20. Remplis ton carquois
Élisée était atteint de la maladie dont il mourut ; et Joas, roi d’Israël, descendit vers lui, pleura sur son visage, et dit : « Mon père ! Mon père ! Char d’Israël et sa cavalerie ! » Élisée lui dit : « Prends un arc et des flèches. » Et il prit un arc et des flèches. Puis Élisée dit au roi d’Israël : « Bande l’arc avec ta main. » Et quand il l’eut bandé de sa main, Élisée mit ses mains sur les mains du roi, et il dit : « Ouvre la fenêtre à l’orient. » Et il l’ouvrit. Élisée dit : « Tire. » Et il tira. Élisée dit : « C’est une flèche de délivrance de la part de l’Éternel, une flèche de délivrance contre les Syriens ; tu battras les Syriens à Aphek jusqu’à leur extermination. » Élisée dit encore : « Prends les flèches. » Et il les prit. Élisée dit au roi d’Israël : « Frappe contre terre. » Et il frappa trois fois, et s’arrêta. L’homme de Dieu s’irrita contre lui, et dit : « Il fallait frapper cinq ou six fois ; alors tu aurais battu les Syriens jusqu’à leur extermination ; maintenant tu les battras trois fois. »
2 Rois 13.14/19
Cet épisode du ministère d’Élisée ne doit pas être pris pour un geste magique ou superstitieux. Il s’agit d’un acte prophétique.
Le roi Joas se trouvait en situation difficile devant l’ennemi Syrien qui le menaçait, il avait besoin d’un conseil divin et d’une vision de l’issue du combat.
Le combat du chrétien est spirituel.
Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes.
Éphésiens 6.12
Dans ses combats, le chrétien doit nécessairement être guidé par Dieu, tout comme le peuple d’Israël était guidé dans le désert.
Je t’ai conduit pendant quarante années dans le désert ; tes vêtements ne se sont point usés sur toi, et ton soulier ne s’est point usé à ton pied ; vous n’avez point mangé de pain, et vous n’avez bu ni vin ni liqueur forte, afin que vous connaissiez que je suis l’Éternel, votre Dieu. Vous êtes arrivés dans ce lieu ; Sihon, roi de Hesbon, et Og, roi de Basan, sont sortis à notre rencontre, pour nous combattre, et nous les avons battus. Nous avons pris leur pays, et nous l’avons donné en propriété aux Rubénites, aux Gadites et à la moitié de la tribu des Manassites.
Deutéronome 29.5/8
Durant ces quarante ans de pérégrinations, le peuple n’a jamais manqué de rien, ses souliers et ses vêtements ne se sont pas usés. Il en est de même pour le chrétien qui, durant ses années de marche avec Dieu, n’a rien usé de sa foi, de son espérance, de son amour, de son ardeur de vivre selon la parole vivante. D’autre part, Israël a toujours été conduit vers la victoire, tant qu’il demeurait fidèle, et c’est vers cet objectif aussi que le Seigneur conduit ses élus. Victoire sur Satan, victoire sur l’incrédulité, victoire sur le découragement, victoire sur l’esprit du monde, victoire dans la persécution, victoire sur l’attiédissement. L’Éternel conduisait son peuple le jour dans la colonne de nuée, la nuit dans la colonne de feu. Cette colonne de feu nous rappelle le Saint-Esprit qui doit diriger la vie des chrétiens.
L’Éternel allait devant eux, le jour dans une colonne de nuée pour les guider dans leur chemin, et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu’ils marchent jour et nuit. La colonne de nuée ne se retirait point de devant le peuple pendant le jour, ni la colonne de feu pendant la nuit.
Exode 13.21/22
Nuit et jour, Dieu guide son peuple. Son plan est toujours visible. Quand tout semble guidé comme nous le voulons, c’est le jour ; quand nous sommes découragés parce que nous ne voyons rien changer, quand nous nous interrogeons sur notre situation et craignons d’avoir manqué le plan divin, c’est la nuit. Alors, le feu de son Esprit va luire pour que nous ne demeurions pas dans le doute.
Dieu a un plan pour toi. Si tu as décidé de le suivre, de le servir quoi qu’il en coûte, il ne te laissera pas sur une voie de garage. Il te conduira, même s’il te faut traverser un long désert.
Quel est le plan de Dieu pour toi ? Il veut te le révéler afin que tu ne sois pas égaré, mais pour cela, il te faut une vision. Je ne parle pas d’une révélation qui se déroulerait devant tes yeux comme une projection cinématographique, mais d’une certitude concernant les projets divins à ton égard. Comme Joas, prends les flèches et tire contre terre. Mais ne tire pas seulement trois fois. Remplis bien ton carquois et tire toutes tes flèches. Ne te contente pas d’une vision limitée, il te faut la pleine vision.
