19. La compassion de l’ami
Ouvrons ensemble notre Bible sur l’un des textes les plus anciens : le livre de Job.
L’homme désespéré a droit à de la compassion de la part d’un ami, oui, même s’il cessait de révérer le Tout-Puissant. (Version du « Semeur »)
Celui qui souffre a droit à la compassion de son ami, même quand il abandonnerait la crainte du Tout-Puissant. (Nouvelle Édition de Genève)
Job 6.14
Certains savent parler de ce qu’ils ne connaissent pas et s’entretiennent de vos propres expériences comme si elles les avaient vécues elles-mêmes.
Job, en revanche, nous parle de la souffrance : « Celui qui souffre… » Si une figure vétérotestamentaire peut nous parler de la souffrance, il s’agit assurément de lui. Au moment où il prononce cette phrase, il n’évoque pas quelque lointain souvenir. Job est bel et bien plongé dans la souffrance. Toute sa vie vient de s’écrouler : sa maison est détruite, tous ses biens sont perdus, ses enfants sont morts, sa femme a renié Dieu, sa santé est ruinée. Et tous ces malheurs se produisent en l’espace d’un souffle. « Celui qui souffre a droit à la compassion de ses amis. » Des amis, Job en a, justement. Et il en a précisément trois qui vont peut-être user de leur droit de compassion. Trois vieux penseurs, trois beaux parleurs qui prétendent tout savoir de la vie et tout connaître des pensées de Dieu. Trois prêcheurs qui prétendent lui donner une leçon sur la souffrance, ses causes et ses effets. Mais aucun d’eux n’avait vécu ce que Job endurait. Ceux qui n’ont pas souffert ne connaissent pas la compassion. Compassion signifie étymologiquement : « souffrir avec ».
Nous connaissons quelqu’un qui est vraiment digne de nous enseigner au sujet de la souffrance pour avoir lui-même beaucoup souffert. Il s’agit de notre Seigneur Jésus-Christ. Il nous a montré l’exemple de la souffrance, il nous a aussi montré celui de la compassion.
Ceux qui sont appelés à servir Jésus-Christ sont également appelés à souffrir. Moïse, avant d’être qualifié pour conduire le peuple de Dieu, a dû vivre quarante pénibles années de désert. Cette souffrance au désert est indispensable à la formation de chaque ouvrier.
Que pourrait dire à ses brebis meurtries un pasteur qui n’aurait jamais souffert : « Ce n’est rien tout cela, ma sœur, dites alléluia ! et tout ira mieux. »
Non, le pasteur qui n’a jamais connu la souffrance ne peut avoir compassion de ses brebis. Lisons plutôt :
Mais le mercenaire, qui n’est pas le berger, et à qui n’appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis, et prend la fuite ; et le loup les ravit et les disperse.
Jean 10.12
Voici un mercenaire qui trouve ses brebis dans la détresse : aucune compassion ! Leur sort ne l’intéresse pas. Ce qui compte pour lui, c’est sa sécurité, son confort, alors il va se mettre à l’abri. Il ne se met pas en peine des brebis. L’indifférence accompagne la recherche de son propre intérêt : la première place dans l’église, le prestige, le privilège de faire valoir son talent d’orateur.
La souffrance de mon frère est constamment en face de moi. Dans mon église, j’ai des frères qui souffrent pour de multiples raisons, et certains souffrent en silence, sans jamais se plaindre à quiconque. D’autres, malgré leur souffrance, continuent de proclamer que Dieu est fidèle et bon, que Jésus les a libérés et qu’il a mis de la paix et de la joie dans leurs cœurs. Quels merveilleux témoins !
La maladie est une cause de souffrance. Je crois au Dieu qui guérit, mais nous ne devons pas tomber dans le piège qui consiste à considérer le Seigneur comme une machine à miracles.
En théorie, il n’y aurait alors pas d’exception : dans les églises qui pratiquent l’imposition des mains, tous ceux qui font la queue seront guéris. En pratique, c’est autre chose. Et nos théologiens de s’interroger : pourquoi tant de gens n’obtiennent-ils pas la guérison ?
Trois éléments sont à considérer : Dieu dont la Bible dit : « C’est lui qui te guérit de toutes tes maladies », le pasteur qui impose les mains, et le malade qui n’est pas guéri.
Ce n’est pas la faute de Dieu, bien sûr.
