32. Les réponses de Jésus à Satan
Alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur, s’étant approché, lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
Le diable le transporta dans la ville sainte, le plaça sur le haut du temple, et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet ; Et ils te porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte contre une pierre. » Jésus lui dit : « Il est aussi écrit : Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu. »
Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit : « Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores. » Jésus lui dit : « Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul. »
Alors le diable le laissa. Et voici, des anges vinrent auprès de Jésus, et le servaient.
Matthieu 4.1/11
Nous remarquons en premier lieu que ce n’est pas le diable qui conduisit Jésus au désert, c’est le Saint-Esprit. Le désert, l’épreuve, la tentation, tout cela fait partie du plan divin pour former son serviteur. Ne soyons pas étonnés si, nous aussi, nous sommes conduits au désert pour y être tentés, non par l’Esprit, mais par Satan (Jacques 1.13).
Connaissant nos faiblesses (et, fort heureusement, Jésus les connaît aussi), le diable ne se fatigue pas trop pour nous trouver de bonnes tentations. Il ne se gêne pas pour minimiser la gravité de certains péchés :
« Une petite cigarette de temps en temps, ce n’est pas ça qui va te faire du mal ! Ce n’est pas comme si tu fumais trois ou quatre paquets par jour. »
Ou bien :
« Les fins de moi sont difficiles (surtout les trente derniers jours, aurait ajouté Coluche). Joue un peu au tiercé, on ne sait jamais. Ce n’est pas comme si tu claquais toute ta paie au casino. Et puis, de toute façon, si tu gagnes, tu feras un don à l’église. »
Mais quand il s’en prend à Jésus, il sait qu’il s’attaque à du haut de gamme, il emploie donc des moyens plus subtils.
Nous préférerons nous attacher aux réponses de Jésus plutôt qu’aux arguments de l’adversaire.
L’homme ne vivra pas de pain seulement,
Vous observerez et vous mettrez en pratique tous les commandements que je vous prescris aujourd’hui, afin que vous viviez, que vous multipliiez, et que vous entriez en possession du pays que l’Éternel a juré de donner à vos pères. Souviens-toi de tout le chemin que l’Éternel, ton Dieu, t’a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour savoir quelles étaient les dispositions de ton cœur et si tu garderais ou non ses commandements. Il t’a humilié, il t’a fait souffrir de la faim, et il t’a nourri de la manne, que tu ne connaissais pas et que n’avaient pas connue tes pères, afin de t’apprendre que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vit de tout ce qui sort de la bouche de l’Éternel. Ton vêtement ne s’est point usé sur toi, et ton pied ne s’est point enflé, pendant ces quarante années. Reconnais en ton cœur que l’Éternel, ton Dieu, te châtie comme un homme châtie son enfant.
Deutéronome 8.1/5
Ici encore, nous retrouvons le désert et le nombre quarante, type de l’épreuve. Quarante ans. Quarante ans de souffrance, d’humiliation, de punition aussi, mais quarante ans durant lesquels Israël a reçu le pain du ciel : il t’a nourri de la manne. Les riches ne savent pas ce que c’est que dépendre du Dieu pour leur pain quotidien, c’est pourquoi il leur est si difficile d’entrer dans le royaume de Dieu (Matthieu 19.24), mais ceux qui servent humblement le Seigneur ont appris à en dépendre au jour le jour. Ayant vécu presque quarante ans de vie chrétienne, je puis témoigner qu’il n’a jamais été en rupture de stock.
L’expérience d’Israël au désert, c’est aussi celle de Jésus quand il vivait sur la terre, c’est aussi la nôtre.
Foin des apôtres de la prospérité qui possèdent des villas sur la côte californienne auprès desquelles le château de Versailles fait figure de coron. Parmi ces milliardaires de la simonie organisée, il y en a même un qui s’appelle Dollar. Ça ne s’invente pas !
Jésus lui répondit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête.
Matthieu 8.20
Jésus devait être un bien mauvais chrétien pour avoir été aussi pauvre.
