42. Non, pas lui, mais Barabbas !
Samuel vit avec déplaisir qu’ils disaient : Donne-nous un roi pour nous juger. Et Samuel pria l’Éternel. L’Éternel dit à Samuel : Écoute la voix du peuple dans tout ce qu’il te dira ; car ce n’est pas toi qu’ils rejettent, c’est moi qu’ils rejettent, afin que je ne règne plus sur eux.
1 Samuel 8.6/7
Mais, comme c’est parmi vous une coutume que je vous relâche quelqu’un à la fête de Pâque, voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? Alors de nouveau tous s’écrièrent : Non pas lui, mais Barabbas. Or, Barabbas était un brigand.
Jean 18.39/40
Les grenouilles se lassant
De l’état démocratique,
Par leurs clameurs firent tant
Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique.
Cette fable de La Fontaine est inspirée de Phèdre, qui l’écrivit dans le but de faire comprendre aux Athéniens qu’ils avaient tort de vouloir renverser le souverain actuel. Nous pouvons la pasticher de la façon suivante :
Les fils d’Israël se lassant
De l’état théocratique
Par leurs clameurs firent tant
Qu’Adonaï les soumit au pouvoir monarchique.
L’Histoire se répète souvent, mais les hommes oublient leur passé pour reproduire les mêmes folies.
Nous sommes au temps de Samuel, dont le ministère s’achève moins bien qu’il n’a commencé. Nous sommes revenus à la même situation que du temps du vieil Éli et il faut reconnaître que le peuple en a assez.
Lorsque Samuel devint vieux, il établit ses fils juges sur Israël. Son fils premier-né se nommait Joël, et le second Abija ; ils étaient juges à Beer-Schéba. Les fils de Samuel ne marchèrent point sur ses traces ; ils se livraient à la cupidité, recevaient des présents, et violaient la justice. Tous les anciens d’Israël s’assemblèrent, et vinrent auprès de Samuel à Rama.
1 Samuel 8.1/4
En tant que dernier juge, Samuel sert d’intermédiaire entre Dieu et le peuple, mais c’est l’Éternel qui règne sur le pays. Malheureusement, Joël et Abija, fils et successeurs de Samuel n’étaient pas à la hauteur. Voilà donc le prétexte pour demander un roi. Nous voulons un roi comme en ont les nations.
Ils lui dirent : Voici, tu es vieux, et tes fils ne marchent point sur tes traces ; maintenant, établis sur nous un roi pour nous juger, comme il y en a chez toutes les nations.
Verset 5
Le peuple de Dieu ne connaît que deux types de gouvernement : la théocratie dont ils ne veulent plus, et la monarchie, comme cela se fait ailleurs. S’ils refusent l’un, ils auront l’autre, ils n’ont pas d’autre choix. Nous voulons donc un roi comme en ont les nations. Les païens seront donc notre modèle ; autrement dit, nous décidons de nous conformer à ce monde.
C’est un coup dur pour Samuel. Plus de juge, nous voulons un roi. Tu ne sers plus à rien. Que peut faire Samuel sinon s’en remettre à Dieu, lequel n’est jamais pris à dépourvu quand un coup dur arrive. Même avant l’époque des juges, il avait prévu que ces jours viendraient, et il a donné ses instructions à Moïse.
Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, lorsque tu le posséderas, que tu y auras établi ta demeure, et que tu diras : Je veux mettre un roi sur moi, comme toutes les nations qui m’entourent, tu mettras sur toi un roi que choisira l’Éternel, ton Dieu, tu prendras un roi du milieu de tes frères, tu ne pourras pas te donner un étranger, qui ne soit pas ton frère.
Deutéronome 17.14/15
Et voici la réponse divine, au verset 7 :
L’Éternel dit à Samuel : Écoute la voix du peuple dans tout ce qu’il te dira ; car ce n’est pas toi qu’ils rejettent, c’est moi qu’ils rejettent, afin que je ne règne plus sur eux
C’est une conséquence logique de ce qui a été dit précédemment. Nous voulons vivre comme le monde, le monde vit sans Dieu, donc nous voulons vivre sans Dieu. Ce n’est pas un sophisme, c’est un raisonnement logique, et nous voilà conduits vers la véritable raison (verset 8) :
Ils agissent à ton égard comme ils ont toujours agi depuis que je les ai fait monter d’Égypte jusqu’à ce jour ; ils m’ont abandonné, pour servir d’autres dieux.
