67 Un grand-père, un père, un fils

Pour cette étude, nous devrions lire cinq chapitres entiers, mais nous nous limiterons aux points de repère. Je voudrais en effet vous parler de trois hommes, un grand-père, un père et un fils : trois rois de Juda, trois générations.

Ces rois ont un point commun : à un moment particulier de leur règne, ils ont été éprouvés par la guerre. Dieu leur a suscité des ennemis. De ces trois rois, un seul était juste : Ézéchias. Deux étaient impies : Achaz et son petit-fils Manassé.

Achaz, le grand-père

Achaz avait vingt ans lorsqu’il devint roi, et il régna seize ans à Jérusalem. Il ne fit point ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, comme avait fait David, son père. Il marcha dans les voies des rois d’Israël ; et même il fit des images en fonte pour les Baals, il brûla des parfums dans la vallée des fils de Hinnom, et il fit passer ses fils par le feu, suivant les abominations des nations que l’Éternel avait chassées devant les enfants d’Israël. Il offrait des sacrifices et des parfums sur les hauts lieux, sur les collines et sous tout arbre vert. L’Éternel, son Dieu, le livra entre les mains du roi de Syrie ; et les Syriens le battirent et lui firent un grand nombre de prisonniers, qu’ils emmenèrent à Damas. Il fut aussi livré entre les mains du roi d’Israël, qui lui fit éprouver une grande défaite.

2 Chroniques 28.1/5

Petite leçon de géographie. La ville de Jérusalem est construite sur la colline de Sion, elle est encadrée par deux vallées, dont la vallée de Hinnom (Gé-Hinnom en hébreu). Ce n’était pas un lieu touristique, on n’aimait pas s’y promener, car c’était un dépôt d’ordures, autrement dit, un symbole d’impureté pour les Hyérosolimitains.

Ils ont bâti des hauts lieux à Topheth dans la vallée de Ben-Hinnom, Pour brûler au feu leurs fils et leurs filles : Ce que je n’avais point ordonné, Ce qui ne m’était point venu à la pensée. C’est pourquoi voici, les jours viennent, dit l’Éternel, Où l’on ne dira plus Topheth et la vallée de Ben-Hinnom, Mais où l’on dira la vallée du carnage ; Et l’on enterrera les morts à Topheth par défaut de place.

Jérémie 7.31/32

Cette vallée était aussi appelée vallée de Topheth, ce qui voulait dire « crachats ». Quand un juif pieux ne pouvait pas faire autrement que passer par cette vallée, il manifestait son dégoût en crachant. Mais, le plus grave, dans cette vallée, c’est qu’on y allumait du feu, non seulement pour y brûler les ordures amoncelées, mais surtout pour honorer les dieux de Canaan, et en particulier l’horrible Moloch, pour qui l’on brûlait des bébés. Ce roi Achaz a donc sacrifié ses propres enfants par le feu. Faut-il alors s’étonner que l’hébreu Gé-Hinnom ait donné en français le mot Géhenne ?

Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d’être puni par les juges ; que celui qui dira à son frère : Raca ! mérite d’être puni par le sanhédrin ; et que celui qui lui dira : Insensé ! mérite d’être puni par le feu de la géhenne.

Matthieu 5.22

Le feu de la Géhenne, vous l’avez compris, c’est l’enfer.

Cette vallée, comme nous l’avons dit, après avoir été une décharge publique était devenue le théâtre de pratiques épouvantables, puis elle est revenue à sa vocation primitive, grâce à l’action de Josias, un roi qui avait pris la bonne décision de revenir à Dieu. Ce Josias avait rétabli la pâque en obéissance à l’Éternel.

Le roi souilla Topheth dans la vallée des fils de Hinnom, afin que personne ne fît plus passer son fils ou sa fille par le feu en l’honneur de Moloc.

2 Rois 23.10

De nos jours, plus personne ne livre un culte à l’abominable Moloch ni ne fait passer ses fils ou filles par le feu, mais je suis bien tenté de dire : quoique...

Moloch n’est plus cette hideuse statue à tête de bélier, mais il n’est pas mort. Il a tant de serviteurs et d’adorateur dans notre société civilisée ! Aujourd’hui, beaucoup d’enfants sont sacrifiés sur son autel par leurs parents. Enfants victimes de l’égoïsme d’adultes qui ne pensent qu’à gagner toujours plus d’argent et qui oublient de leur donner de l’amour. Enfants dont les parents ne s’aiment plus parce que l’adultère a détruit leur foyer. Papa est parti avec une autre femme, maman est partie avec un autre homme, les enfants ne comprennent pas. Ils sont perdus.