Non, servir Dieu n’est pas une facilité. Jésus a-t-il promis que ses enfants ne seraient jamais malades, ou qu’ils n’auraient jamais de problèmes, qu’ils iraient à Courchevel tous les hivers et au Lavandou tous les étés ? Jésus ne nous a pas promis le superflu, mais il pourvoit au nécessaire : notre pain quotidien.
Il nous promet bien plus : le pain nourrit le corps, mais il ne nourrit pas l’esprit. Et l’esprit, c’est la vie. C’est pourquoi lui-même, le pain de vie (Jean 6.48), se propose de nourrir notre esprit par sa parole.
« Quand Dieu parle, dit Luther, il ne prononce pas de simples paroles, mais des choses réelles. Ainsi le soleil et la lune, le ciel et la terre, Pierre et Paul, toi et moi, nous ne sommes que des paroles de Dieu. »
On se nourrit de sa parole par l’obéissance, elle nous permet de vivre en communion avec Dieu, elle nous fait bénéficier de sa présence. Si nous nous laissons nourrir de ce pain-là, la bénédiction qui en résulte ne sera pas matérielle, mais spirituelle, elle est même souvent associée à la souffrance.
Jésus, pendant ces quarante jours au désert a choisi l’obéissance au Père et à sa parole. Combien cette nourriture lui fut-elle plus consistante que les quelques pierres qu’il aurait transformées en pains ?
D’ailleurs, lorsque nous rejoindrons notre patrie céleste, nous aurons l’occasion de rencontrer d’autres bienheureux avec lesquels nous partagerons nos expériences terrestres :
« Ah moi ! J’ai été vachement béni ! J’ai commencé à réparer des mobylettes dans mon garage, et maintenant, j’ai des usines à New York, à Londres, à Changhaï, partout dans le monde. Vraiment, j’ai été béni !
– Moi c’est pareil. Quand j’ai quitté l’université, je n’avais plus un centime, j’ai commencé à travailler comme livreur de pizzas. Quand j’ai quitté la terre, j’avais un étage pour moi tout seul, avenue Foch, une villa à Cannes avec vue sur la mer, et pour aller de l’un à l’autre, j’avais mon avion. Vraiment, j’ai été béni !
– Moi je m’appelle Laurent. J’ai prêché l’Évangile aux païens, j’en ai vu pleurer, j’en ai vu brûler leurs idoles, j’en ai vu renoncer à la magie, j’en ai baptisé des centaines qui se sont mis à prêcher à leur tour. Ça n’a pas plu aux autorités. Ils m’ont fait griller comme une merguez, mais pendant que je brûlais, je louais le Seigneur. Il m’a soutenu jusqu’au bout. Oui, vraiment, j’ai été béni !
– Moi, je m’appelle Sébastien. J’ai prêché l’Évangile, j’ai vu de vraies conversions, j’ai été l’instrument d’un véritable réveil. Ça n’a pas plu aux puissants. Ils m’ont condamné à être fusillé. Seulement, à mon époque, les fusils n’existaient pas, alors ils m’ont fusillé avec des flèches. Vraiment, j’ai été béni ! »
Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu.
Vous remarquerez que, parmi ces trois interventions, c’est la seule fois que Satan cite les Écritures : il est écrit.
Le diable connaît très bien la Bible, je le dis à ma grande honte, il la connaît certainement mieux que moi. En revanche, c’est une vraie bille en herméneutique, ce qui veut dire qu’il est incapable de comprendre et d’expliquer un verset dans son contexte, et il dit n’importe quoi.
« Tu ne vas pas au Colibri avec tes copains samedi soir ? Ah oui ! C’est vrai, tu es chrétien, donc tu n’as pas le droit d’aller danser. Mais ce n’est écrit nulle part, ça, dans la Bible. Au contraire, même le fameux roi David, il a dansé, ça, c’est écrit ! Comment ? Qu’est-ce que tu dis ? Si tu vas faire la nouba jusqu’à quatre heures, tu as peur de ne pas être frais dimanche matin à l’église ? Et bien alors ? Qu’est-ce qui t’empêche de faire la grasse matinée ? Manquer deux ou trois cultes par mois, tu ne vas pas aller en enfer pour ça ! Et d’ailleurs, il est écrit : il en donne autant à ses bien-aimés pendant leur sommeil – Psaume 127, verset 2. »
Voici donc le texte que Satan a cité en en tordant le sens :
Celui qui demeure sous l’abri du Très-Haut Repose à l’ombre du Tout Puissant.
