’ai suivi le même exemple, ayant choisi un nom de plume à connaissance slave, et j’ai l’impression que ceci commence à déplaire, par les temps qui courent. Cependant, bien qu’attaché à la culture russe, j’ai forgé mon pseudonyme sur une anagramme. Si je m’étais appelé autrement, j’aurais peut-être signé Martinez, ou Ben Amar, ou Eriksen. Par ailleurs, si j’avais changé mon pseudonyme de Lilianof en Lilianotchenko, j’aurais pu me faire passer pour un Ukrainien et j’aurais peut-être obtenu le prix Nobel de littérature.

Un grand prophète qui était demeuré dans le pays de Juda s’est adressé à ces captifs :

Voici le contenu de la lettre que Jérémie, le prophète, envoya de Jérusalem au reste des anciens en captivité, aux sacrificateurs, aux prophètes, et à tout le peuple, que Nebucadnetsar avait emmené captifs de Jérusalem à Babylone, après que le roi Jeconia, la reine, les eunuques, les chefs de Juda et de Jérusalem, les charpentiers et les serruriers, furent sortis de Jérusalem. Il la remit à Eleasa, fils de Schaphan, et à Guemaria, fils de Hilkija, envoyés à Babylone par Sédécias, roi de Juda, auprès de Nebucadnetsar, roi de Babylone. Elle était ainsi conçue : Ainsi parle l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël, à tous les captifs que j’ai emmenés de Jérusalem à Babylone : Bâtissez des maisons, et habitez-les ; plantez des jardins, et mangez-en les fruits. Prenez des femmes, et engendrez des fils et des filles ; prenez des femmes pour vos fils, et donnez des maris à vos filles, afin qu’elles enfantent des fils et des filles ; multipliez là où vous êtes, et ne diminuez pas. Recherchez le bien de la ville où je vous ai menés en captivité, et priez l’Éternel en sa faveur, parce que votre bonheur dépend du sien. Car ainsi parle l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël : Ne vous laissez pas tromper par vos prophètes qui sont au milieu de vous, et par vos devins, n’écoutez pas vos songeurs dont vous provoquez les songes ! Car c’est le mensonge qu’ils vous prophétisent en mon nom. Je ne les ai point envoyés, dit l’Éternel.

Jérémie 29.1/9

Dans ce message, Jérémie met ses compatriotes en garde contre les faux prophètes qui se veulent rassurants : « Ne vous en faites pas, d’ici deux ou trois ans, vous rentrerez chez vous. »

Ne reconnaît-on pas ceux qui nous prêchent aujourd’hui qu’il n’y a pas de quoi s’affoler, qu’il y a toujours eu des guerres, et toute cette sorte de calamités, que ce n’est pas encore la fin du monde et que tout ira de mieux en mieux parce que l’homme est naturellement bon ?

Notre prophète, au contraire, avertit les siens que la captivité durera longtemps, il leur conseille donc de s’adapter à la situation, d’acheter des maisons et de s’installer durablement. Il ne leur est donc pas interdit d’aspirer à un mode de vie moins pénible, mais nous comprendrons aisément que ce long séjour en terre étrangère ne sera pas dénué de conséquence pour le peuple juif.

Durant ces 70 années de captivité, les Hébreux se sont éloignés de la parole de Dieu, ils se sont assimilés aux Babyloniens et se sont adaptés à leurs coutumes. Au retour d’exil, il était nécessaire qu’ils retournassent aux sources de leur foi, c’est alors qu’est né un mouvement de renouveau, les hassidim, ou pharisiens. Nous pourrions nous en étonner, mais les pharisiens, tant fustigés par Jésus, ont formé un authentique mouvement de réveil. Malheureusement, comme tous les réveils de l’Histoire, il s’est essoufflé pour devenir, au temps de Jésus, un mouvement de sommeil. Sommeil du peuple de Dieu, sommeil de l’Église. En tout temps, l’Église a connu des hommes de réveil comme Martin Luther, comme John Wesley, mais le véritable réveil ne pourra venir que de Jésus.

Qu’en est-il de nous, chrétiens évangéliques, et fiers de l’être pour la plupart d’entre nous ? Sommes-nous des pharisiens de la première heure, bouillants et pleins de zèle pour le service, ou bien des pharisiens de la dernière, ceux à qui Jésus dira : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! » ?