Qui osera dénoncer l’infâme trafic d’enfant auquel se livre le régime bandériste, dans l’indifférence, pour ne pas dire avec l’approbation du monde judéo-chrétien occidental ?

Dieu envoie à Achaz un ennemi en la personne du roi de Syrie, puis un deuxième en celle du roi d’Israël (verset 5).

Rappelons pour la leçon d’histoire qu’après la mort de Salomon, les tribus du nord sont devenues indépendantes sous le nom d’Israël, ne laissant à l’ancien royaume que le pays de Judas. Juda et Israël, non seulement ne s’entendaient pas, mais ils se sont souvent fait la guerre.

Dans de telles situations, le Seigneur intervient en envoyant un prophète. Oded est donc mandaté, non pas auprès d’Achaz, roi de Juda, mais auprès de l’armée d’Israël. Il obtint la libération de Judéens captifs à Samarie.

Il y avait là un prophète de l’Éternel, nommé Oded. Il alla au-devant de l’armée qui revenait à Samarie, et il leur dit : C’est dans sa colère contre Juda que l’Éternel, le Dieu de vos pères, les a livrés entre vos mains, et vous les avez tués avec une fureur qui est montée jusqu’aux cieux. Et vous pensez maintenant faire des enfants de Juda et de Jérusalem vos serviteurs et vos servantes ! Mais vous, n’êtes-vous pas coupables envers l’Éternel, votre Dieu ? Écoutez-moi donc, et renvoyez ces captifs que vous avez faits parmi vos frères ; car la colère ardente de l’Éternel est sur vous.

2 Chroniques 28.9/11

Allons plus loin :

Pendant qu’il était dans la détresse, il continuait à pécher contre l’Éternel, lui, le roi Achaz. Il sacrifia aux dieux de Damas, qui l’avaient frappé, et il dit : Puisque les dieux des rois de Syrie leur viennent en aide, je leur sacrifierai pour qu’ils me secourent. Mais ils furent l’occasion de sa chute et de celle de tout Israël.

2 Chroniques 28.22/23

Dieu envoie donc une épreuve au roi Achaz de Juda. Celui-ci, au lieu de se repentir, continue de se vautrer dans le péché.

Remarquez qu’il fonde son impiété sur de faux raisonnements, comme tant de gens, aujourd’hui, qui ne trouvent pas de raisons sérieuses pour refuser de croire :

« Si Dieu existait, il n’y aurait pas tant de misère ! »

« Depuis que mon arrière-grand-mère est morte à quatre-vingt-dix-neuf ans, je ne crois plus en Dieu. Il n’avait qu’à me la laisser en vie. »

Que voilà des raisonnements fallacieux !

Achaz raisonne de la même façon :

« J’ai servi l’Éternel et j’ai perdu la guerre, tandis que les Syriens ont servi leurs dieux et ils l’ont gagnée. Alors, à partir de maintenant, je servirai les dieux syriens, ainsi, c’est moi qui gagerai la prochaine. » Quelle folie de n’avoir pas discerné les plans divins !

Cette histoire du passé nous projette dans les temps de la grande tribulation. Les hommes demeureront sourds aux avertissements de Dieu, endurciront leur cœur et refuseront de se repentir.

Le quatrième versa sa coupe sur le soleil. Et il lui fut donné de brûler les hommes par le feu ; et les hommes furent brûlés par une grande chaleur, et ils blasphémèrent le nom du Dieu qui a l’autorité sur ces fléaux, et ils ne se repentirent pas pour lui donner gloire. Le cinquième versa sa coupe sur le trône de la bête. Et son royaume fut couvert de ténèbres ; et les hommes se mordaient la langue de douleur, et ils blasphémèrent le Dieu du ciel, à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ils ne se repentirent pas de leurs œuvres.

Apocalypse 16.8/11

Nous pourrions, bien entendu, établir une relation entre l’Apocalypse et l’Exode. Pharaon, roi d’Égypte, n’a-t-il pas endurci son cœur jusqu’au dernier moment, malgré tous les miracles dont il a été témoin ?

Ézéchias, le père.

Ézéchias devint roi à l’âge de vingt-cinq ans, et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Sa mère s’appelait Abija, fille de Zacharie. Il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, entièrement comme avait fait David, son père.

