62. Agréables selon la chair ?

Tous ceux qui veulent se rendre agréables selon la chair vous contraignent à vous faire circoncire, uniquement afin de n’être pas persécutés pour la croix de Christ. Car les circoncis eux-mêmes n’observent point la loi ; mais ils veulent que vous soyez circoncis, pour se glorifier dans votre chair. Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde ! Car ce n’est rien que d’être circoncis ou incirconcis ; ce qui est quelque chose, c’est d’être une nouvelle créature.

Galates 6.12/15

Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerais vous dire quelques mots des Galates.

Galates vient du mot « gaulois ».

Bien longtemps avant Jésus-Christ, des tribus gauloises ont eu l’idée de descendre le Danube, de franchir le Bosphore et de s’installer dans le centre de la Turquie actuelle. Cette province a donc pris le nom de Galatie, sa capitale, Ancyre, s’appelle maintenant Ankara. Une bonne partie de la Galatie était donc peuplée de Celtes, comme le sont les Bretons, les Irlandais, les Écossais, etc. C’étaient évidemment des caractères bien différents de celui des Grecs. Ils avaient donc la réputation d’être des « Gaulois », impétueux, versatiles, réfractaires, peut-être.

Dans le livre des Actes, nous voyons l’apôtre Paul, d’abord accompagné de Barnabas, y annoncer l’Évangile avec un certain succès.

Paul et Barnabas secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds, et allèrent à Icone,

Actes 13.51

Ayant été empêchés par le Saint-Esprit d’annoncer la parole dans l’Asie, ils traversèrent la Phrygie et le pays de Galatie.

Actes 16.6

Lorsqu’il eut passé quelque temps à Antioche, Paul se mit en route, et parcourut successivement la Galatie et la Phrygie, fortifiant tous les disciples.

Actes 18.23

Ainsi, nous voyons l’église de Galatie se fortifier. La bergerie se porte bien, les brebis sont en bonne santé. Paul, comme il le fait habituellement, nomme sur place des anciens et des diacres ayant pour mission de les consolider.

Ces brebis en trop bonne santé ne manquent pas de susciter la convoitise des loups. Les brebis, dans cette bergerie-là, sont bien grasses, bien nourries de l’herbe tendre de la parole de Dieu. Si les brebis étaient chétives, le loup irait chercher ailleurs.

Les loups se sont donc introduits dans cette bergerie, obligeant Paul à intervenir.

Profitant du fait que l’apôtre ait le dos tourné, de faux docteurs ont commencé à semer leur ivraie. C’est toujours quand le serviteur de Dieu est absent, du moins dans certaines églises, que d’aucuns en profitent pour balancer des « prophéties » à la noix. Ils profitent de la situation pour détourner les brebis les plus influençables.

Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Évangile. Non pas qu’il y ait un autre Évangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l’Évangile de Christ.

Galates 1.6/7

O Galates, dépourvus de sens ! qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été peint comme crucifié ?

Galates 3.1

Désolation du serviteur de Dieu !

Le Seigneur m’a donné un ministère beaucoup plus modeste que celui de Paul, mais quelle désolation lorsque nous avons une église en ruine, dans un sens spirituel, bien sûr, que nous donnons de notre temps, de notre sueur et même de notre argent pour reconstruire ces murs délabrés, et quand nous avons réussi à redresser un mur, nous nous attaquons à l’autre, et pendant que nous construisons, des mercenaires armés de marteaux et de burins démolissent ce que nous avons édifié avec tant de peine. Et cela a duré jusqu’au jour où nous avons dit : « Maintenant, ça suffit ! » Nous avons secoué la poussière de nos souliers et nous sommes partis. Mais cela fait très mal.

Nous comprenons que le cœur de l’apôtre Paul a dû saigner.

Pourquoi ces hommes ont-ils agi ainsi ?

Parce qu’ils veulent se rendre agréables selon la chair.

Quand la Bible parle de la chair, il est quelquefois question de cette chair au sens propre, par exemple, quand Jésus dit :

Un Esprit n’a ni chair ni os.

Luc 24.39

Ou quand Paul affirme :

 

 

Toute chair n’est pas la même chair ; mais autre est la chair des hommes, autre celle des quadrupèdes, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons.