Ce n’est pas non plus la faute du pasteur, allons ! Soyons sérieux !
Il ne reste que notre pauvre malade, bouc émissaire et victime expiatoire. Quand on ne lui dit pas d’emblée qu’il a un interdit dans sa vie, on lui sert une formule ponce-pilatoïdale : « C’est parce que vous n’avez pas saisi votre guérison par la foi. Saisissez votre guérison par la foi et vous serez guéri. »
La souffrance de mon frère peut venir de la persécution, et ceci même au sein de la prétendue démocratie. Certains sont persécutés dans leur travail, les autres dans leur famille ou dans leur voisinage. Si nous avons une famille convertie, ou tolérante, sachons réaliser que c’est un privilège.
Lorsque j’ai débuté dans le ministère, comme pasteur stagiaire-stagiaire, je devais assurer dans la même journée deux réunions dans un village éloigné de l’église mère, une l’après-midi, une le soir. Cette petite assemblée était réunie presque au complet le soir, mais l’après-midi, il n’y avait que trois ou quatre personnes, dont une mère et sa fille. J’avais alors demandé au pasteur s’il n’était pas plus judicieux de supprimer la réunion de l’après-midi et de demander à ces braves gens de venir le soir.
« Nous ne pouvons pas faire cela, m’a-t-il répondu, parce que ces deux sœurs ne peuvent venir que l’après-midi, en cachette, pendant que le mari est au travail. »
Cela m’a paru, effectivement une bonne raison. D’ailleurs, l’auteur de l’épître aux Hébreux nous exhorte à ne pas oublier ceux qui sont persécutés à cause de leur foi :
Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez aussi prisonniers ; de ceux qui sont maltraités, comme étant aussi vous-mêmes dans un corps.
Hébreux 13.3
Il n’est pas malaisé de comprendre que les véritables amis se reconnaissent dans les jours de détresse, Job lui-même en fait la cruelle expérience quand il déclare :
Ceux que j’avais pour confidents m’ont en horreur, Ceux que j’aimais se sont tournés contre moi.
Job 19.19
En est-il autrement parmi les chrétiens ? Est-ce que « celui qui souffre a droit à la compassion de ses amis », de ses frères ?
Le sage Salomon a su reconnaître la différence entre l’ami intéressé qui vous aime pour votre réputation, pour votre table ou pour votre cave, et le véritable ami qui est prêt à traverser avec vous, s’il le faut, la « vallée de l’ombre de la mort ».
L’ami aime en tout temps, Et dans le malheur il se montre un frère.
Proverbes 17.17
Chaque chrétien a été investi d’une mission auprès des frères éprouvés :
Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ.
Galates 6.2
Job va beaucoup plus avant dans ses affirmations :
Celui qui souffre a droit à la compassion de son ami, même quand il abandonnerait la crainte du Tout-Puissant.
Job 6.14
Beaucoup pensent différemment, à commencer par les fameux amis de job. « Celui qui souffre a droit à la compassion de ses amis », soit. « Quand même il abandonnerait la crainte du Tout-Puissant », alors-là ! Non ! Il ne faut tout de même pas exagérer.
Aurez-vous un cœur compatissant et une main tendue vers votre ami rétrograde ?
Il existe deux façons d’abandonner la crainte du Tout-Puissant : la vraie et la fausse apostasie. Le faux rétrograde est celui qui, traversant une crise momentanée, s’éloigne de Dieu. Il se retire de la communion fraternelle, range sa Bible dans un tiroir, perd l’habitude de prier. Mais l’amour de Dieu est toujours dans le fond de son cœur et, à cause de cet amour qui ne l’a pas quitté, il se sent tôt ou tard repris par le Saint-Esprit. Il demande pardon au Seigneur et revient à une vie chrétienne normale. Je prends le risque d’affirmer que si Jésus à son retour vous trouve dans une telle situation, vous serez tout de même enlevé. Mais bien entendu, mon propos n’est pas de minimiser la gravité d’une séparation d’avec Dieu.
Le vrai rétrograde est celui qui s’est totalement détourné de Dieu. Peut-être, au départ, n’a-t-il pas expérimenté une authentique conversion, le fait est qu’il a tiré un trait sur sa vie chrétienne et dans son cœur, il n’y a plus la moindre trace d’amour pour celui qui, pourtant, a donné sa vie pour lui. L’apôtre Pierre parle de lui en ces termes :
En effet, si, après s’être retirés des souillures du monde, par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, ils s’y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition est pire que la première.