2 Chroniques 29.1/2

Le roi Ézéchias et le prophète Ésaïe, fils d’Amots, se mirent à prier à ce sujet, et ils crièrent au ciel.

 

 

Alors l’Éternel envoya un ange, qui extermina dans le camp du roi d’Assyrie tous les vaillants hommes, les princes et les chefs. Et le roi confus retourna dans son pays. Il entra dans la maison de son dieu, et là ceux qui étaient sortis de ses entrailles le firent tomber par l’épée.

2 Chroniques 32.20/21

2 rois 19.36/37 nous apprend que Sanchérib, rentré chez lui après sa défaite se prosterna devant son idole Nisroc, et, pendant ses dévotions ses fils Adramélec et Scharetser le poignardèrent dans le dos. Quelle famille !

Il est écrit d’Ézechias qu’il suivit l’exemple de David, faisant ce qui est droit aux yeux de l’Éternel. David était donc un modèle. Il ne s’est pourtant pas toujours bien conduit, ce qui nous rappelle combien grandes sont la justice et la fidélité de Dieu et combien sa sagesse nous dépasse. David, tout comme Saül a commis de graves péchés. Alors, pourquoi le Seigneur a-t-il rejeté Saül et n’a-t-il pas cessé d’aimer David qu’il donne même en exemple ?

Saül a désobéi plusieurs fois, mais n’a fait qu’un simulacre de repentance, disant en substance à Samuel :

« Oui, c’est bon, j’ai péché, je demande pardon, voilà, mais honore-moi encore en présence du peuple, afin que je ne perde pas la face. »

David, au contraire s’est repenti, il a jeûné devant Dieu et il a accepté sa punition. Il nous arrive, hélas ! de pécher, mais à chaque fois, nous demandons sincèrement pardon.

Dans le Psaume 116, et dans bien d’autres passages des Écritures, nous reconnaissons en David une anticipation de Jésus-Christ, avec cette différence fondamentale que Jésus n’a jamais eu à se repentir, puisqu’il n’a jamais péché.

Revenons à Ézéchias. Son ennemi est Sanchérib, roi d’Assyrie.

Après ces choses et ces actes de fidélité, parut Sanchérib, roi d’Assyrie, qui pénétra en Juda, et assiégea les villes fortes, dans l’intention de s’en emparer.

Les serviteurs de Sanchérib parlèrent encore contre l’Éternel Dieu, et contre Ézéchias, son serviteur. Et il envoya une lettre insultante pour l’Éternel, le Dieu d’Israël, en s’exprimant ainsi contre lui : De même que les dieux des nations des autres pays n’ont pu délivrer leur peuple de ma main, de même le Dieu d’Ézéchias ne délivrera pas son peuple de ma main. Les serviteurs de Sanchérib crièrent à haute voix en langue judaïque, afin de jeter l’effroi et l’épouvante parmi le peuple de Jérusalem qui était sur la muraille, et de pouvoir ainsi s’emparer de la ville. Ils parlèrent du Dieu de Jérusalem comme des dieux des peuples de la terre, ouvrages de mains d’homme.Le roi Ézéchias et le prophète Ésaïe, fils d’Amots, se mirent à prier à ce sujet, et ils crièrent au ciel.  Alors l’Éternel envoya un ange, qui extermina dans le camp du roi d’Assyrie tous les vaillants hommes, les princes et les chefs. Et le roi confus retourna dans son pays. Il entra dans la maison de son dieu, et là ceux qui étaient sortis de ses entrailles le firent tomber par l’épée. Ainsi l’Éternel sauva Ézéchias et les habitants de Jérusalem de la main de Sanchérib, roi d’Assyrie, et de la main de tous, et il les protégea contre ceux qui les entouraient. 23 Beaucoup de gens apportèrent dans Jérusalem des offrandes à l’Éternel, et de riches présents à Ézéchias, roi de Juda, qui depuis lors fut élevé aux yeux de toutes les nations.

2 Chroniques 32.1,16/23

Le roi Sanchérib insulte donc le Dieu d’Israël et se fonde, lui aussi, sur un faux raisonnement :

Toutes les nations que j’ai combattues ont imploré leurs dieux, mais aucun d’eux ne les a secourus, donc ces dieux-là ne valent rien. Et vous, vous vous imaginez que ce Dieu que vous appelez Adonaï va vous délivrer ? Votre Dieu ne vaut pas plus que les autres.