Je dis à l’Éternel : Mon refuge et ma forteresse, Mon Dieu en qui je me confie !
Car c’est lui qui te délivre du filet de l’oiseleur, De la peste et de ses ravages.
Il te couvrira de ses plumes, Et tu trouveras un refuge sous ses ailes ;
Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse. Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit,
Ni la flèche qui vole de jour, Ni la peste qui marche dans les ténèbres, Ni la contagion qui frappe en plein midi.
Que mille tombent à ton côté, Et dix mille à ta droite, Tu ne seras pas atteint ;
De tes yeux seulement tu regarderas, Et tu verras la rétribution des méchants.
Car tu es mon refuge, ô Éternel ! Tu fais du Très-Haut ta retraite.
Aucun malheur ne t’arrivera, Aucun fléau n’approchera de ta tente.
Car il ordonnera à ses anges De te garder dans toutes tes voies ;
Ils te porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte contre une pierre.
Tu marcheras sur le lion et sur l’aspic, Tu fouleras le lionceau et le dragon.
Puisqu’il m’aime, je le délivrerai ; Je le protégerai, puisqu’il connaît mon nom.
Il m’invoquera, et je lui répondrai ; Je serai avec lui dans la détresse,
Je le délivrerai et je le glorifierai.Je le rassasierai de longs jours,
Et je lui ferai voir mon salut.
Psaume 91
Et voici celui par lequel Jésus riposte :
Vous ne tenterez point l’Éternel, votre Dieu, comme vous l’avez tenté à Massa.
Deutéronome 6.16
Essayons de nous rappeler : qu’est-ce qui s’est passé à Massa ?
Toute l’assemblée des enfants d’Israël partit du désert de Sin, selon les marches que l’Éternel leur avait ordonnées ; et ils campèrent à Rephidim, où le peuple ne trouva point d’eau à boire. Alors le peuple chercha querelle à Moïse. Ils dirent : « Donnez-nous de l’eau à boire. » Moïse leur répondit : « Pourquoi me cherchez-vous querelle ? Pourquoi tentez-vous l’Éternel ? » Le peuple était là, pressé par la soif, et murmurait contre Moïse. Il disait : « Pourquoi nous as-tu fait monter hors d’Égypte, pour me faire mourir de soif avec mes enfants et mes troupeaux ? » Moïse cria à l’Éternel, en disant : « Que ferai-je à ce peuple ? Encore un peu, et ils me lapideront. » L’Éternel dit à Moïse : « Passe devant le peuple, et prends avec toi des anciens d’Israël ; prends aussi dans ta main ta verge avec laquelle tu as frappé le fleuve, et marche ! Voici, je me tiendrai devant toi sur le rocher d’Horeb ; tu frapperas le rocher, et il en sortira de l’eau, et le peuple boira. » Et Moïse fit ainsi, aux yeux des anciens d’Israël. Il donna à ce lieu le nom de Massa et Meriba, parce que les enfants d’Israël avaient contesté, et parce qu’ils avaient tenté l’Éternel, en disant : « L’Éternel est-il au milieu de nous, ou n’y est-il pas ? »
Exode 17.1/7
Moïse trimballe l’assemblée d’Israël comme un boulet, jamais contents, toujours en train de rouspéter. Voilà qu’à présent ils réclament de l’eau ! Et Moïse leur répond : « Pourquoi tentez-vous l’Éternel (vs2) ? »
En quoi les Israélites ont-ils tenté Dieu ? La réponse se trouve au verset 7. Ils ont tenté l’Éternel en disant : « L’Éternel est-il au milieu de nous, ou n’y est-il pas ? »
Ils ont voulu lui faire du chantage :
« Tu as intérêt à nous trouver de l’eau, sinon…
– Sinon quoi ?