Depuis toujours, le peuple a préféré adorer des veaux. Quand on abandonne Dieu, c’est toujours en faveur des idoles. Pourtant Dieu va les avertir : vous voulez vraiment un roi ? Ne vous y engagez pas à la légère, réfléchissez bien.
Samuel rapporta toutes les paroles de l’Éternel au peuple qui lui demandait un roi. Il dit : Voici quel sera le droit du roi qui régnera sur vous. Il prendra vos fils, et il les mettra sur ses chars et parmi ses cavaliers, afin qu’ils courent devant son char ; il s’en fera des chefs de mille et des chefs de cinquante, et il les emploiera à labourer ses terres, à récolter ses moissons, à fabriquer ses armes de guerre et l’attirail de ses chars. Il prendra vos filles, pour en faire des parfumeuses, des cuisinières et des boulangères. Il prendra la meilleure partie de vos champs, de vos vignes et de vos oliviers, et la donnera à ses serviteurs. Il prendra la dîme du produit de vos semences et de vos vignes, et la donnera à ses serviteurs. Il prendra vos serviteurs et vos servantes, vos meilleurs bœufs et vos ânes, et s’en servira pour ses travaux. Il prendra la dîme de vos troupeaux, et vous-mêmes serez ses esclaves. Et alors vous crierez contre votre roi que vous vous serez choisi, mais l’Éternel ne vous exaucera point.
Versets 10/18
Mais les Israélites ne veulent rien savoir :
« C’est tout réfléchi, nous voulons un roi, et puis c’est tout.
– C’est comme vous voudrez, » répond le Seigneur qui n’est pas de nature à agir contre le gré des gens.
Le peuple refusa d’écouter la voix de Samuel. Non ! dirent-ils, mais il y aura un roi sur nous, et nous aussi nous serons comme toutes les nations ; notre roi nous jugera il marchera à notre tête et conduira nos guerres.
Versets 19/20
Remarquez bien qu’après toutes les sérieuses raisons que Dieu leur a données, les Israélites demeurent obnubilés par leur unique argument :
« Nous voulons être comme les nations. »
Nous voulons être comme le monde.
Quelle tristesse !
Enfin ! Israël voulait un roi, il a d’abord eu trois rois. Parmi ces trois rois, deux ont bien commencé et mal fini : il s’agit de Saül et de Salomon. Entre les deux, le fameux roi David. Un bon roi ? Pas vraiment. Un roi guerrier, un roi cruel, un roi charnel, et pourtant, malgré ses fautes, il était « le roi selon le cœur de Dieu. »
Dieu dit à Saül :
Et maintenant ton règne ne durera point. L’Éternel s’est choisi un homme selon son cœur, et l’Éternel l’a destiné à être le chef de son peuple, parce que tu n’as pas observé ce que l’Éternel t’avait commandé.
1 Samuel 13.14
Et voici ce qu’Ethan, l’Ezrachite, dit de David :
J’ai prêté mon secours à un héros, J’ai élevé du milieu du peuple un jeune homme ; J’ai trouvé David, mon serviteur, Je l’ai oint de mon huile sainte. Ma main le soutiendra, Et mon bras le fortifiera. L’ennemi ne le surprendra pas, Et le méchant ne l’opprimera point ; J’écraserai devant lui ses adversaires, Et je frapperai ceux qui le haïssent. Ma fidélité et ma bonté seront avec lui, Et sa force s’élèvera par mon nom. Je mettrai sa main sur la mer, Et sa droite sur les fleuves. Lui, il m’invoquera : Tu es mon père, Mon Dieu et le rocher de mon salut ! Et moi, je ferai de lui le premier-né, Le plus élevé des rois de la terre. Je lui conserverai toujours ma bonté, Et mon alliance lui sera fidèle ; Je rendrai sa postérité éternelle, Et son trône comme les jours des cieux.