Avant de tirer son épée, Ézéchias, qui est vraiment rempli de la crainte de l’Éternel, s’en va consulter le prophète Ésaïe. Il a compris qu’il avait besoin d’un homme de Dieu, plus encore que d’un général. (verset 20)

Le roi de Juda n’a même pas eu besoin de faire la guerre, Dieu a réglé lui-même la question.

Parfois, nous sommes confrontés à des ennemis, qui ne sont pas forcément des hommes, mais plutôt des difficultés qui nous semblent insurmontables. – Que faire ? – Que vais-je devenir ? – Prions !

Souvent Dieu envoie son ange pour régler nos problèmes, mais il nous demande aussi de faire usage de notre intelligence.

À l’encontre d’Achaz qui a continué de pécher dans le malheur et a été vaincu, Ézéchias a mis tout son espoir en l’Éternel, et il a vaincu.

Manassé, le fils

Manassé avait douze ans lorsqu’il devint roi, et il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, selon les abominations des nations que l’Éternel avait chassées devant les enfants d’Israël.

2 Chroniques 33.1/2

Contrairement à son père, Manassé ne se conforme pas au modèle de David, mais à celui des nations cananéennes, ces peuples qui habitaient la terre promise et qu’Israël devait chasser parce qu’ils commettaient des abominations. Quand ils rendaient le culte à leurs idoles, ils ne se contentaient pas de leur chanter des litanies et de brûler des cierges, ce qui eut été un moindre mal. Ils s’y livraient à d’épouvantables orgies et, comme nous l’avons dit, ils brûlaient leurs enfants en sacrifice. Manassé a dont suivi leur exemple, il a fait brûler ses fils dans cette fameuse vallée de Hinnom et commis d’autres crimes encore, il a versé le sang et pratiqué la divination.

Il rebâtit les hauts lieux qu’Ézéchias, son père, avait renversés ; il éleva des autels aux Baals, il fit des idoles d’Astarté, et il se prosterna devant toute l’armée des cieux et la servit. Il bâtit des autels dans la maison de l’Éternel, quoique l’Éternel eût dit : C’est dans Jérusalem que sera mon nom à perpétuité.  Il bâtit des autels à toute l’armée des cieux dans les deux parvis de la maison de l’Éternel.  Il fit passer ses fils par le feu dans la vallée des fils de Hinnom ; il observait les nuages et les serpents pour en tirer des pronostics, il s’adonnait à la magie, et il établit des gens qui évoquaient les esprits et qui prédisaient l’avenir. Il fit de plus en plus ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, afin de l’irriter.

2 Chroniques 33.3/6

Manassé ne pouvait pas dire qu’on ne l’avait pas prévenu. Le Seigneur lui a parlé par la voix des prophètes.

L’Éternel parla à Manassé et à son peuple, et ils n’y firent point attention.

2 Chroniques 33.10

Le nom de ces prophètes ne nous est pas communiqué ici, mais nous avons tout lieu de penser qu’Ésaïe, toujours dynamique et toujours engagé malgré son âge, en était du nombre.

Et que dirai-je encore ? Car le temps me manquerait pour parler de Gédéon, de Barak, de Samson, de Jephthé, de David, de Samuel, et des prophètes, qui, par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de l’épée, guérirent de leurs maladies, furent vaillants à la guerre, mirent en fuite des armées étrangères. Des femmes recouvrèrent leurs morts par la résurrection ; d’autres furent livrés aux tourments, et n’acceptèrent point de délivrance, afin d’obtenir une meilleure résurrection ; d’autres subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison ; ils furent lapidés, sciés, torturés, ils moururent tués par l’épée, ils allèrent çà et là vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités, eux dont le monde n’était pas digne, errants dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre.  Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n’ont pas obtenu ce qui leur était promis, Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection.

Hébreux 11.32/40

Parmi ces héros de la foi, certains ont remporté d’éclatantes victoires, tandis que d’autres semblent avoir été vaincus, torturés, fouettés à mort, persécutés, réduits à la misère. Ils sembleraient avoir tout perdu, mais Dieu avait pour eux quelque chose de meilleur. Dans ce texte connu, j’insiste sur le mot « sciés ». En effet, suivant les traditions hébraïques, Ésaïe, en fuite, se serait caché dans un tronc d’arbre creux et les soldats de Manassé auraient scié à la fois le tronc et le prophète. Notre serviteur de Dieu semble vaincu par le mal, oublié par Dieu. Nous avons dit à l’instant que nous pouvions compter sur lui pour nous protéger, et maintenant, nous affirmons le contraire.

