Premier tableau
Le bourg d’Audresselles, devant la forge.
Scène première
TAILLEBOS – MAUPRAT
TAILLEBOS
Sur les vaisseaux du roi
J’ai bien vogué ma foi.
J’ai livré des batailles
Et fait maintes ripailles
En combattant l’Anglois.
J’ai parcouru le monde,
Guerroyé sur les ondes,
J’ai affronté des cieux
Les assauts furieux
Sur la machine ronde.
Prisonnier en Hollande,
De la Frise en Zélande,
De Delft à Rotterdam,
Le Gouda et l’Edam
J’ai tasté sur commande.
Je reviens, libéré
Au pays désiré
Pour achever ma vie.
Sur ma côte chérie
Me voici retiré.
v
MAUPRAT
Mais que le Diable m’emporte si je n’ai pas en face de moi le fameux Maître Taillebos !
TAILLEBOS
Mauprat !
MAUPRAT
Quel vent t’amène à Audresselles ?
TAILLEBOS
Je jette l’ancre, et pour de bon ! Je me retire tout près d’ici, à Audinghen.
MAUPRAT
Assez navigué ?
TAILLEBOS
Assez navigué. Quarante ans médecin de la Marine royale, dix ans prisonnier aux Pays-Bas. Je reconnais que les planteurs de tulipes ne m’ont pas maltraité, mais à présent je me contenterai de regarder la mer de ma fenêtre, avec une bonne pipe et quelques bons livres, car ces maudits Hollandais m’ont donné le goût de la lecture.
Et tes enfants ?
MAUPRAT
Michel a maintenant vingt-quatre ans. Il nous est revenu après dix ans de service sur les vaisseaux du Roi. Ils en ont fait un solide garçon. Il pourra bientôt me remplacer à la forge.
TAILLEBOS
Et ta fille ?
v
MAUPRAT
Claire a profondément bouleversé ma vie,
Elle a chamboulé la maison,
Elle a chaviré ma raison
Et rempli de soleil ma vieillesse ravie.
Pour elle j’ai banni mes vieilles habitudes :
Plus de rhum et plus de tabac.
Elle a mené brillant combat
Pour éloigner de moi toutes ces servitudes.
De Dunkerque au Crotoy il n’en est de plus belle,
Irrésistible à nos regards,
Délicieuse à tous égards ;
Qui ne voudrait aimer la Claire d’Audresselles.
v
TAILLEBOS
Cette fille trouvée en mer m’a tout l’air d’un cadeau du Ciel. Prends garde, mon ami, qu’un beau pêcheur de la côte ne te la ravisse. Je crois qu’il lui sera facile de trouver un mari dans le pays.
MAUPRAT
Tais-toi ! Je t’en prie ! Cette idée m’est insupportable. Je ne veux pas qu’elle se marie. Il ne faut pas qu’elle quitte cette maison. Je ne veux pas la perdre.
TAILLEBOS
Tu ne seras pas le premier père à marier sa fille. Tout ceci n’est pas mortel.
MAUPRAT
Eh bien ! Je préfère mourir ! Et pourtant je vois bien qu’elle m’échappe déjà. Voilà qu’elle s’est mise en tête d’apprendre à lire.
TAILLEBOS
Le désir est louable. On apprend beaucoup de bonnes choses dans les livres.
MAUPRAT
Justement ! Que vais-je devenir, pauvre ignorant, quand elle sera instruite ? Elle va me mépriser ! Quand je pense que c’est dans ce coffret, trouvé avec elle, qu’elle a découvert ce livre. Elle veut apprendre à lire pour en déchiffrer les secrets. Ce livre, c’est son monde à elle. C’est lui qui la séparera de moi. C’est lui qui causera mon malheur. Ah ! Si seulement je savais ce qu’il dit !
TAILLEBOS
Ses parents n’étaient-ils pas des huguenots ?
MAUPRAT
Si fait.