1 Corinthiens 15.39

Mais le plus souvent, il s’agit de tout ce qui est humain dans nos comportements, dans notre manière de vivre, dans notre manière de penser, dans nos désirs, dans notre philosophie, alors que Paul nous rappelle que :

Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs.

Galates 5.24

Nous avons beau être des hommes spirituels, nous n’en sommes pas moins humains, et il nous arrive, les uns et les autres, d’avoir des pensées charnelles, mais si durant toute ma vie chrétienne, je vis selon la chair de manière chronique, cela signifie que je n’appartiens pas au Seigneur.

Se rendre agréable selon la chair, c’est rechercher l’approbation du monde. Beaucoup de chrétiens, aujourd’hui, et quelle que soit leur dénomination, veulent plaire aux hommes plutôt qu’à Dieu. Ils veulent donc se rendre agréables selon la chair. Ce qui compte, pour eux, c’est avant tout d’éviter les ennuis.

Ainsi Jésus nous enseigne à ne pas rechercher l’approbation des hommes, mais il existe une différence fondamentale entre l’époque de Jésus et la nôtre.

Lors donc que tu fais l’aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d’être glorifiés par les hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, afin que ton aumône se fasse en secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas ; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. Voici donc comment vous devez prier : Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ; pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen ! Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses. Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense.

Matthieu 6.2/16

Au chapitre 23 du même Évangile, Jésus s’en prend de même aux religieux et condamne leur hypocrisie :

Alors Jésus, parlant à la foule et à ses disciples, dit : Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse. Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent ; mais n’agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font pas. Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt. Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi, ils portent de larges phylactères, et ils ont de longues franges à leurs vêtements ; ils aiment la première place dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues ; ils aiment à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes Rabbi, Rabbi. Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi ; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeurs ; car un seul est votre Directeur, le Christ.

Matthieu 23.1/10

Cette différence fondamentale avec notre époque, c’est que ce désir charnel de plaire aux hommes revêtait une forme purement religieuse. Pour être bien vu des hommes, en ce temps-là, il fallait exhiber notre piété, faire de belles prières en public. Même Molière, qui n’était pas si bon chrétien que cela, condamnait l’esprit de Tartuffe.

Ah ! Pour être dévot, je n’en suis pas moins homme ; 
Et lorsqu’on vient à voir vos célestes appas,
Un cœur se laisse prendre, et ne raisonne pas.
Je sais qu’un tel discours de moi paraît étrange ;
Mais, Madame, après tout, je ne suis pas un ange ;

Ainsi, ceux qui veulent séduire les Galates sont aussi des religieux, des Tartuffe, qui veulent avant tout être bien vu des hommes religieux.

La différence est évidente, si nous sommes nés de nouveau, si notre vie a été transformée par l’Évangile, nous ne sommes pas des religieux, de ces gens qui plongent le bout des doigts dans le bénitier en entrant à l’église, nous sommes des hommes et des femmes de foi.

Ces tartuffes séducteurs ont voulu forcer les chrétiens à devenir religieux. S’ils venaient dans notre église, ils commenceraient par demander aux chrétiens :

« Comment se fait-il qu’il n’y ait pas de bénitier à l’entrée. Pourquoi n’avez-vous pas de crucifix ? Ce n’est pas normal. Comment voulez-vous ne pas être catalogués comme une secte ? »

Au temps de Paul et de Galates, il n’y avait ni catholiques, ni protestants, ni orthodoxes, mais il y avait les juifs qui leur mettaient la pression.

« Si vous voulez qu’on vous laisse tranquille, faites comme les juifs, faites-vous circoncire et portez la kippa. Ainsi, personne ne pourra vous accuser de mettre au placard la loi de Moïse pour suivre un crucifié. »

Et les gens dans les églises de Galatie commencent à raisonner :

« Oui, c’est vrai, après tout, ce serait plus raisonnable et ça ne nous empêcherait pas d’être chrétiens… »

Pourquoi ces hommes veulent-ils plaire aux hommes ? Nous en apprenons un peu plus au verset 12 : uniquement afin de n’être pas persécutés pour la croix de Christ.

