65 Le temps des cadeaux

Entrant dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; ouvrant leurs coffrets, ils lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Matthieu 2.11

Jésus, le Roi des rois vient de naître, non pas dans un lit à baldaquin, comme tous les rois, mais dans une auge, et des mages sont venus de Perse, l’Iran actuel, rencontrer cet enfant et lui apportent des cadeaux. Les cadeaux qu’on offre aux gens qu’on aime se choisissent en fonction des circonstances et du destinataire. Supposons qu’un jeune homme veuille demander une jeune fille en mariage ; imaginez qu’il lui offrir-t-il une bicyclette ni un appareil photo. Ce cadeau serait inapproprié. Mais pourquoi ne m’offre-t-il pas une bague de fiançailles ? penserait l’élue, quel drôle d’amoureux que celui-là ! Ainsi, ces mages sont venus vers Jésus avec un doudou, comme s’il était un bébé ordinaire. Ils apportèrent chacun un coffret, l’un contenant de l’or, le second contenant de l’encens, le troisième contenant de la myrrhe.

Chacun de ces présents va nous redessiner la personnalité de Jésus.

Commençons par l’or. À qui offre-t-on de l’or, si ce n’est à un roi ?

Ainsi la reine de Saba, ou Sebah, émerveillée par la sagesse et la richesse de Salomon, lui offrit cent vingt talents d’or, comme s’il n’était pas assez riche !

Elle donna au roi cent vingt talents d’or, une très grande quantité d’aromates, et des pierres précieuses. Il ne vint plus autant d’aromates que la reine de Séba en donna au roi Salomon.

2 Rois 10.10

Le roi Salomon fut plus grand que tous les rois de la terre par les richesses et par la sagesse. Tout le monde cherchait à voir Salomon, pour entendre la sagesse que Dieu avait mise dans son cœur. Et chacun apportait son présent, des objets d’argent et des objets d’or, des vêtements, des armes, des aromates, des chevaux et des mulets ; et il en était ainsi chaque année.

2 Rois 10.23/25

Naaman, quant à lui, voulut offrir de l’or au roi de Samarie, mais il s’est trompé de destinataire.

Et le roi de Syrie dit : Va, rends-toi à Samarie, et j’enverrai une lettre au roi d’Israël. Il partit, prenant avec lui dix talents d’argent, six mille sicles d’or, et dix vêtements de rechange.

2 Rois 5.5

Comme chacun le sait, le général Naaman était lépreux, mais il avait la chance d’avoir à son service une jeune fille qui connaissait le prophète Élisée. Fort du conseil de sa jeune esclave, Naaman s’en alla voir son patron, le roi de Syrie, qui lui dit : C’est d’accord, je vais écrire une lettre au roi d’Israël qui réglera ton problème, et à titre de remerciement, tu lui donneras de l’argent et de l’or.

Ainsi, ces exemples nous rappellent que l’or était un présent associé à la royauté. En offrant de l’or à ce bébé, les mages reconnaissent ainsi sa royauté. Jésus est roi.

Dans le temple de Salomon, il y a aussi beaucoup d’or, et cet or préfigure la royauté de Christ.

La première alliance avait aussi des ordonnances relatives au culte, et le sanctuaire terrestre. Un tabernacle fut, en effet, construit. Dans la partie antérieure, appelée le lieu saint, étaient le chandelier, la table, et les pains de proposition. Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le Saint des Saints, renfermant l’autel d’or pour les parfums, et l’arche de l’alliance, entièrement recouverte d’or. Il y avait dans l’arche un vase d’or contenant la manne, la verge d’Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l’alliance. Au-dessus de l’arche étaient les chérubins de la gloire, couvrant de leur ombre le propitiatoire. Ce n’est pas le moment de parler en détail là-dessus. Or, ces choses étant ainsi disposées, les sacrificateurs qui font le service entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle ; et dans la seconde, le souverain sacrificateur seul entre une fois par an, non sans y porter du sang qu’il offre pour lui-même et pour les péchés du peuple. Le Saint-Esprit montrait par là que le chemin du lieu très saint n’était pas encore ouvert, tant que le premier tabernacle subsistait. C’est une figure pour le temps actuel, où l’on présente des offrandes et des sacrifices qui ne peuvent rendre parfait sous le rapport de la conscience celui qui rend ce culte, et qui, avec les aliments, les boissons et les diverses ablutions, étaient des ordonnances charnelles imposées seulement jusqu’à une époque de réformation.

Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir ; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’est pas construit de main d’homme, c’est-à-dire, qui n’est pas de cette création ; et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle. Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d’une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair, combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant !

Hébreux 9.1/14

Dans le tabernacle, tout comme dans le temple, se trouvaient de grandes quantités d’or, symbole de la souveraineté de Dieu. Tous ces objets, tous ces sacrifices, tous ces rituels préfigurent évidemment la venue de Roi des rois.

Dans l’Apocalypse, nous voyons Jésus apparaître au milieu de 7 chandeliers d’or :

Je me retournai pour connaître quelle était la voix qui me parlait. Et, après m’être retourné, je vis sept chandeliers d’or, et, au milieu des sept chandeliers, quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme, vêtu d’une longue robe, et ayant une ceinture d’or sur la poitrine.

Apocalypse 1.12/13

Il apparaît plus tard couronné d’or :

Je regardai, et voici, il y avait une nuée blanche, et sur la nuée était assis quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme, ayant sur sa tête une couronne d’or, et dans sa main une faucille tranchante.

Apocalypse 14.14

Les mages le reconnaissent comme roi :

Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l’adorer.

Matthieu 2.2

La royauté de Jésus est reconnue par les prophètes :

Lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem, et qu’ils furent arrivés à Bethphagé, vers la montagne des oliviers, Jésus envoya deux disciples, en leur disant : Allez au village qui est devant vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle ; détachez-les, et amenez-les-moi. Si quelqu’un vous dit quelque chose, vous répondrez : Le Seigneur en a besoin. Et à l’instant il les laissera aller. Or, ceci arriva afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète : Dites à la fille de Sion : Voici, ton roi vient à toi, Plein de douceur, et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d’une ânesse.

Matthieu 21.1/5

Enfin, Jésus lui-même se reconnaît comme roi :

Jésus comparut devant le gouverneur. Le gouverneur l’interrogea, en ces termes : Es-tu le roi des Juifs ? Jésus lui répondit : Tu le dis. Mais il ne répondit rien aux accusations des principaux sacrificateurs et des anciens.

Matthieu 27.11/12

Mon royaume n’est pas de ce monde, répondit Jésus. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon royaume n’est point d’ici-bas.

Jean 18.36

Le second cadeau, l’encens, nous instruit sur la divinité de Jésus.

L’encens provient d’une plante originaire de l’Inde, elle entre dans la composition des parfums en l’honneur de l’Éternel.

Le sacrificateur brûlera comme souvenir une portion des épis broyés et de l’huile, avec tout l’encens. C’est une offrande consumée par le feu devant l’Éternel.

Lévitique 2.16

L’Éternel dit à Moïse : Prends des aromates, du stacté, de l’ongle odorant, du galbanum, et de l’encens pur, en parties égales. Tu feras avec cela un parfum composé selon l’art du parfumeur ; il sera salé, pur et saint. Tu le réduiras en poudre, et tu le mettras devant le témoignage, dans la tente d’assignation, où je me rencontrerai avec toi. Ce sera pour vous une chose très sainte.

Exode 30.34/36

Il prendra un brasier plein de charbons ardents ôtés de dessus l’autel devant l’Éternel, et de deux poignées de parfum odoriférant en poudre ; il portera ces choses au-delà du voile ; il mettra le parfum sur le feu devant l’Éternel, afin que la nuée du parfum couvre le propitiatoire qui est sur le témoignage, et il ne mourra point.

Lévitique 16.12/13

L’encens était donc précieux devant Dieu, on ne s’en servait pas pour se parfumer ni pour se faire beau le dimanche matin, c’était une chose consacrée, réservée à Dieu. De nombreux autres textes nous rappellent la divinité de Jésus :

Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle.

Jean 1.1/3

Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.

Jean 1.14

Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule ; on l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix.

Ésaïe 9.5

Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité.

Colossiens 2.9

La myrrhe, le troisième cadeau provient d’une plante importée d’Arabie. Elle a donné son nom à la ville de Smyrne, qui s’était enrichie grâce à son commerce. Ce n’est pas seulement un parfum, c’est aussi un médicament : antispasmodique et analgésique. Tout comme la morphine, la myrrhe apaisait la douleur.

À qui offrait-on de la Myrrhe ?

On en a offert tout d’abord à Joseph :

 

 

Israël, leur père, leur dit : Puisqu’il le faut, faites ceci. Prenez dans vos sacs des meilleures productions du pays, pour en porter un présent à cet homme, un peu de baume et un peu de miel, des aromates, de la myrrhe, des pistaches et des amandes.

Genèse 43.11

Rappelons que Joseph était devenu Premier ministre d’Égypte, c’était donc une personne très importante. Alors que la famine sévissait en Israël, l’abondance s’épanouissait en Égypte, et les fils de Jacob, sans savoir qui était cet éminent personnage, partent pour les rives du Nil afin d’y acheter du blé. Pour honorer celui dont, finalement, dépend leur vie, ils apportent des aromates et surtout, de la myrrhe.