2 Pierre 2.20
Je ne vois plus mon frère venir à l’église, et pourtant il n’a pas déménagé. Vrai ou faux rétrograde, je suis en droit de m’inquiéter de son absence. J’en ai même le devoir.
Est-il devenu rétrograde à cause de lui-même ?
Il est possible qu’un péché non confessé soit à l’origine de sa chute. Pour les amis de Job, il n’y a pas d’autre explication à ses déboires.
Mais aurons-nous le courage d’admettre que, bien trop souvent, des chrétiens sont responsables de la chute d’autres chrétiens ? Je dois me poser cette question et y répondre honnêtement :
« Pourquoi mon frère a-t-il lâché la main du Seigneur ? Est-ce à cause de lui-même ? Est-ce à cause de ses frères en Christ ? Est-ce à cause de moi ? »
Certaines églises prient beaucoup pour les rétrogrades. Elles en ont une liste impressionnante. On peut dire qu’elles ressemblent au tonneau des Danaïdes : plus on les remplit et plus elles sont vides. Prier pour les rétrogrades sécurise ou déculpabilise dans bien des cas. Mon frère est rétrograde, c’est forcément sa faute, il était mal affermi dans la foi.
Préférons-nous plutôt agir et parler comme le pharisien de la parabole : « Merci Seigneur de ce que je te suis resté fidèle, et ramène à toi tous ceux qui t’ont quitté » ?
Il existe dans le monde évangélique des églises exclusives : hors de mon clocher, point de salut. Leur liste de rétrogrades fait alors apparaître une troisième forme d’apostasie, définie selon des critères humains : ceux qui ont « changé de friterie ». Ils ne font plus partie de leur paroisse, donc ils ne sont plus chrétiens.
Avez-vous remarqué l’attitude des chrétiens très spirituels quand par hasard, à Auchan ou Carrefour, ils se trouvent nez à nez avec un de ces renégats ? Il faut les voir détaler avec leur petit Caddie qui ne roule pas droit comme s’ils avaient rencontré le diable entre deux boîtes de ravioli !
Est-ce ainsi que celui qui souffre, bien souvent à cause de son église, bénéficie de la compassion de son ami ?
À l’instar de l’apôtre Paul, ayons de l’amour pour celui qui souffre, quand même il se révolterait contre Dieu. C’est à ce moment-là qu’il a le plus besoin de l’amour des chrétiens.
Paul, face à cette souffrance et à la chute de son frère, ressent déjà les brûlures de l’enfer. Quel amour !
Qui est faible, que je ne sois faible ? Qui vient à tomber, que je ne brûle ?
2 Corinthiens 11.29
Il est tragique de voir des assemblées perdre leurs frères, souvent dans l’indifférence. Certains même s’en réjouissent : « Celui-là, ce n’est pas une grosse perte ! »
L’Église est forcément confrontée au problème des brebis malades qui s’éloignent de la bergerie, faute d’y trouver des soins. Son rôle n’est-il pas de gagner des âmes au Seigneur ? Gagner des âmes éloignées en leur annonçant l’Évangile, mais aussi gagner son frère qui a péché ou qui traverse une crise spirituelle plus ou moins grave.
Que vous en semble ? Si un homme a cent brebis, et que l’une d’elles s’égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres sur les montagnes, pour aller chercher celle qui s’est égarée ? Et, s’il la trouve, je vous le dis en vérité, elle lui cause plus de joie que les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. De même, ce n’est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu’il se perde un seul de ces petits. Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.
Matthieu 18.12/15
L’Église a pour devoir d’exercer la compassion. Elle est composée de membres différents, ayant chacun leurs fardeaux. L’Église peut-elle se réjouir quand un de ses membres est dans l’épreuve ? Quand un homme a mal aux dents, c’est l’individu tout entier qui souffre. Il en est ainsi de l’Église que l’apôtre Paul compare à un corps composé de membres indissociables :
Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui.
1 Corinthiens 12.26
L’Église entière doit avoir été éprouvée par la souffrance pour avoir compassion de ceux qui souffrent.