Nous l’avons déjà dit : ces gens veulent avant tout éviter les histoires. Certains chrétiens veulent eux aussi les éviter. Quand vos collègues vous disent : « Alors ! Comment ça se passe dans ta secte ? » Ce n’est jamais très agréable. Combien de fois me l’a-t-on dit ? Au début, ça me faisait mal, et puis, on s’y habitue. On se dit : les gens sont comme ça, mais ce qui compte, c’est que je continue à suivre Jésus.

Voici donc la véritable raison qui est le corollaire de la première.

L’apôtre Pierre, lui-même, par faiblesse, en est arrivé à un fâcheux compromis par crainte des hommes, et Paul le réprimande :

Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il était répréhensible. En effet, avant l’arrivée de quelques personnes envoyées par Jacques, il mangeait avec les païens ; et, quand elles furent venues, il s’esquiva et se tint à l’écart, par crainte des circoncis. Avec lui, les autres Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabas même fut entraîné par leur hypocrisie. Voyant qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile, je dis à Céphas, en présence de tous :

Si toi qui es Juif, tu vis à la manière des païens et non à la manière des Juifs, pourquoi forces-tu les païens à judaïser ?

Galates 2.11/14

Voyons cette situation de plus près :

Pierre est à table en compagnie de chrétiens d’origine païenne. On ne sait pas ce qu’il y avait au menu : peut-être de la terrine de lièvre, tout n’était peut-être pas cacher. Le Saint-Esprit s’était montré particulièrement clair envers l’apôtre qui se savait autorisé à en manger. Et voilà qu’arrivent des gens de chez Jacques, des chrétiens d’origine juive.

« Qu’est-ce qu’ils vont penser de moi ? se dit Pierre, ils me voient avec des goïm en train de manger du pâté de lièvre. »

Discrètement, Pierre, ainsi que Barnabas, s’est levé de table, il a filé à l’anglaise et, dans la cuisine, à l’abri des regards, ils ont fini de manger leur pâté. Et Paul leur dit :

« Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Si toi qui es juifs, tu vis à la manière des païens, sans te conformer aux exigences de la loi, comment veux-tu forcer les païens à s’y conformer ? »

Ainsi, pour ne pas être persécutés, certains vont se compromettre avec le monde.

De nos jours, bien entendu, il n’est plus question d’être circoncis pour plaire aux hommes.

Voilà déjà un certain temps que je suis devenu « complotiste » aux yeux du monde. Est-ce grave ?

Faut-il être complotiste pour croire que le nouvel ordre mondial est en marche. Même des gens qui ne connaissent pas Dieu affirment que l’Apocalypse est en train de se réaliser. L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy a affirmé que ne nouvel ordre mondial est en route et que nul ne pourra s’y soustraire. Le président actuel a dit : « La Bête st là ! » Mais maintenant, les chrétiens bien-pensants affirment, au contraire :

« Mais non ! il ne faut pas être pessimiste comme ça ! »

Nous croyons que ces choses vont arriver, parce que la parole de Dieu nous en avertit. Mais nous croyons aussi à l’imminence du retour de Jésus. C’est notre unique espérance.

Pourtant, par crainte des hommes, les églises acceptent toute sorte d’amalgames avec l’esprit de ce monde, contrôlé par l’adversaire.

Tenons-nous sur nos gardes : la Bible est un livre propre à froisser certaines sensibilités et je m’attends à ce que, dans un proche venir, elle soit interdite, ou bien, qu’elle ne soit autorisée que dans une traduction « autorisée ». Le phénomène a, d’ailleurs déjà commencé avec la traduction dite Bayard, élaborée par un collège de théologiens catholiques et protestants, mais aussi de philosophes athées, et dans laquelle le mot « péché » est remplacé par « erreur ». Attendons-nous à ce que cette nouvelle Bible autorisée soit donc épurée de tout ce qui peut déranger la bien-pensence organisée. Notre Bible n’en sera que plus légère, le dimanche matin, dans notre sacoche.

Et nous, que ferons-nous ? Devrons-nous nous contenter de notre nouvelle Bible, aussi épaisse qu’un dictionnaire américain ? ou bien, allons-nous faire ce que font déjà les chrétiens authentiques en Chine et dans d’autres pays ? Les Bibles y sont rares et quand un chrétien a la chance d’en posséder une, il la partage par cahiers et la répartit par petits bouts aux membres de la communauté. C’est ainsi plus facile à dissimuler. Et si, durant la célébration, on a besoin de l’épître aux Romains, celui qui a Romains dans sa poche se lève et lit pour tout le monde.