Psaume 89.19/29
Le royaume de Salomon sera scindé en deux royaumes sur lesquels se sont succédé de nombreux souverains, la plupart ont été d’ignobles apostats, mais quelques-uns étaient justes et craignaient Dieu. De la lignée imparfaite du roi David, si éloigné de la perfection, est pourtant né ce roi parfait : Jésus.
Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient : Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts !
Matthieu 21.9
Voilà Jésus acclamé par la population. Elle reconnaît déjà en lui le roi annoncé depuis des siècles par les prophètes, le descendant de David qui devait rétablir la royauté, rendant à l’ancien royaume d’Israël son prestige et son honneur.
Le lendemain, une foule nombreuse de gens venus à la fête ayant entendu dire que Jésus se rendait à Jérusalem, prirent des branches de palmiers, et allèrent au-devant de lui, en criant : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël ! Jésus trouva un ânon, et s’assit dessus, selon ce qui est écrit : Ne crains point, fille de Sion ; Voici, ton roi vient, Assis sur le petit d’une ânesse.
Jean 12.12/15
Cet épisode est bien connu sous l’appellation de « dimanche des Rameaux. » Placer des rameaux sur le passage d’un personnage important, c’était comme dérouler un tapis rouge. On le faisait pour un roi. Drôle de roi, en vérité ! Pourquoi ne vient-il pas en carrosse, comme tous les rois ? À la rigueur aurait-il pu venir à cheval, mais sur un âne, un ânon qui plus est !
Il faut dire que les Juifs n’aimaient pas les chevaux qui leur rappelaient les conquérants assyriens et babyloniens. Ils préféraient les ânes. Humilité de Jésus ; et que dire de sa couronne !
Alors Pilate prit Jésus, et le fit battre de verges. Les soldats tressèrent une couronne d’épines qu’ils posèrent sur sa tête, et ils le revêtirent d’un manteau de pourpre ; puis, s’approchant de lui, ils disaient : Salut, roi des Juifs ! Et ils lui donnaient des soufflets. Pilate sortit de nouveau, et dit aux Juifs : Voici, je vous l’amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime. Jésus sortit donc, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit : Voici l’homme. Lorsque les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s’écrièrent : Crucifie ! crucifie ! Pilate leur dit : Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le ; car moi, je ne trouve point de crime en lui.
Jean 19.1/6
Sa couronne : un buisson d’épine qui lui blesse le front. Son manteau royal : un costume de bouffon. Sa cour : des soudards stupides et cruels. Son trône : une croix sur laquelle ses mains et ses pieds sont percés.
Alors, que s’est-il passé ? Pourquoi ce roi tant acclamé le dimanche se retrouve-t-il sur une croix le vendredi ?
Ce roi, que le peuple voulait, c’est un libérateur. En tant que tel, il devait libérer le peuple juif de l’occupation romaine. Une sorte de Bolivar qui, après avoir chassé l’envahisseur, aurait établi son royaume : un royaume terrestre. Ils n’avaient pas compris que le royaume du Messie devait être un royaume spirituel, qu’il était venu pour libérer le monde entier du joug de Satan.
Nous n’en voulons pas de ce roi-là.
« Non, pas lui, mais Barabbas ! »
Tout est dit.
Et maintenant, qui voulons-nous pour roi ? Jésus, le Ressuscité, ou Barabbas, l’assassin ?
Lorsqu’il vivait sur la terre, Jésus nous avertissait que viendrait un autre Barabbas, infiniment plus criminel que le premier. Ce prince de la vie, dont nous n’avons pas voulu, va laisser sa place au prince de ce monde.
Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père ; car le Père est plus grand que moi. Et maintenant je vous ai dit ces choses avant qu’elles arrivent, afin que, lorsqu’elles arriveront, vous croyiez. Je ne parlerai plus guère avec vous ; car le prince du monde vient. Il n’a rien en moi ; mais afin que le monde sache que j’aime le Père, et que j’agis selon l’ordre que le Père m’a donné, levez-vous, partons d’ici.