J’ai souffert autrefois de migraine, et je remercie le Seigneur de m’en avoir délivré. Il s’agit de douleurs beaucoup plus violentes qu’une céphalée. Elles sont accompagnées de nausées, et parfois de troubles de la vue. Ceux qui n’en ont jamais souffert ne peuvent comprendre ce qu’on endure quand la crise apparaît : « Quel cinéma pour un malheureux mal de tête ! »
Beaucoup de mes frères et sœurs souffrent de migraines spirituelles. Qui en aura compassion ?
Je me rappelle cette chrétienne qui, chaque fois que quelqu’un lui confiait ses petits tracas répondait invariablement : « Je ne vous comprends pas, moi je n’ai pas tous ces problèmes ! »
Combien nous serions malheureux si Jésus donnait de telles réponses à nos prières !
Fort heureusement, Jésus s’est montré en modèle, pour ce qui touche la compassion. Il nous en a donné la meilleure leçon.
Jésus-Christ s’est révélé comme l’ami qui a compassion de celui qui souffre :
Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades.
Matthieu 14.14
Christ est celui qui a vu ta souffrance et s’en est véritablement ému. Sur la croix, il s’est chargé de ta maladie, et de ton péché qui en est la cause. Serais-tu aujourd’hui indifférent au malheur de celui qui est encore dans le péché, de celui que Satan tient lié dans la maladie ?
Jésus est aussi celui qui a compassion du rétrograde. Dans la célèbre parabole du « bon Samaritain », il se compare lui-même à cet étranger méprisé du peuple juif. Cet homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho, tournant ainsi le dos à la ville sainte pour se rendre dans une ville maudite par le peuple de Dieu, figure celui qui se détourne des voies divines pour rejoindre le monde. Satan et ses anges (les brigands) l’attendaient au tournant. Ce malheur ne lui serait pas arrivé s’il était demeuré fidèle, mais il ne manque pas de se produire lorsqu’on se détourne du Sauveur. À vue humaine, cette agression n’est que justice. C’est du moins ce qu’ont pensé le sacrificateur et le lévite qui pratiquaient une religion sans amour.
Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu’il le vit.
Luc 10.33
Jésus a compassion de celui qui souffre, quand même il aura abandonné la crainte du Tout-Puissant.
Nous nous souvenons comment Pierre, dans un moment de faiblesse et de crainte des hommes, a renié son Maître. Il était devenu rétrograde, mais il a très vite reconnu sa faute et s’en est repenti dans les larmes.
Jésus ressuscité se montre à ses disciples. Pierre est parmi eux. Il doit se sentir dans ses petits souliers. Imaginons l’attitude du Seigneur s’il s’était conduit comme beaucoup de gentils chrétiens, rencontrant un rétrograde sur son chemin. Il n’aurait pas changé de trottoir, parce qu’il n’en existait pas à cette époque, mais il se serait livré à toutes les simagrées propres aux pharisiens : il aurait déchiré son vêtement, il aurait secoué ses sandales, il aurait jeté de la poussière au-dessus de sa tête…
Jésus s’adresse à Pierre qui s’attendait à un savon carabiné.
Après qu’ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre : « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. » Jésus lui dit : Pais mes agneaux. Il lui dit une seconde fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis. Il lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois : M’aimes-
tu ? Et il lui répondit : Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis. »
Jean 21.15/17
Le Seigneur met Pierre en face de ses faiblesses. Il lui fait prendre conscience des limites de son amour, qu’il croyait sans défaillance. Par trois fois, Jésus lui dit : « Pais mes agneaux ; pais mes brebis ». Jésus aurait dû lui dire : « Je t’avais appelé à un ministère particulier, mais je me rends bien compte que tu n’es pas assez spirituel pour l’exercer. Tant pis, n’en parlons plus. » Mais il profite justement de cet entretien pour lui confirmer son appel. Merveilleux Seigneur !
Job n’a malheureusement pas trouvé, au milieu de sa souffrance, un véritable ami pour exercer la compassion.
Vous accablez un orphelin, Vous persécutez votre ami.
Job 6.27
Il a pourtant trouvé le réconfort et le rétablissement dans les paroles de l’Éternel.
Le chrétien qui souffre et qui tombe trouvera forcément en Jésus celui qui use de compassion. Trouvera-t-il chez ses frères le même amour que Christ a démontré ?
Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. Mais par-dessus toutes ces choses revêtez-vous de la charité, qui est le lien de la perfection.
Colossiens 3.12/14
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