 

 

Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là. Il en est parmi eux qui s’introduisent dans les maisons, et qui captivent des femmes d’un esprit faible et borné, chargées de péchés, agitées par des passions de toute espèce, apprenant toujours et ne pouvant jamais arriver à la connaissance de la vérité. De même que Jannès et Jambrès s’opposèrent à Moïse, de même ces hommes s’opposent à la vérité, étant corrompus d’entendement, réprouvés en ce qui concerne la foi. Mais ils ne feront pas de plus grands progrès ; car leur folie sera manifeste pour tous, comme le fut celle de ces deux hommes. Pour toi, tu as suivi de près mon enseignement, ma conduite, mes résolutions, ma foi, ma douceur, ma charité, ma constance, mes persécutions, mes souffrances. À quelles souffrances n’ai-je pas été exposé à Antioche, à Icone, à Lystre ? Quelles persécutions n’ai-je pas supportées ? Et le Seigneur m’a délivré de toutes. Or, tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés.

2 Timothée 3.1/12

Nous voilà donc confrontés à un choix difficile. Ou bien nous suivons la voie du monde, et nous voyons comment l’apôtre Paul énumère toutes les débauches de la mondanité des temps de la fin, ou bien nous ne mangeons pas de ce pain-là, nous décidons d’obéir à la parole de Dieu, et nous acceptons la persécution. Si nous avons pris cet engagement, nous ne serons pas persécutés seulement par des inconvertis, nous le serons par des gens qui auront l’apparence de la piété, mais qui auront renié ce qui en fait la force. Nous le serons par des gens qui vont à l’église et prêchent l’Évangile, mais un évangile revu et corrigé selon l’esprit du monde, un évangile « politiquement correct » qui ménagera la chèvre et le chou. S’il m’est arrivé de subir des moqueries, ou même du harcèlement au travail, à cause de ma foi, je ne peux pas prétendre avoir été réellement persécuté, tandis que Paul, au contraire, sait de quoi il parle. Rappelons les versets 10 et 11 :

Pour toi, tu as suivi de près mon enseignement, ma conduite, mes résolutions, ma foi, ma douceur, ma charité, ma constance, mes persécutions, mes souffrances. À quelles souffrances n’ai-je pas été exposé à Antioche, à Icone, à Lystre ? Quelles persécutions n’ai-je pas supportées ? Et le Seigneur m’a délivré de toutes.

Devons-nous craindre la persécution ?

Oui, si nous comptons sur notre force et notre vaillance, nous avons de bonnes raisons de trembler. Si nous attendons la dernière extrémité pour aller chez le dentiste, nous disons en nous-mêmes : « Qu’est-ce qui va se passer si je dois être torturé. Je n’aurai jamais la force et je renierai Dieu. »

Mettons au contraire toute notre confiance dans les promesses de Dieu qui nous répète sans cesse :

L’Éternel combattra pour vous ; et vous, gardez le silence.

Exode 14.14

Je me pose la même question depuis le jour de ma conversion sans prétendre avoir trouvé la bonne réponse :

« La persécution est-elle un mal nécessaire ? Devons-nous prier pour que la persécution vienne sur notre pays ? »

Non, je n’ai jamais prié pour cela. La persécution viendra, que nous le voulions ou non. N’allons pas chercher le fouet pour nous faire battre !

Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés.

Nous ne pouvons que constater à quel point, dans la parole de Dieu, tout est équilibré. On pourrait la comparer à une balance de Roberval. C’est vrai qu’on n’en voit plus beaucoup. Sur un plateau de cette balance, je mets le péché, le jugement, la condamnation, le diable, l’enfer... Sur l’autre plateau, je mets le sang de Jésus, le sacrifice de l’Agneau, le pardon des péchés, la vie éternelle, la grâce... ma balance se tiendra en parfait équilibre. Si je ne parle que du péché, du Diable et de l’enfer, mes auditeurs vont se culpabiliser, sans aucun espoir de salut : « De toute façon, je n’arrête pas de pécher, je ne suis pas assez saint pour espérer le salut ! » Mais si au contraire, je ne parle que de la grâce, les mêmes auditeurs vont se confiner dans une fausse sécurité : « Si je vis dans le péché, ce n’est pas grave ; Dieu pardonne ! »

Nous trouvons cet équilibre dans notre méditation d’aujourd’hui. Si j’ai longuement parlé de ceux qui veulent vivre selon la chair, voyons de plus près la position de Paul, qu’a-t-il placé sur le deuxième plateau de sa balance ?