L’Église en Occident s’est habituée à un certain confort, et surtout, à une certaine sécurité :

« C’est terrible ce qui se passe en Corée du Nord ou en Afghanistan, mais, heureusement, cela n’arrivera jamais chez nous. Nous sommes dans un pays libre et une société tolérante, à condition, bien sûr, que tout le monde soit du même avis. »

Les chrétiens d’aujourd’hui me rappellent Israël au temps des Juges : au lieu de profiter du peu de temps de liberté qu’il nous reste pour faire progresser l’œuvre de Dieu, nous nous détournons de notre vocation.

Voici une situation récurrente en ces temps-là :

L’esprit de l’Éternel fut sur lui (Othiel). Il devint juge en Israël, et il partit pour la guerre. L’Éternel livra entre ses mains Cuschan-Rischeathaïm, roi de Mésopotamie, et sa main fut puissante contre Cuschan-Rischeathaïm. Le pays fut en repos pendant quarante ans. Et Othniel, fils de Kenaz, mourut.

Juges 3.10/11

Nous pouvons lire encore :

Tu fendis la mer devant eux, et ils passèrent à sec au milieu de la mer ; mais tu précipitas dans l’abîme, comme une pierre au fond des eaux, ceux qui marchaient à leur poursuite. Tu les guidas le jour par une colonne de nuée, et la nuit par une colonne de feu qui les éclairait dans le chemin qu’ils avaient à suivre. Tu descendis sur la montagne de Sinaï, tu leur parlas du haut des cieux, et tu leur donnas des ordonnances justes, des lois de vérité, des préceptes et des commandements excellents. Tu leur fis connaître ton saint sabbat, et tu leur prescrivis par Moïse, ton serviteur, des commandements, des préceptes et une loi. Tu leur donnas, du haut des cieux, du pain quand ils avaient faim, et tu fis sortir de l’eau du rocher quand ils avaient soif. Et tu leur dis d’entrer en possession du pays que tu avais juré de leur donner. Mais nos pères se livrèrent à l’orgueil et raidirent leur cou. Ils n’écoutèrent point tes commandements, ils refusèrent d’obéir, et ils mirent en oubli les merveilles que tu avais faites en leur faveur. Ils raidirent leur cou ; et, dans leur rébellion, ils se donnèrent un chef pour retourner à leur servitude. Mais toi, tu es un Dieu prêt à pardonner, compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et tu ne les abandonnas pas, même quand ils se firent un veau en fonte et dirent : Voici ton Dieu qui t’a fait sortir d’Égypte, et qu’ils se livrèrent envers toi à de grands outrages. Dans ton immense miséricorde, tu ne les abandonnas pas au désert, et la colonne de nuée ne cessa point de les guider le jour dans leur chemin, ni la colonne de feu de les éclairer la nuit dans le chemin qu’ils avaient à suivre. Tu leur donnas ton bon esprit pour les rendre sages, tu ne refusas point ta manne à leur bouche, et tu leur fournis de l’eau pour leur soif. Pendant quarante ans, tu pourvus à leur entretien dans le désert, et ils ne manquèrent de rien, leurs vêtements ne s’usèrent point, et leurs pieds ne s’enflèrent point. Tu leur livras des royaumes et des peuples, dont tu partageas entre eux les contrées, et ils possédèrent le pays de Sihon, roi de Hesbon, et le pays d’Og, roi de Basan. Tu multiplias leurs fils comme les étoiles des cieux, et tu les fis entrer dans le pays dont tu avais dit à leurs pères qu’ils prendraient possession. Et leurs fils entrèrent et prirent possession du pays ; tu humilias devant eux les habitants du pays, les Cananéens, et tu les livras entre leurs mains, avec leurs rois et les peuples du pays, pour qu’ils les traitassent à leur gré. Ils devinrent maîtres de villes fortifiées et de terres fertiles ; ils possédèrent des maisons remplies de toutes sortes de biens, des citernes creusées, des vignes, des oliviers, et des arbres fruitiers en abondance ; ils mangèrent, ils se rassasièrent, ils s’engraissèrent, et ils vécurent dans les délices par ta grande bonté. Néanmoins, ils se soulevèrent et se révoltèrent contre toi. Ils jetèrent ta loi derrière leur dos, ils tuèrent tes prophètes qui les conjuraient de revenir à toi, et ils se livrèrent envers toi à de grands outrages. Alors tu les abandonnas entre les mains de leurs ennemis, qui les opprimèrent. Mais, au temps de leur détresse, ils crièrent à toi ; et toi, tu les entendis du haut des cieux, et, dans ta grande miséricorde, tu leur donnas des libérateurs qui les sauvèrent de la main de leurs ennemis. Quand ils eurent du repos, ils recommencèrent à faire le mal devant toi. Alors tu les abandonnas entre les mains de leurs ennemis, qui les dominèrent. Mais, de nouveau, ils crièrent à toi ; et toi, tu les entendis du haut des cieux, et, dans ta grande miséricorde, tu les délivras maintes fois. Tu les conjuras de revenir à ta loi ; et ils persévérèrent dans l’orgueil, ils n’écoutèrent point tes commandements, ils péchèrent contre tes ordonnances, qui font vivre celui qui les met en pratique, ils eurent une épaule rebelle, ils raidirent leur cou, et ils n’obéirent point. Tu les supportas de nombreuses années, tu leur donnas des avertissements par ton esprit, par tes prophètes ; et ils ne prêtèrent point l’oreille. Alors tu les livras entre les mains des peuples étrangers. Mais, dans ta grande miséricorde, tu ne les anéantis pas, et tu ne les abandonnas pas, car tu es un Dieu compatissant et miséricordieux.