– Eh bien ! Ça ne va pas aller ! On ne va plus te suivre. Nous retournerons aux dieux égyptiens, puisque c’est comme ça ! »
Et cet incident nous amène à la question suivante : comment nous, chrétiens, pouvons-nous nous laisser aller à tenter Dieu ?
Quand j’ai lu la Bible pour la première fois, je n’ai pas tout compris. Les fois suivantes non plus, d’ailleurs. J’avais mon interprétation particulière de l’épisode d’Élie et des prophètes de Baal (1 Rois 18). Je me disais :
« C’est un malin, Élie ! Il va s’arranger pour mettre Dieu dans une telle situation qu’il va être obligé de faire un miracle. Déjà que sa cote de popularité ne casse rien, s’il ne se bouge pas, il n’y aura plus personne qui croira en lui. »
Non ! Ça ne s’est pas passé comme ça ! Dieu n’a de compte à rendre à personne. J’imagine plutôt qu’un jour, l’Éternel appelle son serviteur :
« Élie, as-tu la foi ?
– Oui, Seigneur.
– As-tu vraiment la foi ?
– Ben… oui.
– Alors tu vas me convoquer tous ces guignols au mont Carmel et voilà ce que tu vas faire… »
Tenter Dieu, c’est vouloir le manipuler, l’obliger, par des démonstrations spectaculaires, à prouver qui il est. Si je ne vois pas un miracle, je ne croirai pas en toi. Si tu me guéris, je me convertirai. Sinon, niet !
Alors quelques-uns des scribes et des pharisiens prirent la parole, et dirent : « Maître, nous voudrions te voir faire un miracle. » Il leur répondit : « Une génération méchante et adultère demande un miracle ; il ne lui sera donné d’autre miracle que celui du prophète Jonas. Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. »
Matthieu 12.38/40
Voilà des hommes qui ont tenté Dieu : nous voudrions te voir faire un miracle. Dieu est le Dieu des miracles, mais il ne se donne pas en spectacle. Ce miracle demandé, les scribes et les pharisiens l’ont déjà eu dans l’histoire de Jonas, type de la mort et de la résurrection de Jésus. Chacun sait que Jonas n’a pas pu être avalé par une baleine, il était trop gros pour passer entre les fanons. En revanche, il aurait très bien pu se faire gober par un grand cétacé, par exemple un cachalot.
Il est cependant impossible qu’il ait passé le ouiquende dans la carcasse de la bête. Il y serait vite mort asphyxié. À moins que…
À moins que ce cachalot ait souffert d’aérophagie. Dieu pense vraiment à tout.
On peut tout aussi bien tenter Dieu en s’exposant inutilement au danger, tout comme Samson qui pensait que, de toute façon, il s’en sortirait, comme toujours.
Je connaissais bien avant ma conversion l’expression : « Il ne faut pas tenter le diable », mais quand on tente le diable, on tente Dieu. Je m’étonne que les chrétiens les plus spirituels soient souvent les plus mauvais conducteurs. Un jour, j’avais été invité à prêcher dans une ville assez éloignée de chez moi. Le pasteur me reçoit avec les questions d’usages :
« Ça va ? Tu as fait bonne route ?
– Oui.
– Ça t’a fait partir à quelle heure ?
– Huit heures.
– Tu as mis tout ce temps-là ? Tu n’as pas eu de problème sur la route, au moins ?
– Non, j’ai respecté les limitations de vitesse ».
N’oublions pas que l’apôtre Paul, lui aussi, nous donne cet avertissement :
Or, ces choses sont arrivées pour nous servir d’exemples, afin que nous n’ayons pas de mauvais désirs, comme ils en ont eu. Ne devenez point idolâtres, comme quelques-uns d’eux, selon qu’il est écrit : « Le peuple s’assit pour manger et pour boire ; puis ils se levèrent pour se divertir. » Ne nous livrons point à l’impudicité, comme quelques-uns d’eux s’y livrèrent, de sorte qu’il en tomba vingt-trois mille en un seul jour. Ne tentons point le Seigneur, comme le tentèrent quelques-uns d’eux, qui périrent par les serpents. Ne murmurez point, comme murmurèrent quelques-uns d’eux, qui périrent par l’exterminateur. Ces choses leur sont arrivées pour servir d’exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles. Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber !
1 Corinthiens 10.6/12
Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.
Dans cette troisième riposte, Jésus ne cite pas un verset textuellement, il synthétise plusieurs versets de la Torah, mais c’est toujours la parole de Dieu, et sa divine pensée qu’il n’altère en aucune façon :
Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face.
Deutéronome 5.7
Tu craindras l’Éternel, ton Dieu, tu le serviras, et tu jureras par son nom.
Deutéronome 6.13
Écoute, Israël ! l’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel.
Deutéronome 6,4
Jésus rappelle deux vérités fondamentales :
- Dieu est unique : il n’y en a pas d’autre.
- Il est interdit d’adorer aucun objet, ou aucune personne que ce Dieu unique.
Ces affirmations sont si évidentes qu’il me paraît inutile de les développer.
Ce qui me paraît remarquable, c’est l’insistance de Jésus sur le service de ce Dieu unique : « Tu le serviras lui seul. »
Et il enfonce le clou dans son célèbre sermon sur la montagne :
Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon.
Matthieu 6.24
Servir deux maîtres, servir Dieu pour de l’argent, comme Simon, le magicien de Samarie. Jésus les appelle des mercenaires. Ils sont nombreux aujourd’hui, et pas seulement aux États-Unis !
Avez-vous remarqué que cette affirmation de Jésus est suivie d’un discours sur l’inquiétude : « C’est pourquoi je vous dis, ne vous inquiétez pas… » Le Seigneur établit donc une relation entre les inquiétudes et le fait d’aimer l’argent.
Celui qui s’inquiète se demande s’il trouvera assez d’argent pour finir le mois, pour acheter à manger, pour s’habiller convenablement, pour payer son loyer, pour payer son eau, pour payer son gaz… alors, pour éviter ces désagréments, il n’y a qu’une solution, trouver de l’argent.
Attention ! Je n’ai pas dit que les personnes qui ont tendance à s’inquiéter sont forcément avares et cupides, mais qu’une de ces tendances peut devenir la conséquence de l’autre. C’est pourquoi Jésus nous dit : ne vous inquiétez pas, servez Dieu avec foi, vos petits soucis de fin de mois, je m’en occupe.
Mais il existe bien d’autres maîtres que nous pourrions servir à la place de Dieu ; le second de ces maîtres, c’est notre moi, notre ego, notre confort, notre satisfaction, notre réputation : je me suis construit tout seul, moi monsieur !
Je sens dans la dernière réponse de Jésus comme une petite pointe de mépris ; peut-être que je me trompe : allez ! retire-toi, Satan, je t’ai assez entendu, va donc voir ailleurs si j’y suis !
Cela ne sert à rien de discutailler avec lui : oui, mais tu comprends…
Sachons lui dire, nous aussi : retire-toi Satan, car il est écrit…
Ne le craignons pas lorsqu’il essaie de nous impressionner par une érudition biblique superficielle. Nous l’avons dit : il connaît peut-être dix mille versets par cœur, mais il est incapable de comprendre quoi que ce soit de la parole de Dieu ; c’est pourquoi il est l’instigateur de tant d’hérésies et de tant de sectes.
Répondons-lui donc : tu ne comprends rien à ce que tu lis. Il est écrit aussi…
N’oublions pas que Dieu nous a donné une arme efficace. Satan n’a pas le Saint-Esprit, ce serait un comble ! Nous, nous l’avons et nous pouvons compter sur son soutien.
Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes. Mettez-vous en garde contre les hommes ; car ils vous livreront aux tribunaux, et ils vous battront de verges dans leurs synagogues ; vous serez menés, à cause de moi, devant des gouverneurs et devant des rois, pour servir de témoignage à eux et aux païens. Mais, quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à l’heure même ; car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.
Matthieu 10.16/20
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