« Monsieur Fillion, vous devriez faire de la politique, vous avez un bon profil. »

Il est vrai que le Seigneur est capable de nous délivrer en fermant la gueule des lions, mais il arrive qu’il laisse faire les choses, pensons aux martyrs de Lugdunum. Est-ce par indifférence ? Pour ma part, je suis persuadé qu’il a donné une force surnaturelle à ceux qu’il a laissé dévorer par les lions, afin qu’ils ne renient pas le nom de Christ dans des épreuves aussi terribles. Avez-vous vu le fils Quo vadis ? Nous y trouvons un Néron désespéré d’entendre les chrétiens chanter des cantiques au milieu de l’arène. L’empereur, incarné par Peter Ustinof, pleurnichait : « Ils chantent encore ! »

Revenons à Manassé, qui n’ayant pas écouté les avertissements de Dieu, sera, à son tour, assailli par un ennemi, Assarhaddon, roi d’Assyrie. Vaincu, enchaîné, le roi de Juda est jeté dans un cachot.

Savez-vous ce que les rois d’Assyrie faisaient aux rois vaincus ? Ils leur crevaient les yeux avec un fer rouge. Voilà le sort qui pendait au nez de Manassé. Dans ces terribles angoisses, il se décide enfin à prier, non pas les idoles de bois qu’il a toujours servi, mais le Dieu vivant et vrai. Cette belle prière se trouve dans les textes apocryphes.

« Mes péchés sont grands devant toi, Seigneur, plus nombreux que le sable de la mer. »

C’est le plus souvent au sein de l’épreuve que l’on se tourne vers Dieu. Quand tout va bien, on n’a pas le temps de penser à lui.

Alors l’Éternel fit venir contre eux les chefs de l’armée du roi d’Assyrie, qui saisirent Manassé et le mirent dans les fers ; ils le lièrent avec des chaînes d’airain, et le menèrent à Babylone. Lorsqu’il fut dans la détresse, il implora l’Éternel, son Dieu, et il s’humilia profondément devant le Dieu de ses pères. 13 Il lui adressa ses prières ; et l’Éternel, se laissant fléchir, exauça ses supplications, et le ramena à Jérusalem dans son royaume. Et Manassé reconnut que l’Éternel est Dieu.

2 Chroniques 33.11/13

Invoque-moi au jour de la détresse ; Je te délivrerai, et tu me glorifieras.

Psaume 50.15

Dans sa détresse, Manassé a invoqué l’Éternel, Dieu l’a délivré et il l’a glorifié.

Il arrive, hélas ! que certains invoquent l’Éternel au jour de la Détresse, que Dieu les délivre, mais qu’ils ne le glorifient pas. Un de nos voisins avait un jour dit à mon père :

« Si Dieu guérit mon fils qui est gravement malade, c’est promis juré, je me convertirai. »

Toute l’église a prié, l’enfant a été guéri, notre voisin a offert une bonne bouteille au pasteur, mais il n’a pas offert son cœur à Jésus.

Manassé fit disparaître de la maison de l’Éternel les dieux étrangers et l’idole, et il renversa tous les autels qu’il avait bâtis sur la montagne de la maison de l’Éternel et à Jérusalem ; et il les jeta hors de la ville. Il rétablit l’autel de l’Éternel et y offrit des sacrifices d’actions de grâces et de reconnaissance, et il ordonna à Juda de servir l’Éternel, le Dieu d’Israël.

2 Chroniques 33.15/16

Manassé ne s’est pas arrêté à la délivrance. Tu me glorifieras. De retour de captivité, il commence à démolir les idoles et à rétablir le culte de l’Éternel. Les habitants de Jérusalem sont comme deux ronds de flan. Mais qu’est-il donc arrivé à notre roi ? Le despote s’est véritablement converti, il est devenu une nouvelle créature.

J’apporterai une conclusion avec une parole de Jésus :

Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.

Matthieu 5.44/45

Par ces paroles, Jésus nous rappelle que Dieu envoie sur chacun de bonnes choses et en permet de mauvaises. Les épreuves peuvent tomber sur les croyants autant que sur les incroyants. Les bonnes choses, le soleil, la pluie, tombent aussi bien sur les impies que sur les enfants de Dieu. Ainsi, les ennemis, Assyriens, Syriens et autres, attaquent aussi bien les bons rois que les mauvais, aussi bien ceux qui ne craignent pas Dieu que ceux qui le craignent, les uns pour les amener à la repentance, les autres pour les fortifier dans leur foi.