Jérémie 9.11/31

Au royaume de Nebucadnetsar, quelque chose va bouleverser les habitudes :

Un chantier ! Qu’est-ce qui se construit donc dans la vallée de Dura ? Est-ce un immeuble d’habitation ? Est-ce une Maison de la Culture ? Non, plus les travaux progressent et plus on reconnaît ce qui se met en œuvre : une statue monumentale du roi, un si grand monarque mérite bien cela. Rien à redire ! penseront les Chaldéens. Parmi les Juifs, il en est aussi certains qui, absorbés par le système, accepteront l’idée qu’un si grand homme mérite un si grand hommage.

Cette statue va mesurer 60 coudées, c’est-à-dire environ 30 mètres. Pour nous donner une idée, le beffroi de Mons mesure 90 mètres ; celui de Lille 110 mètres. Ce n’est tout de même par l’Empire State Building, mais rappelons que cette statue haute de trente mètres est toute en or, et bien à la hauteur de l’orgueil du tyran.

Comment vont réagir les Babyloniens ? – Nous n’en savons rien et nous n’en avons cure.

Comment vont réagir les captifs juifs ?

D’abord une interrogation : à quoi cela va servir ?

Puis de l’indignation, quand ils commencent à comprendre que c’est une effigie de Nebucadnetsar.

Puis une nouvelle interrogation : est-ce que les Babyloniens vont adorer cette statue quand elle sera achevée ? – Après tout, c’est eux que cela regarde. Qu’ils adorent une statue si ça leur fait plaisir ! Quant à nous, nous n’adorons que Dieu. Ça ne change rien. Tout ceci n’a rien d’inquiétant.

Souvenons-nous de cette réplique de Jésus aux pharisiens qui, pour croire en lui, demandent un miracle de sa part :

Les pharisiens et les sadducéens abordèrent Jésus et, pour l’éprouver, lui demandèrent de leur faire voir un signe venant du ciel. Jésus leur répondit : Le soir, vous dites : Il fera beau, car le ciel est rouge ; et le matin : Il y aura de l’orage aujourd’hui, car le ciel est d’un rouge sombre. Vous savez discerner l’aspect du ciel, et vous ne pouvez discerner les signes des temps. Une génération méchante et adultère demande un miracle ; il ne lui sera donné d’autre miracle que celui de Jonas. Puis il les quitta, et s’en alla.

Matthieu 16.1/4

Apprenez à discerner les signes des temps : c’est le principal enseignement de Jésus dans ce passage.

Les chrétiens ont-ils besoin de voir un miracle pour croire ce qui va se produire dans les derniers temps ? Aujourd’hui, beaucoup de gens ont des visions sur la fin du monde : la Vierge leur est apparue, ou l’archange Michel, ou Jésus lui-même, avec un message eschatologique.

Nous n’avons pas besoin de visions ni de révélations. Tout est dans la Bible, nous l’avons, notre Révélation. Que voyons-nous lorsque nous regardons vers le ciel ? Nous voyons s’amonceler les cumulonimbus, puis de lourds nuages noirs nous cachent le soleil, enfin, dans le lointain, on entend le grondement du tonnerre.