Jean 14.28/31
Pourquoi les hommes préfèrent-ils toujours la souillure à la pureté, les ténèbres à la lumière, la folie à la sagesse, la débauche à la sainteté, la corruption à l’intégrité ? Nous voyons bien qu’aujourd’hui encore, les hommes ont fait leur choix :
« Non, pas lui, mais Barabbas ! »
Et alors paraîtra l’impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il anéantira par l’éclat de son avènement. L’apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l’iniquité pour ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie une puissance d’égarement, pour qu’ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice, soient condamnés.
1 Thessaloniciens 2.8/12
Et ils adorèrent le dragon, parce qu’il avait donné l’autorité à la bête ; ils adorèrent la bête, en disant : Qui est semblable à la bête, et qui peut combattre contre elle ? Et il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes ; et il lui fut donné le pouvoir d’agir pendant quarante-deux mois. Et elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom, et son tabernacle, et ceux qui habitent dans le ciel. Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints, et de les vaincre. Et il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue, et toute nation. Et tous les habitants de la terre l’adoreront, ceux dont le nom n’a pas été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie de l’agneau qui a été immolé.
Apocalypse 13.4/8
Ces deux passages nous projettent dans un avenir que nous estimons tout proche. Ceux qui ont examiné la Bible avec soin croient que les enfants de Dieu ne connaîtront pas ce moment où tous devront adorer l’image animée de la Bête et porter sa marque sans laquelle aucun ne pourra ni acheter ni vendre. L’Église aura rejoint le Seigneur dans les lieux célestes. Cette période, de sept ans, pendant laquelle le dictateur diabolique régnera sans partage, non sur tout un pays, mais sur la terre entière, pour être finalement détruit, s’appelle la « grande tribulation ». Nous n’y sommes pas encore entrés, mais déjà ce règne se met en place. Nous voyons des politiciens de plus en plus corrompus se partager le pouvoir. La législation évolue à l’encontre de toute moralité. Ce qui était bien hier est mal aujourd’hui, ce qui était mal est devenu bien, ce qui était ténèbres est devenu lumière et ce qui était lumière est devenu ténèbres. (Ésaïe 5.20)
Ne nous laissons pas tromper par les Ganelons évangéliques qui se soumettent déjà à ce nouveau pouvoir. L’expression récurrente « il lui fut donné », au chapitre 13 de l’Apocalypse, nous rappelle que c’est Dieu qui donne ce pouvoir à l’Antéchrist pour exécuter son plan, de même qu’il a donné à Nébucadnetsar le pouvoir d’emmener Israël en captivité. C’est dans ce sens que nous devons comprendre Romains 13.1 : il n’y a aucune autorité (sous-entendu bonne ou mauvaise) qui ne vienne de Dieu. Dans ce texte, l’apôtre Paul rappelle à l’ordre ceux qui, à l’instar des jiwés, affirmaient que toute autorité vient du Diable et que, par conséquent, il fallait désobéir aux lois et refuser de payer les impôts. Qu’on cesse donc de nous citer à tout propos ce passage séparé de son contexte pour prétendre que les chrétiens doivent encenser les tyrans qui écrasent les peuples. Il est vrai que cette attitude peut nous éviter certains problèmes avec les hommes, mais pas avec Dieu.
Voilà ! C’était ma petite saute d’humeur ! Ce que nous devons retenir, c’est que le véritable chrétien refuse, quoi qu’il en coûte, de se soumettre au prince de ce monde, il ne servira que le Roi des rois.
Sous cet éclairage, Barabbas l’assassin, nous apparaît finalement comme une figure de ce roi qui usurpera le trône de Christ et mettra à mort les serviteurs de Christ.
Non, pas lui, mais Jésus de Nazareth !
Les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui n’ont pas encore reçu de royaume, mais qui reçoivent autorité comme rois pendant une heure avec la bête. Ils ont un même dessein, et ils donnent leur puissance et leur autorité à la bête. Ils combattront contre l’agneau, et l’agneau les vaincra, parce qu’il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois, et les appelés, les élus et les fidèles qui sont avec lui les vaincront aussi.
Apocalypse 17.11/14
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