TAILLEBOS
Alors, ce livre, je le connais bien. Tout le monde est protestant, en Hollande. Leur livre, c’est la Bible.
v
C’est le livre des huguenots
Qui tient lieu de Pape et de messe,
De sacrements et de confesse,
De prêtres et de cardinaux.
C’est le livre des huguenots.
MAUPRAT
Que dirait Maître Bocquillon
Si désormais dans ses offices
Nous faisions fi du sacrifice,
De l’encens et du goupillon ?
Que dirait Maître Bocquillon ?
TAILLEBOS
Le livre saint des protestants
Suscite la crainte et la haine,
Et la persécution vaine
Des catholiques professants,
Le livre saint des protestants.
v
MAUPRAT
Mais vous-même, que pensez-vous de ces gens et de leur livre ?
TAILLEBOS
J’ai rencontré beaucoup de protestants en Hollande. Tant qu’ils ne m’empêchent pas de boire de la bière et de fumer ma pipe, je n’ai rien contre eux. Pour ce qui est de la Bible, je ne dis pas qu’ils ont tort. Ils prétendent que c’est la parole de Dieu et qu’ils n’ont pas besoin de l’Église de Rome pour leur dicter leur foi et leur conduite.
MAUPRAT
Un jour, ces mécréants me l’enlèveront ! J’en suis certain. Mais je ne veux pas qu’elle s’en aille ! Je ne veux pas perdre ma fille !
(Entre Claire.)
Scène II
TAILLEBOS – MAUPRAT – CLAIRE – MICHEL – CHŒURS
CLAIRE
Et depuis quand votre fille est-elle en perdition ?
MAUPRAT
Voyez l’espiègle qui écoute aux portes !
CLAIRE
Je passais seulement, et j’entends parler de moi.
TAILLEBOS
Voilà donc cet enfant arraché aux fureurs de la mer ! Sa beauté est remarquable.
CLAIRE
Merci !
MAUPRAT
Claire, ma fille, je te présente Maître Taillebos. Un vieil ami qui a navigué sur toutes les mers du monde, et qui a décidé de jeter l’ancre tout près de chez nous.
CLAIRE
Enchantée.
TAILLEBOS
Puisque votre père et moi nous connaissons depuis l’enfance, nous faisons pratiquement partie de la même famille, serait-ce vous offenser que de vous permettre de m’appeler « mon oncle » ?
CLAIRE
Pourquoi pas ? Je tâcherai d’être une nièce docile. Est-il vrai, mon oncle, que vous savez lire ?
TAILLEBOS
Oui, ma nièce. J’ai appris beaucoup de choses en voyageant sur tous les continents. C’est une chose merveilleuse que de savoir décrypter le message des parchemins.
CLAIRE
Oh ! Mon oncle ! Apprenez-moi à lire, s’il vous plaît. Je désire tant découvrir le secret de mon livre !
TAILLEBOS
Ce serait une joie, ma chère enfant. Nous pouvons commencer aujourd’hui, si vous voulez.
CLAIRE
Oh ! Oui ! Maintenant !
MAUPRAT
Canaille ! C’est ainsi que tu me trahis.
(Claire va chercher le livre et le montre à Taillebos.)
v
CLAIRE
C’est dans ce livre-ci que je veux étudier.
Ce livre muet, livre de mystère,
Je veux en déchiffrer le moindre caractère
Et dans ses mille pages apprendre à louvoyer.
TAILLEBOS
Mon enfant, je connais fort bien ce lourd volume :
Livre de Moïse, livre de Calvin,
Livre des apôtres, oracle divin.
Tant d’esprits inspirés l’ont gravé de leur plume.
C’est la Bible. Souvent, j’ai vu aux Pays-Bas,
Au cœur des foyers ses pages ouvertes.
CLAIRE
C’est le livre des découvertes.
Dites-moi, les Français ne la lisent-ils pas ?