Relisons le verset 14 :

Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde !

Le monde est crucifié pour moi, cela signifie que le monde n’a plus aucun pouvoir sur moi. Et moi, je suis crucifié pour le monde, ce qui signifié que je glorifie par ma vie le Christ crucifié, et je n’ai pas besoin que le monde m’enseigne quoi que ce soit, ni où je dois aller, ni ce que je dois faire, ni quel dieu je dois adorer, ni comment je dois l’adorer.

Nous avons vu au verset 13 :

Car les circoncis eux-mêmes n’observent point la loi ; mais ils veulent que vous soyez circoncis, pour se glorifier dans votre chair.

Il arrive que l’on impose aux chrétiens certaines lois tout en laissant de côté des aspects importants de la loi véritable. Certains chrétiens sont très exigeants envers les autres et très indulgents envers eux-mêmes.

J’ai connu un jeune couple qui faisait le tour de toutes les églises parce qu’ils s’étaient mis dans la tête que les chrétiens devaient manger cacher. Je ne suis pas contre le fait qu’un chrétien décide de ne pas manger de viande ou de ne pas boire de vin, ou s’impose certaines abstinences, tant que cela relève s’une conviction personnelle, mais je suis scandalisé de voir certains frères vouloir imposer aux autres une loi qu’ils se sont forgée. Si un chrétien pense que c’est mieux pour lui de manger cacher, pourquoi pas, ça le regarde, mais le couple dont nous parlons a fait le tout de toutes les églises en quête d’un pasteur qui lui aurait dit :

« Vous avez raison ; un chrétien doit manger cacher, c’est obligatoire. »

Et faute d’avoir trouvé ce genre d’église, ils ne vont plus nulle part.

Paul, au contraire, ne se glorifie pas de règles ni de régime alimentaire, ni de sa circoncision. Il se glorifie plutot d’une chose dont on n’a pas lieu de se glorifier, il affirme que, pour se glorifier de la croix de Christ, il faut être tout de même un petit peu fou et accepter de passer pour un nigaud aux yeux du monde :

Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous, ou est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? Je rends grâces à Dieu de ce que je n’ai baptisé aucun de vous, excepté Crispus et Gaïus, afin que personne ne dise que vous avez été baptisés en mon nom. J’ai encore baptisé la famille de Stéphanas ; du reste, je ne sache pas que j’aie baptisé quelque autre personne. Ce n’est pas pour baptiser que Christ m’a envoyé, c’est pour annoncer l’Évangile, et cela sans la sagesse du langage, afin que la croix de Christ ne soit pas rendue vaine. Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. Aussi est-il écrit : Je détruirai la sagesse des sages, Et j’anéantirai l’intelligence des intelligents. Où est le sage ? Où est le scribe ? où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ? Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse : nous, nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs. Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes ; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. Or, c’est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, lequel, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification et rédemption, afin, comme il est écrit, Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur.

1 Corinthiens 1.13/31

Rappelons le contexte dans lequel ces choses ont été écrites :

Il y avait des clans dans l’église de Corinthe en fonction de préférences humaines :

« Moi j’aime bien Paul.

– Moi je préfère Apollos.

– Ah non ! Moi je suis pour Barnabas !

– Et moi, je suis pour Christ ! »

Cela peut arriver dans nos églises :

« Ah ! Moi j’aime bien quand c’est René qui prêche.

– Ah non ! Moi je préfère quand c’est Robert, je le trouve plus dynamique, René, il m’endort. »

C’est ainsi que les choses commencent, et l’église est divisée.

Par ces paroles que nous venons de lire, Paul, remet chacun à sa place.