On apporte de la myrrhe au Roi des rois :

Ton trône, ô Dieu, est à toujours ; le sceptre de ton règne est un sceptre d’équité. Tu aimes la justice, et tu hais la méchanceté : C’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint D’une huile de joie, par privilège sur tes collègues. La myrrhe, l’aloès et la casse parfument tous tes vêtements ; dans les palais d’ivoire, les instruments à cordes te réjouissent.

Psaume 45.7/9

Le Psaume 45 est consacré à la royauté, il évoque la royauté d’Éloïm, mais également celle de Christ : « Mon œuvre est pour le roi. » En offrant de la myrrhe à Jésus, les mages reconnaissent en lui le roi des rois.

Mais à qui encore donne-t-on de la myrrhe ?

Vous ne voyez pas ?

On donnait de la myrrhe aux crucifiés.

 

 

Surprenant, n’est-ce pas ?

Ils forcèrent à porter la croix de Jésus un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène, père d’Alexandre et de Rufus ; et ils conduisirent Jésus au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne. Ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de myrrhe, mais il ne le prit pas.

Marc 15.21/23

On donna donc à Jésus sur la croix un mélange de vin et de myrrhe. Est-ce ce qu’on appellerait aujourd’hui la dernière cigarette du condamné à mort ? Non, il ne s’agit pas de cela. Malgré leur cruauté, les Romains avaient pour coutume de servir cette mixture aux crucifiés. Le vin mêlé à la myrrhe avait la propriété, non pas d’anesthésier le supplicié, mais au moins d’atténuer ses douleurs. En refusant ce médicament, Jésus assume jusqu’au bout sa mission de nous sauver par sa souffrance. Il a joué le jeu, il n’a pas pris de morphine ni de Dafalgan, à supposer que ces produits aient déjà existé. Nous voyons dans l’acceptation sans conditions de telles souffrances, l’immensité de l’amour de Jésus. Souvenons-nous de cette merveilleuse prophétie d’Ésaïe :

Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, Semblable à celui dont on détourne le visage, Nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas. Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, C’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; Et nous l’avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités ; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.

Ésaïe 53.3/5

Revenons à nos mages qui, rappelons-le, apportent à l’Enfant Jésus de l’or, de l’encens et de la myrrhe. N’oublions pas que ce sont des mages, c’est-à-dire des serviteurs de Zoroastre, ou Zarathoustra qui, en tant que tels, pratiquent les arts divinatoires. Hérode a employé le bon moyen, l’étude biblique, pour rechercher le Sauveur, mais il ne l’a pas trouvé. En revanche, les mages ont employé le mauvais moyen, l’astrologie, et ils l’ont trouvé. Ne me demandez pas de l’expliquer théologiquement. Toujours est-il que Dieu sait parfaitement ce qu’il fait ; il avait un plan pour le salut de ces hommes. En apportant ces trois présents, ils avaient parfaitement compris que l’enfant dans cette auge était roi, qu’il était Dieu, mais qu’il accepterait aussi de souffrir et de mourir pour nos péchés. Quelle révélation extraordinaire ! Ces trois païens qui, selon notre théologie, n’avaient aucune part au royaume de Dieu ont été les premiers sur la terre a en avoir bénéficié.

Enfin, la présence de myrrhe dans la sépulture de Jésus nous rappelle ses souffrances et sa mort, indispensables à notre salut.

Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint aussi, apportant un mélange d’environ cent livres de myrrhe et d’aloès.

Jean 19.39

J’aimerais insister sur un détail : quand Jésus vint sur la terre apporter le salut jusqu’à mourir sur la croix, on lui apporte de l’or, de l‘encens et de la myrrhe. Mais dans la prophétie d’Ésaïe 63, verset 6, il est question d’or et d’encens, mais pas de myrrhe. Cette parole concerne Jésus prenant possession de son royaume. Il n’est plus question pour le Seigneur de souffrir et d’être crucifié de nouveau, mais les nations le reconnaîtront enfin comme roi et comme Dieu.

 

 

Des nations marchent à ta lumière, Et des rois à la clarté de tes rayons. Porte tes yeux alentour, et regarde : Tous ils s’assemblent, ils viennent vers toi ; Tes fils arrivent de loin, Et tes filles sont portées sur les bras. Tu tressailliras alors et tu te réjouiras, Et ton cœur bondira et se dilatera, Quand les richesses de la mer se tourneront vers toi, Quand les trésors des nations viendront à toi. Tu seras couverte d’une foule de chameaux, De dromadaires de Madian et d’Epha ; Ils viendront tous de Séba ; Ils porteront de l’or et de l’encens, Et publieront les louanges de l’Éternel.

Ésaïe 60.3/6