TAILLEBOS
En Hollande, j’ai vu des protestants de France
Fuyant leur beau pays, persécutés,
Condamnés à l’exil, pour leur foi rejetés.
En ce livre ils avaient placé leur espérance.
CLAIRE
Pourquoi tant de souffrance ?
TAILLEBOS
Chère enfant, les pauvres humains
Ont le cœur tortueux et leurs mains
Trouvent plaisir à tourmenter leurs frères,
En guise d’amour, donner de la misère.
C’est ainsi que l’Église, en vaine jalousie
Pourchasse ceux qui croient de Christ la Parousie,
Sur le Saint livre ont bâti leur foi
Et sur celui qui souffrit en croix.
CLAIRE
C’est ainsi qu’au Cran-aux-Œufs
Périrent mon père et ma mère.
C’est ainsi que tous les deux
Bravèrent des flots la colère.
CHŒURS
Oh ! Quel effroi !
Quel désarroi !
Rames brisées !
Voile arrachée !
S’engouffrent les flots dans le bois trépané
Des navires éperonnés.
Les victimes damnées
Dans le gouffre abîmées...
Cette nuit-là, t’en souviens-tu ?
Le Cran-aux-Œufs, tel un fétu,
Brisa de tes parents la fragile nacelle.
Toi seule y survécus, t’en souviens-tu, la belle ?
TAILLEBOS
Plutôt que des hommes la haine
Plutôt que la corde et les chaînes.
CLAIRE
Hélas, pour leur tombe fleurir
Il faut à la fosse garnir
Car un sépulcre on leur refuse.
D’être au malin on les accuse.
Messire Bocquillon, notre curé,
M’a devant témoins assuré
Qu’ils brûlent à présent des flammes éternelles.
TAILLEBOS
Il a grand tort, ma jouvencelle.
MAUPRAT
Ah ! Ne dénigre pas ainsi notre recteur !
Cela nous portera malheur.
CLAIRE
De mes parents je veux suivre les traces,
Découvrir leur foi et trouver la grâce.
MAUPRAT
Ne vas-tu pas enfin te taire ?
Et toi ? La laisseras-tu faire ?
Renier le Saint-Père comme tes Hollandais ?
Voilà qui pour moi sent mauvais ;
Il faut sans plus tarder brûler ce livre
Avant qu’en ta Hollande elle veuille aller vivre.
Bien pis, que vers Douvres fuyant,
Elle périsse au sein des flots bruyants.
TAILLEBOS
Holà ! Mon pauvre ami ! Mais c’est la fin du monde !
L’Apocalypse ! Harmagueddon !
MAUPRAT
Je vous demande bien pardon…
CLAIRE
Et si c’est mon désir de voguer sur ces ondes ?
Sur la sainte parole embarquer,
Apprendre à naviguer
Sur ses pages
Au défi des brisants,
Toutes voiles aux vents,
Le front vainqueur, le cœur fervent,
Ne craignant ni naufrages,
Pirates ni brigands.
v
Eh bien ! Mon père Louis ! Comme je vous vois inquiet ! Il n’est pas question que je me sépare de l’Église, ou que je devienne hérétique, ou que je m’enfuie en Angleterre. N’ai-je pas le droit de vouloir élargir mon univers ? De lever l’ancre vers des rivages inconnus ? N’ai-je pas le droit de plonger mes regards dans un livre obscur qui a suscité tant de passions ?
TAILLEBOS
Ne te mets donc pas en peine, mon ami. Je veillerai sur ta fille comme si c’était la mienne. Et je ne veux rien d’autre que lui enseigner quelques rudiments. D’ailleurs, ma nièce, je vous invite à venir me voir tout à l’heure, chez moi, à Audinghen, avec votre bible. Vous y prendrez votre première leçon.
(Michel s’entretient à part avec Taillebos.)
MICHEL
Serait-ce abuser de votre temps et de votre bonté si je vous demandais, à moi aussi, de m’apprendre à lire ?