« Vous vous glorifiez parce que vous êtes circoncis, ou parce que vous célébrez le culte le samedi plutôt que le dimanche, parce que vous partagez la cène avec du jus de raisin et du pain azyme. Si vous voulez vous glorifier, glorifiez-vous plutôt en Christ, ainsi, vous glorifierez le Christ qui vit en vous. » Et n’oubliez pas que Dieu se sert des faibles pour confondre les forts. Souvenons-nous de Naaman, général en chef de l’armée syrienne, avec ses cinq étoiles sur le calot, qui a été conduit vers le salut par une petite esclave. Non seulement son corps a été guéri de la lèpre, mais son cœur a été guéri du péché.

Paul a donc choisi de se glorifier de la croix en prêchant Christ crucifié.

C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ ; car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort.

1 Corinthiens 12.10

Devons-nous donc nous inquiéter pour notre avenir ? Dans le désert, Dieu n’est-il pas capable de faire tomber la manne ? Il peut le faire aujourd’hui, ou bien employer d’autres moyens afin que nous ne mourions ni de faim ni de soif au milieu du désert. Au contraire, nous dirons :

« Pourquoi ai-je douté ? N’est-ce pas dans ma faiblesse que je suis fort ? »

Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous. Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité ; dans la détresse, mais non dans le désespoir ; persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non perdus ; portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle. Ainsi la mort agit en nous, et la vie agit en vous.

2 Corinthiens 4.7/12

Le trésor, c’est Jésus-Christ qui vit en nous, et le vase de terre, c’est notre corps.

Quel encouragement dans ces paroles de l’apôtre ! Il ne se contente pas de prêcher : « Vous verrez, tout ira bien, il suffit d’avoir la foi et de dire Alléluia trois fois par jour. » Paul a vécu tout cela et ne parle pas pour ne rien dire. Il a connu la souffrance, la misère, la persécution, il a même été lapidé. Ses paroles d’encouragement sont des paroles pleines de vie auxquelles nous pouvons faire confiance.

Paul dit aussi à son disciple Timothée qu’il existe des vases d’argent et d’or qui sont des vases d’honneur, et des vases de terre qui sont des vases d’usage vil et des vases de honte. Comprenons bien ce que cela signifie, en ce temps-là, les lieux de commodités n’existaient pas, inutile d’en préciser davantage. Dans ces vases de terre, il y avait tous nos péchés, nos débauches, nos adultères, notre ivrognerie, et Jésus a pris ces vases de terre. Au lieu de les jeter dans la décharge publique, il les a vidés, il a lavé l’intérieur, et il y a installé sa vie nouvelle. Quel inestimable trésor ! Ce vase de terre, bien qu’il soit toujours en argile, est devenu un vase d’honneur.

Ce vase qui sentait si mauvais à cause de ce qu’il contenait, sent maintenant la bonne odeur de Jésus-Christ.

Venons-en maintenant au verset 15 :

Car ce n’est rien que d’être circoncis ou incirconcis ; ce qui est quelque chose, c’est d’être une nouvelle créature.

Paul revient à l’essentiel :

 

 

Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ.

Romains 8.1

Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles.

2 Corinthiens 5.17

Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l’impudicité, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie. C’est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion, parmi lesquels vous marchiez autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés. Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l’animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche. Ne mentez pas les uns aux autres, vous étant dépouillés du vieil homme et de ses œuvres, et ayant revêtu l’homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé. Il n’y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre ; mais Christ est tout et en tous.

Colossiens 3.5/11

Nous en arrivons donc à la conclusion qui n’est pas la mienne, mais celle de la Bible :

Et celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit : Écris ; car ces paroles sont certaines et véritables.

Apocalypse 21.5

Il a fait toutes choses nouvelles dans notre vie, dans notre corps. De ce vase de terre, ce vase de honte, ce vase que l’on cache, il a fait un vase d’honneur.

Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu ? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes ? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ. Je vous déclare, frères, que l’Évangile qui a été annoncé par moi n’est pas de l’homme ; car je ne l’ai ni reçu ni appris d’un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ.

Galates 1.10/12

Cette parole, notre Bible, n’est pas une parole d’homme, c’est véritablement une révélation de Jésus-Christ qui est venu jusqu’à nous. C’est pour cette raison qu’elle a tant été décriée, voire interdite. Ne nous berçons pas d’illusions, dans peu de temps, elle le sera aussi dans notre beau pays. Les huguenots disaient d’elle :

« Notre Bible est comme l’enclume : Tans plus à me frapper on s’amuse, tant plus de marteaux on en use. »