Nous pouvons arrêter notre marche dès que survient la première difficulté. Notre ennemi se charge de placer devant nos yeux des verres grossissants. Le moindre caillou devient alors une montagne infranchissable. Un hérisson sur la route devient un monstre épouvantable, et nous nous lamentons dans nos prières : « Seigneur, tu vois comme je suis dans l’épreuve, aie pitié de moi ! » Et nous sommes surpris de la facilité avec laquelle Dieu balaie l’obstacle.
Élisée avait une pleine vision de la victoire de Dieu, mais son serviteur avait une vision limitée. Il ne voyait que les chars ennemis qui étaient nombreux et bien armés, il dit à Élisée : « Ah ! Mon Seigneur, comment ferons-nous ? »
Qu’allons-nous faire ? Qu’allons-nous devenir ? Pourquoi Seigneur ? Voilà des questions que nous posons si souvent à Dieu, parce que nous n’avons que la vision terrestre et la foi limitée du serviteur d’Élisée.
Il fallait que Dieu rassure cet homme dans sa crainte, par une révélation complète, ce qu’il fit :
Élisée pria, et dit : « Éternel, ouvre ses yeux, pour qu’il voie. » Et l’Éternel ouvrit les yeux du serviteur, qui vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d’Élisée.
2 Rois 6.17
« Inutile de prier pour cet homme, voilà dix ans que je le connais, il ne se convertira jamais ! »
« Vous savez, mon frère, ici le terrain est dur, c’est inutile de s’escrimer à évangéliser, le terrain est trop dur ! »
J’habite l’une des régions les plus fertiles du monde, et l’on viendrait me dire : « Ne perdez pas votre temps à venir y semer, il n’y pousse rien ! »
Ce plat pays qui est devenu le mien a d’ailleurs connu un puissant réveil au temps des huguenots ; Orléans, qui comptait alors 20 000 habitants voyait venir 2 000 personnes au culte le dimanche.
Le terrain a bon dos. Dieu fait croître n’importe où, pourvu qu’on se donne la peine de semer.
Notre vision pour l’évangélisation est-elle limitée à notre petit clocher ? Allons-nous prêcher dans une cabine téléphonique alors que le Seigneur veut remplir un stade ?
La vision de Joas était seulement de battre les Syriens deux ou trois fois. Le plan de Dieu était de faire disparaître définitivement cet ennemi d’Israël. Nous devons tirer toutes nos flèches. Sommes-nous limités par des questions d’argent ? La Bible nous dit :
Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ.
Philippiens 4.19
Georges Muller avait la pleine vision. Il n’a pas attendu un hypothétique héritage avant d’entreprendre la construction de son orphelinat. Le Seigneur lui avait révélé son plan et il s’est mis à l’œuvre par la foi. Jamais il n’a fait le moindre appel d’argent : « Je vis par la foi, veuillez adresser vos dons au C.C.P. n° X ». Dieu a pourvu à la construction et au fonctionnement. Jamais un ange n’a parachuté du ciel un coffre-fort rempli d’or en barre : un penny par ci, un panier de pommes de terre par là. Jamais ni lui ni ses orphelins n’ont manqué de quoi que ce soit. « Mon Dieu pourvoira, non pas à vos désirs, mais à tous vos besoins ».
Ayons la pleine vision de la croissance de l’Église.
Cette église locale doit non seulement croître numériquement, mais aussi croître en maturité spirituelle, l’un de ces deux aspects ne doit pas se substituer à l’autre.
Ayons la vision d’ouvrir des œuvres nouvelles qui à leur tour se développeront et évangéliseront d’autres villes, jusqu’à ce qu’il existe une église vivante dans chaque village, dans chaque quartier, à chaque coin de rue.
Ayons la pleine vision de former des serviteurs pour nous succéder dans le ministère. Quand bien même de jeunes gens deviendraient plus compétents que nous-mêmes pour poursuivre l’œuvre que Dieu nous a confiée, devons-nous en prendre ombrage ou, au contraire, nous en réjouir devant le Seigneur ?
Ayons la pleine vision du retour imminent du seigneur Jésus, abandonnant nos petites guerres de clochers.
Savez-vous qu’en 1917, alors que les événements que nous connaissons s’abattaient sur la Russie, le clergé officiel, parfaitement inconscient du danger qui pesait sur lui, était divisé sur une polémique de la plus haute gravité ? – La couleur des yeux de la Vierge !
Ayons la pleine vision. L’esprit de l’homme est limité, celui de Dieu est infini. Même si nous pensons avoir une vision étendue de son plan, il veut l’élargir encore.
Le Christ-Jésus marche devant nous. De temps en temps, il se retourne pour voir où nous en sommes. Si nous suivons ses pas, il continue d’avancer. Mais si nous traînons la jambe, il s’arrête pour nous attendre afin que nous ne soyons pas découragés.
Si au terme de tant d’années de vie chrétienne, nous n’avons pas progressé davantage, c’est que nous n’avons tiré qu’une seule flèche, celle de l’incrédulité. Remplissons maintenant notre carquois et tirons toutes les flèches de la foi.
Voyons grand.
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