TAILLEBOS
Voici le vieux marin devenu professeur ! J’ai tout mon temps, à présent, et je craignais de m’ennuyer. Je vous enseignerai la lecture, à vous aussi, puisque vous formulez le noble souhait de vous instruire.
MICHEL
Pour être totalement franc et honnête, maître Taillebos, ce n’est pas tant la soif de m’instruire que... C’est difficile à dire... Vous savez que Claire... Elle n’est pas vraiment ma sœur, mais j’ai beaucoup d’affection pour elle. Si elle devient une personne importante... Et moi je ne serai toujours qu’un petit forgeron. Elle va me mépriser.
TAILLEBOS
Je reconnais bien là le fils de votre père ! Votre crainte n’est pas fondée, mon garçon. Claire a le cœur trop pur pour nourrir de tels sentiments. Néanmoins, je vous apprendrai à lire, à vous aussi, puisque tel est votre désir. Nous verrons lequel de vous deux apprendra le plus vite.
Scène III
MAUPRAT – CLAIRE – MICHEL – BOCQUILLON
MAUPRAT
Mais voici Maître Bocquillon, notre curé. Qu’est-ce qui nous vaut l’honneur de votre visite ?
BOCQUILLON
Je passais dans le secteur, j’en profite pour prendre de vos nouvelles. En fait, j’ai un service à demander à Claire.
CLAIRE
C’est toujours une joie de vous être utile.
BOCQUILLON
Jeanne Mauduy vient d’avoir une petite fille, et son mari est toujours malade depuis deux mois. Est-ce que vous pourriez aller la visiter ?
CLAIRE
Avec le plus grand plaisir. Je dois justement aller voir un nouvel ami qui vient de s’installer à Audinghen et qui m’a promis de m’apprendre la lecture. Ah ! Maître Bocquillon ! Quelle joie ! Bientôt je saurai lire !
BOCQUILLON
Un nouvel ami, à Audinghen ? J’ose espérer qu’il ne s’agit pas de ce Taillebos, que l’on surnomme « L’Hollandais ».
CLAIRE
Je suis surprise de votre réticence.
BOCQUILLON
Mon enfant, il faut que je vous explique certaines choses.
v
Gardez-vous bien des luthériens,
Calvinistes
Zwinglistes
Et autres melanchtoniens.
Comme tous ces énergumènes,
On m’apprend que ce phénomène
Loin de l’Église s’en veut fuir
Et trouve tout son plaisir
Dans les pratiques des païens.
Il m’est décrit comme un vaurien
Mécréant de la pire espèce,
Il ne paraît jamais à confesse.
MAUPRAT
Taillebos est de mes amis,
Notre curé, je vous le dis,
C’est un homme des plus honnêtes
Et bien qu’il ait la forte tête,
Je le jure sur tous les miens,
C’est un fidèle chrétien.
BOCQUILLON
Sans doute, ami Mauprat, sans doute,
Mais notre homme a suivi sa route :
Dix ans en Hollande, ma foi !
Les Hollandais ont renié la loi
De notre Pape et de l’Église.
Notre Sainte Mère ils méprisent.
De l’eucharistie même ils ne font aucun cas.
Cantons maudits que sont les Pays-Bas !
Leur hérésie, c’est le grand crime
Qui précipitera dans l’abîme
Tous ceux qu’elle aura fourvoyés.
Par l’enfer ils seront broyés.
Mon enfant, prends bien garde au malin,
Guettant sa proie tel un félin,
Séduisant les chrétiens par des paroles vaines,
Il voudrait t’arracher à l’Église Romaine.
L’hérésie, comme la peste
Est contagieuse et du reste,
J’irai voir Taillebos et lui toucher deux mots.
Et pour vous éviter quelques maux
Que pourrait vous causer cette secte maudite
Je vous demanderai d’éviter ces visites.
