La Fable du loup

Un loup vêtu d’une toison
Rodait près d’une bergerie,
Un loup paré de fourberie
Tournait autour de la maison.
Il frappe : « Ouvrez-moi sans façon,
Je servirai Vos Seigneuries
Car le ciel m’a comblé de dons
De miracle et de guérison

À foison. »

 

Voilà mon loup bien installé,
Le cœur content il prend ses aises,
Au chaud, près du feu, attablé,
Car pour tromper, c’est un balaise.
Ce loup ne manque point d’haleine,
Et, des brebis tondant la laine,
Se confectionne des manteaux.
Les moutons n’ont plus un tricot

Sur le dos.

 

Le berger n’en a plus que faire,
Les moutons se plaignent toujours !
Tandis que Loup lui fait sa cour,
Et pour combler son ministère
Il sait le flatter sans détour
Et l’introduit dans ses affaires.
Nourri de chair comme un vautour,
Le pâtre le sert en retour.

Quel amour !

Mais les moutons exaspérés,
Lassés de tant de rouerie
S’en vont changer de friterie
Et quérir un autre berger.
Le loup trouvant la place vide,
Pour aiguiser ses dents avides
Va recruter sur les chemins
Pour installer sur le terrain

Ses copains.

 

Survient le loup, ami berger, c’est pour ton bien :

Lâche les chiens !

 

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