Quand j’étais petit, j’aimais bien l’orage. Les éclairs traversaient le ciel, je trouvais ça joli. Maintenant, j’aurais tendance, et je ne devrais pas, à m’inquiéter à son approche. Et si la foudre tombait sur la maison ? Et si nous devions subir une inondation ?

Si nous savons observer les signes du ciel, nous ne serons pas surpris par l’orage qui s’approche. Les signes sont dans la parole divine :

Jésus leur répondit : Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : C’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens. Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres : gardez-vous d’être troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin. Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, et il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements de terre. Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. Alors on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir ; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom. Alors aussi plusieurs succomberont, et ils se trahiront, se haïront les uns les autres. Plusieurs faux prophètes s’élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens. Et, parce que l’iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin. C’est pourquoi, lorsque vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint, — que celui qui lit fasse attention ! —  alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes ; que celui qui sera sur le toit ne descende pas pour prendre ce qui est dans sa maison ; et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau. Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat. Car alors, la détresse sera si grande qu’il n’y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura jamais. Et, si ces jours n’étaient abrégés, personne ne serait sauvé ; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés. Si quelqu’un vous dit alors : Le Christ est ici, ou : Il est là, ne le croyez pas. Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus. Voici, je vous l’ai annoncé d’avance. Si donc on vous dit : Voici, il est dans le désert, n’y allez pas ; voici, il est dans les chambres, ne le croyez pas. Car, comme l’éclair part de l’orient et se montre jusqu’en occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme. En quelque lieu que soit le cadavre, là s’assembleront les aigles.

Matthieu 24.4/28

Ce texte n’est pas facile, car il demande du discernement pour faire la part entre ce qui va se passer avant et ce qui aura lieu pendant la grande tribulation.

Revenons maintenant à Babylone où les événements vont se précipiter.

La statue d’or est achevée, tout est prêt pour l’inauguration : il y aura tout le gratin, les satrapes, les intendants, les juges, les trésoriers, les jurisconsultes... rien que du beau monde, sans oublier l’orchestre symphonique de Babylone.

Parmi les exilés, les discussions vont bon train.

« Ce sera un festival exceptionnel. Il ne faut pas manquer ça !

– Mais non ! Il ne faut pas y aller ! C’est une fête idolâtre, la signature du diable est derrière tout ça.

– De toute façon, les gens font ce qu’ils veulent, chacun est libre de sa religion. C’est écrit dans la Constitution. »

Je ne sais pas ce qu’il y avait dans la constitution du royaume de Babylone, si du moins il y en avait une, mais en France, la constitution de la Cinquième République, datant de 1958, est censée nous assurer la liberté religieuse. Voici ce que dit son article Premier :

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. »

« Alors, pourquoi s’inquiéter pour notre liberté religieuse ? Nous ne risquons rien, je vous dis ! »

Le détail qui me dérange, c’est que nos politiciens ne sont plus au service des valeurs républicaines et que la Constitution leur sert de paillasson.

Quoi qu’il en soit, au lieu de se préparer à cette tempête imminente, la chrétienté s’intègre dans le monde et se rassure comme elle le peut :

« Il ne faut pas faire peur aux gens, sinon, ils ne reviendront plus à l’église. Nous avons tout le temps, d’ici que ces choses arrivent. Ce sont les générations futures qui devraient se faire du mauvais sang. »

À Babylone, les Juifs, eux aussi se cachent probablement derrière des raisonnements rassurants, mais il se confirme que l’adoration de la statue sera obligatoire (vs 5)

Au moment où vous entendrez le son de la trompette, du chalumeau, de la guitare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse, et de toutes sortes d’instruments de musique, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue d’or qu’a élevée le roi Nebucadnetsar.

« Obligatoire, oui, mais... pour nous aussi ?

– Pour tout le monde.

– Pas question ! Montrons-leur que nous ne craignons que l’Éternel ! S’il faut payer une amende, tant pis, nous paierons. S’il faut aller en prison, nous n’avons pas peur d’y aller. Pour le peu de liberté qu’il nous reste, nous ne perdrons pas grand-chose ! »

Mais au verset 6, l’annonce est plus brutale encore :

Quiconque ne se prosternera pas et n’adorera pas sera jeté à l’instant même au milieu d’une fournaise ardente.

« Ah ouais ! quand même...

– Qu’allons-nous devenir ? Qu’allons-nous faire ? »

 

La suite