CLAIRE
Je vous dois l’obéissance
Et le respect, mais je prends la licence
D’agir selon mon cœur et de partir ce soir.
Retrouver cet ami ne se pourrait surseoir.
BOCQUILLON
Vous m’auriez mal compris, jeune fille, il me semble.
C’est pour votre âme que je tremble.
Vous êtes jeune, et pleine de faiblesse.
Du vieux pasteur écoutez la sagesse.
Ma pauvre enfant, éloignez-vous du mal.
Qui vous protégera des griffes de Bélial ?
CLAIRE
Pour résister au diable,
Ne suis-je pas capable
De lutter par la foi ?
Mon Père, dites-moi :
Quelle preuve avez-vous pour accuser ainsi ?
BOCQUILLON
Il traîne sur le port, à la taverne aussi ;
Il y fume, il y boit.
Des témoins l’y ont vu : Robert, Etienne, Lise.
Mais à l’église,
Jamais on ne le voit.
CLAIRE
À grand regret, je vais vous décevoir,
Mais il est notre ami, je veux aller le voir.
BOCQUILLON
Votre insolence
N’a d’égal que votre turbulence.
Vous n’irez pas.
CLAIRE
J’irai.
BOCQUILLON
Craignez donc ma colère.
CLAIRE
Je ne redouterai
Que celle de mon Père.
v
BOCQUILLON
Vous me décevez beaucoup, Mademoiselle ! Comment osez-vous tenir ainsi tête à un représentant de la Sainte Église ? Vous m’en voyez marri, mais j’irai moi-même chez les Mauduy. Je me passerai désormais de vos services. Et vous, Mauprat, je regrette d’avoir à vous le dire, mais vous avez accueilli l’infamie dans votre maison. Fille d’hérétique elle est, hérétique elle deviendra, si nous n’y mettons pas bon ordre. J’y perdrai une fille. Et vous aussi, Mauprat, vous la perdrez.
MAUPRAT
Ah ! Ne dites pas cela, notre curé ! Cela m’est insupportable.
Scène IV
CLAIRE – MICHEL
MICHEL
Qu’as-tu fait ?
v
CLAIRE
J’ai tranché l’amarre, brisé le lien
Qui me laisse au port à quai me retient.
Je vois s’éloigner déjà le rivage.
MICHEL
Mais du prêtre, Claire, as-tu vu la rage ?
Tu dois sans retard aller confesser,
Toi qui sa requête osas transgresser.
CLAIRE
Ai-je donc commis un péché si grave ?
Vouloir naviguer sans aucune entrave.
Vouloir pénétrer les plus doux secrets
Du livre et sonder les divins décrets.
MICHEL
Mais, le prêtre...
CLAIRE
Qu’est-il d’autre qu’un homme ?
D’os et de chair, il est ce que nous sommes,
Et comme nous il a soif, il a faim.
Pour te sauver tu l’appelles en vain.
Comme chacun formé de la poussière,
Dieu l’a pétri d’une poignée de terre.
Au-dessus du prêtre est le créateur.
Regarde la terre. Quel en est l’auteur ?
MICHEL
Que dirait le prêtre ?
CLAIRE
Que veux-tu qu’il dise ?
MICHEL
Que tu perds ton âme en fuyant l’Église.
CLAIRE
Que je perds mon âme ! Le peut-il prouver ?
Peut-il te damner ou bien te sauver ?
MICHEL
Ma sœur, ces propos sentent le blasphème.
Le prêtre pourrait te rendre anathème.
Tu vogues trop loin, ma petite sœur.
Tu feras naufrage et tu me fais peur.
Au prêtre tu dois toute obéissance.
Que gagneras-tu par telle licence ?
CLAIRE
Je veux seulement la vraie liberté
De connaître Christ, sa divinité.
Laisse donc le prêtre à la sacristie,
À son goupillon et à ses hosties.
Bientôt je saurais lire et méditer
Le livre d’oracles et de vérité.
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